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Les jeunes, l’information et la prévention du VIH

Les idées reçues et les fausses informations perdurent

A quelques jours du week-end du Sidaction 2023 (24, 25 et 26 mars prochains), l’association publie les résultats d’un sondage réalisé chaque année par l’Ifop auprès des 15-24 ans.

Sondage Ifop pour Sidaction réalisé par questionnaire auto-administré en ligne du 9 au 15 février 2023 auprès de 1063 personnes, représentatifs de la population française âgée de 15 à 24 ans.

Si les effets de la crise sanitaire sur le sentiment d’information des jeunes s’atténuent, les idées reçues sur le VIH/sida s’ancrent et ne disparaissent pas. Face à ce constat, Sidaction demande l’intensification des campagnes de sensibilisation et l’application effective des 3 séances annuelles obligatoires d’éducation à la sexualité à l’école.

En 2023, un jeune sur quatre interrogés estime être mal informé sur le VIH/sida, soit une augmentation alarmante de 22 points par rapport à 2009. « Les résultats de ce sondage nous inquiètent toujours autant. Même si nous notons une amélioration du sentiment d’information chez les jeunes et revenons à une situation pré-pandémique, certains chiffres restent alarmants. Nous devons intensifier les efforts de sensibilisation et de prévention auprès de cette tranche d’âge afin que les jeunes disposent des informations dont ils ont besoin pour une vie sexuelle et affective épanouie et sans risque » constate Florence Thune, directrice générale de Sidaction.

A titre d’exemple, seulement 28% des sondés déclarent avoir eu recours au moins une fois à un test de dépistage dans l’année. Un chiffre toujours trop faible bien qu’en hausse de 8 points par rapport à 2022. 43% des 15-24 ans ignorent l’existence d’un traitement d’urgence si un risque a été pris face au VIH. « Et 65% d’entre eux ne savent pas où aller se faire dépister. Il reste de graves lacunes à combler. » poursuit Florence Thune.

Quant aux idées reçues et fausses informations liées au VIH/sida, elles persistent chez les jeunes : 23% pensent que la prise de la pilule du lendemain est efficace pour empêcher la transmission du VIH (contre 10% en 2015) et 18% sont convaincus que la prise d’un comprimé de paracétamol empêche la transmission du virus.

« Même si une personne séropositive sous traitement ne transmet plus le VIH, un message souvent martelé par les associations de lutte contre le sida, des jeunes pensent toujours que le virus du sida peut être transmis en ayant des rapports sexuels avec une personne séropositive sous traitement (53%) ou en embrassant une personne séropositive (17%). La sensibilisation sur ce sujet doit être intensifiée afin de combattre les discriminations subies par les personnes vivant avec le VIH » analyse Florence Thune.

D’autre part, la banalisation de la question du VIH/sida se confirme. 37% des 15-24 ans pensent qu’ils ont moins de risque que les autres d’être contaminés par le virus du sida (+8 points par rapport à 2022) : « 43% pensent que les contaminations baissent chez les jeunes alors qu’en France, sur les 5000 personnes découvrant leur séropositivité chaque année, 15% concernent les moins de 25 ans. Ces chiffres sont inquiétants à l’heure où la réalité de terrain nous prouve le contraire » observe Frédéric Dabi, directeur général de l’IFOP.

« La sensibilisation et la prévention en matière de santé sexuelle doivent commencer en contexte scolaire et relayée par des campagnes de santé publique au niveau national » conclut Florence Thune.  D’après le sondage, deux tiers des jeunes affirment n’avoir jamais bénéficié des 3 séances annuelles d’éducation à la sexualité au cours de leur scolarité, alors que la loi l’impose depuis 2001.

Pour lutter contre le VIH/sida et pour une meilleure sensibilisation des jeunes, une intensification de la prévention dans les structures éducatives constituent un levier d’action central. Il est notamment urgent que les idées reçues sur la transmission du virus du sida soient combattues pour faire face aux discriminations que subissent au quotidien les personnes vivant avec le VIH.

Les chiffres à retenir

  • 23% des jeunes interrogés estiment être mal informés sur le VIH/sida, soit une augmentation alarmante de 22 points par rapport à 2009.
  • Moins d’1 jeune sur 2 s’estime bien informé sur les lieux où aller se faire dépister pour le test du VIH/sida.
  • 32 % considèrent qu’il existe des médicaments pour guérir du sida (+5 points par rapport à 2022).
  • 23% estiment encore que la pilule contraceptive d’urgence peut empêcher la transmission de virus soit une augmentation inquiétante de 4 points en un an.
  • Entre 12 et 17% des personnes sondées estiment qu’on peut contracter le VIH en entrant en contact avec la transpiration d’une personne séropositive, en buvant dans son verre, en lui serrant la main ou en l’embrassant.
  • 43 % pensent qu’il y a de moins en moins de contaminations chez les jeunes.
  • 67% des 15-24 ans disent ne pas avoir bénéficié d’un enseignement de 3 cours par an à l’éducation à la vie affective et sexuelle.
  • 84% que le nombre de cours d’éducation à la sexualité à l’école n’est pas suffisant aujourd’hui.
  • % auraient voulu être mieux informé.e.s et accompagné.e.s au début de leur vie affective et sexuelle.

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⋅ Par courrier : Sidaction – 228, rue du Faubourg Saint-Martin 75010 PARIS

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