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Uchronie : Réseaux disparus : L’internet qui n’a jamais été

Dans l’ombre d’un univers parallèle, l’an 2004 vit naître Facebook, une création de Mark Zuckerberg. Mais, à la différence de notre monde, ce réseau, ainsi que tous ses frères et sœurs numériques – blogs, forums, plateformes de partage vidéo – se heurtèrent à un mur d’indifférence. Le peuple de cet Internet alternatif resta sourd à l’appel des connexions virtuelles et des échanges en ligne.

Nous voici en 2023, dans cette réalité divergente. Ici, Internet n’est pas le miroir chatoyant de nos existences, mais un labyrinthe de silos isolés. Les sites institutionnels, tels des châteaux forts, dominent le paysage numérique – froids, distants, impartiaux. Les portails d’information déroulent leurs banderoles de nouvelles, tandis que les places de marché électroniques bourdonnent, indifférents au silence social alentour.

Les interactions humaines, réduites à l’essentiel, transitent par des courriers électroniques et des messageries instantanées, dépouillées de toute spontanéité. Comme des échanges épistolaires d’une ère révolue, elles se déploient dans une formalité rigide, une étiquette presque victorienne.

Les médias traditionnels, télévision, radio, journaux, maintiennent leur emprise sur l’imaginaire collectif. Sans YouTube pour les défier, ils règnent en maîtres sur le paysage culturel, dispensant leurs récits unilatéraux à une audience captive.

Les forums et les blogs, ces jardins luxuriants de la pensée et du débat, n’ont jamais fleuri dans ce monde. Les communautés de passionnés se terrent dans des recoins obscurs, échangeant idées et passions à travers des listes de diffusion et des petits cercles en ligne, loin des regards du grand public.

Dans cet Internet, la culture populaire est un courant lent, non perturbé par les mèmes virulents et les vagues incessantes de contenu généré par l’utilisateur. Les mouvements sociaux et politiques, privés de plateformes pour amplifier leur voix, luttent pour émerger de l’ombre.

La vie privée, cette préoccupation majeure de notre Internet, est ici un spectre moins menaçant. Les données personnelles ne sont pas aspirées dans des vortex de surveillance sociale, car il n’y a pas de réseaux sociaux pour les engloutir.

Dans ce monde parallèle, Internet est une entité utilitaire, un outil plutôt qu’un compagnon. Les vies des gens se déroulent hors ligne, avec un Internet qui sert d’outil plutôt que de scène. Une frontière nette sépare la réalité numérique de la vie quotidienne, un écho lointain de ce qui aurait pu être.

Alors que le soleil se couche sur cet Internet alternatif, nous sommes appelés à méditer sur les chemins non empruntés et les futurs non réalisés. Dans cette réalité où les réseaux sociaux n’ont pas germé, où les blogs et les forums n’ont pas fleuri, nous sommes témoins d’un monde numérique étrangement silencieux, un monde qui reflète un besoin humain différent, moins centré sur le partage et la connexion.

Cette exploration dans un univers parallèle révèle l’immense impact des technologies de communication sur notre société. Elle met en lumière à quel point les plateformes que nous tenons pour acquises ont tissé la trame de notre vie quotidienne, façonnant nos interactions, notre culture, et même notre perception de nous-mêmes et des autres.

Cette uchronie nous invite à réfléchir sur la valeur des connexions humaines dans un monde de plus en plus numérisé. Elle nous pousse à nous interroger : quel est le véritable coût de notre interconnexion perpétuelle ? Perdons-nous une part de notre individualité et de notre authenticité dans le flux incessant de l’échange numérique ? Ou avons-nous, au contraire, gagné un espace précieux pour l’expression de soi et la compréhension mutuelle ?

Dans le crépuscule de ce monde alternatif, nous sommes confrontés à la puissance des chemins que nous choisissons et à la profondeur des racines que nous laissons derrière nous dans le sable numérique. C’est un rappel poignant de la nature éphémère de notre réalité et de la richesse cachée dans les vies que nous menons, à la fois en ligne et hors ligne.

Olivier Kauf

Consultant depuis plus de 30 ans, Je suis depuis une dizaine d'années journaliste, professionnel dans le domaine des risques et des assurances pour le e-mag RiskAssur-hebdo (https://www.riskassur-hebdo.com) et témoin de mon époque pour https://notre-siecle.com et https://perelafouine.com.sans oublier notre planète https://terre-futur.com RiskAssur, Notre-Siècle et PèreLaFouine proposent chaque jour de nouveaux articles issus de la rédaction : la vie des sociétés (nominations, acquisitions, accords, …), des tests/présentations de produits, des ouvrages (professionnels, romans, bd, …), … Je peux : - présenter vos produits ou nouveaux ouvrages (il suffit de me les envoyer) - écrire sur des sujets à la demande pour du référencement SEO - publier vos communiqués de presse - Publier vos AAPC - … Une question, une remarque : olivier@franol.fr

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