L’agriculture biologique, la solution mal-aimée du plan Ecophyto
Hier, lors du comité d’orientation stratégique et de suivi du plan national de réduction des produits phytosanitaires, une hausse de 21% des tonnages de phytosanitaires vendus en 2018 a été annoncée. Cette dynamique porte la quantité totale de produits vendus à presque 90 000 tonnes, un chiffre jamais atteint ces 10 dernières années. Alors que le gouvernement renonçait fin 2019 à mettre en place des Zones de Non Traitement (ZNT) ambitieuses et annonçait de nouveaux financements pour du matériel « économe » plutôt que pour un changement de système agricole, la FNAB ne voit aucun signal qui indiquerait que les conclusions des échecs répétés d’Ecophyto ont été tirées.
Développer l’agriculture biologique, seule solution pour réduire la dangerosité des phytosanitaires
« La priorité absolue aujourd’hui, c’est de défendre une agriculture qui ne nous empoisonne pas. Cette agriculture elle existe, c’est l’agriculture biologique, elle se passe totalement des produits issus de la chimie de synthèse qui sont ceux présentant le plus de risques pour la santé humaine » estime Guillaume Riou, président de la FNAB.
La pratique de l’agriculture biologique est encadrée par un règlement européen qui contient en annexe 2 la liste des substances naturelles autorisées pour traiter la production. Ces substances sont soumises à des évaluations régulières par un groupe d’experts européens (EGTOP) qui vérifie notamment la conformité avec les principes de l’agriculture biologique, parmi lesquels figurent la protection de l’environnement et la santé des populations.
L’échec d’Ecophyto va encore venir aggraver la pollution environnementale et le coût assumé par la collectivité
« On dépense des milliards d’euros d’argent public pour subventionner un système agricole qui génère des externalités qui elles aussi coûtent des milliards d’euros en dépenses de santé, en perte de biodiversité, en dépollution de l’eau potable. On continue de marcher sur la tête et il semble qu’aucun chiffre, aussi alarmiste soit-il, ne fasse réagir les autorités » se désole Sylvie Corpart, secrétaire nationale environnement à la FNAB.
Le plan ambition Bio 2022 n’est pas doté de moyens pour atteindre les objectifs fixés. « Pour atteindre 15% de bio en 2022 il faudrait convertir deux fois plus de surfaces par an que ce que nous sommes capables de faire aujourd’hui. Pourtant le soutien à l’accompagnement à la conversion ne se développe pas, la volonté politique n’est toujours pas au rendez-vous » poursuit Guillaume Riou.
Les moyens d’Ecophyto doivent aujourd’hui être mis pour continuer à faire progresser les pratiques agronomiques en agriculture biologique et lever les freins techniques pour amener le plus grand nombre à sauter le pas de la conversion biologique et à se libérer des intrants.
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