Les jeunes et l’engagement : valeurs, défis et actions concrètes
Une jeunesse en quête de cohérence et de sens
Selon une enquête menée par l’IFOP pour la Fondation de France, 7 jeunes sur 10 âgés de 18 à 25 ans refusent de travailler pour des entreprises ne partageant pas leurs valeurs. Cette aspiration révèle une demande de cohérence entre engagement personnel et professionnel. Parmi les causes que ces jeunes souhaitent voir défendues par les entreprises, l’égalité femmes-hommes arrive en tête (39 %), suivie de l’accès à l’emploi (29 %) et de la lutte contre les discriminations (27 %).
Le besoin d’engagement solidaire au travail est également fort : 50 % des jeunes souhaitent que les entreprises favorisent des initiatives comme le bénévolat ou la transformation de jours de congés en dons. Cette volonté de cohérence illustre une jeunesse consciente de son rôle dans un monde en mutation rapide.
Les priorités des jeunes, entre pouvoir d’achat et résignation environnementale
Malgré un intérêt marqué pour l’éthique et les valeurs, les jeunes restent préoccupés par leur quotidien. Le pouvoir d’achat est cité par 60 % d’entre eux comme leur principale inquiétude, tandis que les questions environnementales, naguère au sommet de leurs priorités, connaissent un recul significatif. Par exemple, l’inquiétude liée au réchauffement climatique a chuté de 13 points depuis 2022.
Les raisons de ce désintérêt relatif sont multiples : un sentiment de lassitude, voire de résignation, face à des défis environnementaux jugés insurmontables. En revanche, des préoccupations sociétales comme la lutte contre la délinquance ou l’immigration sont en nette hausse, témoignant d’un basculement vers des questions habituellement prises en charge par l’État.
Un engagement axé sur l’action individuelle et locale
L’engagement des jeunes en 2024 se traduit par des actions concrètes et personnelles. Pour 61 % d’entre eux, aider les autres est une priorité (+17 points par rapport à 2022). Le bénévolat et le don direct restent des pratiques fréquentes : 83 % des jeunes interrogés y ont déjà participé. Cependant, leur engagement dépasse le cadre individuel, comme en témoignent des initiatives structurées et soutenues par des associations.
Des programmes comme KAPS ou Trouve ta voix illustrent cette dynamique. Le premier propose des colocations solidaires en échange d’actions communautaires, tandis que le second accompagne des jeunes issus de milieux modestes dans le développement de leur confiance par l’éloquence. Ces projets, portés par la Fondation de France, montrent que l’engagement peut être amplifié par un soutien institutionnel.
La Fondation de France, un moteur pour l’engagement des jeunes
Depuis sa création, la Fondation de France soutient activement les initiatives portées par les jeunes. Grâce à des programmes tels que Déclics Jeunes, elle a permis à des milliers de jeunes de concrétiser leurs projets dans des domaines variés. Ces initiatives incluent des actions innovantes comme celles de l’association Bocalenvers, qui lutte contre le gaspillage alimentaire, ou encore Eloquentia, qui valorise la prise de parole en public.
Avec près de 12 000 initiatives soutenues chaque année, la Fondation de France joue un rôle essentiel dans la mobilisation des nouvelles générations en faveur de l’intérêt général.
L’étude met en lumière une jeunesse exigeante, prête à s’engager pour un avenir plus équitable et solidaire. Entre aspirations éthiques et contraintes économiques, elle incarne un paradoxe : une volonté forte d’agir, mais parfois freinée par les réalités du quotidien. Le soutien institutionnel et l’encouragement à l’engagement collectif pourraient bien être les leviers nécessaires pour transformer ces aspirations en actions concrètes.