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1 enfant sur 2 devrait consulter un orthodontiste avant 6 ans

Si des dents mal alignées chez un jeune enfant peuvent parfois n’être qu’un problème esthétique, d’origine génétique, il s’agit le plus souvent de la visualisation d’un problème fonctionnel bien plus large.

La cause, par exemple d’une béance (absence de contact des dents en occlusion) est souvent une dysfonction, comme une respiration buccale et une mauvaise posture de la langue. Les autres conséquences, néfastes pour le développement de l’enfant sont elles, souvent méconnues : baisse de la qualité du sommeil, de la qualité de l’apprentissage scolaire, troubles du comportement, irritabilité, hyperactivité, mauvaise posture du corps, infections virales (angine, otites), cernes, risque d’apnée du sommeil.

L’utilisation de tétines ou biberons, tout comme la texture de l’alimentation de jeunes enfants a évolué en un siècle et a provoqué une augmentation de ces troubles fonctionnels. Trop peu diagnostiqués avant l’adolescence, ils peuvent avoir de réelles conséquences sur la croissance, la santé et le développement de chaque enfant.

Comme le recommande la Haute Autorité de Santé depuis 2002 (rapport “Indications de l’orthopedie dento-faciale et dento-maxillo-faciale chez l’enfant et l’adolescent”, ANAES (devenue HAS) juin 2002), nombre de ces pathologies, dont les anomalies fonctionnelles et de l’occlusion, doivent être traitées en « denture temporaire » (dents de laits) soit avant 6 ans. Ces anomalies conditionnant la croissance de la face et du visage, la place des dents, la qualité du sommeil, etc …

Malheureusement, 85% des traitements orthodontiques débutent entre 9 et 16 ans (Rapport à la Commission des comptes de la Sécurité sociale, Juillet 2017). Ce chiffre peut s’expliquer par le fait que seuls 35% des français savent que l’on peut débuter un traitement avant 11 ans, 62% pensent l’inverse, à tort (3% NSPP) (Sondage Harris Intercative pour la FFO, “les français et l’orthodontie”, Mars 2015).

A l’occasion de son congrès pour ses 10 ans d’existence, fin juin, la Société Française d’Orthodontie Pédiatrique souhaite faire passer un message au grand public : 1 enfant sur 2 mériterait de consulter un spécialiste avant 6 ans.

L’orthodontie précoce, ou préventive consiste en effet à traiter le plus tôt possible toute anomalie susceptible :

  • de porter atteinte à la croissance de la face,
  • de nuire aux fonctions musculaires,
  • ou d’exposer les dents.

Elle permet ainsi de supprimer les causes de ces anomalies, pour permettre à chaque enfant de grandir correctement.

Un réel décalage en France entre le ressenti de la population et la réalité scientifique & clinique

Alors que les parents pensent toujours aux bagues pour redresser les dents des adolescents, ils ignorent la plupart du temps qu’il est important d’agir le plus tôt possible auprès des jeunes enfants.

Car les problèmes orthodontiques ont un réel impact sur leur qualité de vie et leur santé bien au-delà de toute considération esthétique !

Guillaume Fellus, directeur exécutif, souligne : « Chaque parent se précipiterait chez son orthodontiste s’il savait que la manière dont son enfant positionne sa langue et respire va influer sur, les infections virales qu’il subit, ses pipi au lit, la posture courbée de son buste, son hyperactivité en journée, etc. »

Or actuellement, l’esthétique reste la première cause de consultation chez un orthodontiste… Pourtant, il existe de nombreuses possibilités thérapeutiques, efficaces et optimales, pour améliorer la santé des enfants.

Il y a donc urgence à ce que toutes les instances officielles (Ministère de la Santé, OMS) s’emparent de ce sujet crucial pour la croissance, le développement social, académique et physique de nos enfants.

Le congrès de la SFOP : partager des données capitales avec tous les praticiens

Les 26 et 27 juin 2021, la Société Française d’Orthodontie Pédiatrique convie tous les praticiens travaillant pour la santé du jeune enfant à venir s’informer des conséquences d’anomalies méconnues, et des signes à ne pas ignorer lorsque l’on voit un enfant pour lui recommander de consulter le spécialiste concerné.

Ce congrès aura lieu en ligne, sera gratuit pour tous, et comportera une trentaine d’intervenants sur deux jours dont :

  • le Pr P. Evrard, professeur émérite de l’université de Paris et précurseur de la neuropediatrie européenne ;
  • Isabelle Filliozat, psychothérapeute et Vice-Présidente de la commission des 1000ers jours de l’enfant ;
  • Dr Patrick Fellus, fondateur de la SFOP ;
  • et bien d’autres ….

A propos de la SFOP, ambassadrice de l’orthodontie pédiatrique

En 2010, Patrick Fellus fonde la SFOP. À l’époque, le spécialiste en orthodontie dento-faciale est seul dans l’aventure. Il commence à organiser des entretiens pour sensibiliser ses confrères à l’importance et au potentiel des traitements précoces.

Il se rend compte que sa vision « holistique » de l’orthodontie est partagée par un certain nombre de confrères qui s’intéressent à la compréhension de l’origine des déformations qu’ils traitent au quotidien.

Toutefois, ces entretiens restent trop confidentiels pour avoir un retentissement important en France. En 2019, Guillaume Fellus reprend les rênes de la SFOP pour lui donner une nouvelle orientation.

Pour faire vraiment changer les choses, l’entrepreneur décide de s’adresser non plus uniquement aux praticiens, mais aussi au grand public.

La SFOP a ainsi aujourd’hui deux activités principales : elle informe les praticiens à l’orthodontie fonctionnelle et pédiatrique, et sensibilise les parents sur la nécessité de consulter le plus tôt possible.

Portraits de Patrick et Guillaume Fellus

Patrick Fellus s’est formé à l’orthodontie dans les années 1970. Il a eu comme maitres deux des praticiens les plus reconnus du domaine, le Pr Deffez et le Pr. Delaire. A l’inverse de l’école américaine, plus mécaniste, ces fonctionnalistes en avance sur leur temps avaient compris l’importance de la croissance dans cette spécialité.

Patrick Fellus, aujourd’hui retraité, est ainsi devenu dans les années 80 un des premiers orthodontistes à prendre en charge les enfants dès 3 ans. Mais ce n’est pas de tout repos : il reçoit des lettres de menaces anonymes qui l’accusent de pratiquer des expériences scientifiques sur de jeunes enfants.  Il persévère, jusqu’à être reconnu comme un pionnier de cette école. Pendant sa carrière, Patrick Fellus a pratiqué à l’hôpital Robert Debré (Paris), dans une des premières équipes pluridisciplinaires de France, et a été expert à la Cour d’appel de Paris.

L’orthodontiste a toujours milité pour faire reconnaitre l’orthodontie pédiatrique, et pour que la discipline soit intégrée dans l’enseignement dentaire. Son travail a porté ses fruits, puisqu’en 2002 l’ANAES, devenue Haute Autorité de Santé, a défini les pathologies qui devaient être traitées en orthodontie pédiatrique, recommandant officiellement d’aller consulter avant l’âge de 6 ans pour tous les enfants afin de se faire diagnostiquer.

Ces recommandations n’étant pas suivies, Patrick Fellus crée en 2010 la SFOP. Il est aujourd’hui président d’honneur de l’association.

Patrick Fellus a reçu la Légion d’Honneur pour l’ensemble de son travail et des avancées qu’il a rendu possibles.

Guillaume Fellus est un jeune entrepreneur français.

A 18 ans, il créa l’entreprise froggymouth., qui distribue l’appareil du même nom, inventé par son père Patrick Fellus.

Guillaume Fellus est directeur exécutif de la SFOP. Il s’est fixé une mission : sensibiliser le grand public à l’importance d’un traitement précoce et à la présence de pathologies trop rarement diagnostiquées à temps chez leur enfant.

Il explique : « Via la SFOP, nous voulons informer le monde des données actuelles de la science sur ce sujet critique. Avoir sensibilisé, avec succès, les professionnels de la santé à l’intérêt des prises en charge précoces en denture temporaire ne servira à rien si les parents ne sont pas conscients des enjeux pour leurs enfants. »

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