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L’informatique hybride : pilier de la transformation numérique

Sebastian Grady, Président de Rimini Street

Le cloud est aujourd’hui une force dominante dans les logiciels d’entreprise. Les turbulences actuelles sur le marché mondial contraignent des entreprises à faire migrer certaines parties de leur informatique vers le cloud plus vite que prévu, afin de s’adapter aux nouvelles demandes de leurs clients. D’autres se voient au contraire obligées de mettre en pause leur transformation, repoussant les projets liés au cloud à un horizon plus éloigné. Les deux scénarios créent un environnement informatique hybride, une stratégie pragmatique et ingénieuse qui prévaudra pendant longtemps, tandis que les DSI cherchent à réduire leurs coûts, à gérer leurs données et à offrir une plateforme stable permettant d’accélérer l’innovation, de dégager un avantage concurrentiel et de stimuler la croissance.

L’informatique hybride a le vent en poupe

L’informatique hybride est un environnement informatique mêlant des matériels et logiciels cloud et non-cloud. Il s’agit de la principale stratégie employée par les entreprises pour la migration sélective de leurs données ou applications vers des environnements cloud, tandis que leurs autres technologies sont conservées dans un environnement non-cloud.

L’environnement informatique hybride peut regrouper divers modèles d’exploitation hybrides : multicloud (services cloud de prestataires multiples), cloud hybride (public et privé) ou une combinaison des deux aux côtés de composants non-cloud. De fait, la plupart des entreprises font déjà appel à plusieurs prestataires cloud (Etude Gartner 2018 sur l’adoption et l’usage du cloud, citée dans Are You Ready for Multicloud and Intercloud Data Management)

Un scénario fréquent dans de nombreuses entreprises consiste à exploiter des logiciels classiques sous licence au sein de leur datacenter local (non-cloud), en conjonction avec de nouvelles applications modernes en mode SaaS (Software as a Service), souscrites auprès d’un ou plusieurs fournisseurs (cloud). Dans certains cas, un logiciel sous licence (non-cloud) peut être « migré » vers un prestataire hyperscaler IaaS (Infrastructure as a Service), par exemple AWS ou Microsoft (cloud). Ces deux scénarios sont des configurations courantes dans l’informatique hybride.

L’intérêt énorme de l’informatique hybride

La transformation numérique n’implique PAS de repartir à zéro avec des applications et des infrastructures totalement nouvelles déployées dans le cloud. Les solutions informatiques hybrides sont une réalité pragmatique pour la majorité des entreprises : leurs solutions non-cloud leur offrent des fondations sur lesquelles mettre en oeuvre leur feuille de route en matière de transformation numérique. Des étapes de transformation progressive, telles que la migration dans le cloud du développement des applications et leur test, des capacités de reprise après sinistre, des entrepôts de données (data warehouses) ou de quantités massives de données (à l’instar de l’IoT), ou encore l’investissement stratégique dans les applications cloud SaaS, sont autant d’exemples qui aboutissent à un ensemble d’environnements cloud et non-cloud, autrement dit une informatique hybride.

Compte tenu de l’importance de l’investissement en ressources (temps, argent et main-d’œuvre) que les entreprises ont consenti dans leur environnement informatique actuel (notamment des personnalisations majeures), il est difficile de justifier l’abandon de solutions dont les performances répondent bien aux besoins. Même si certaines entreprises, grâce à la virtualisation, peuvent suffisamment simplifier leurs besoins informatiques pour permettre une migration totale vers le cloud, la plupart d’entre elles conserveront une partie de leurs technologies « infrastructures ou applications » en dehors du cloud, par exemple des applications critiques complexes.

Les récents bouleversements du marché ont contraint certaines entreprises à mettre sur pause leurs projets de migration dans le cloud. Pour d’autres, le calendrier de ces projets s’est au contraire accéléré pour s’adapter aux nouvelles demandes des clients. Or une migration cadencée demeure nécessaire car il n’est pas possible de remplacer toutes les solutions en une fois, voire il peut être plus judicieux de ne pas les remplacer du tout. Pour les entreprises confrontées à l’un ou l’autre scénario, une architecture informatique hybride prévaudra. Il est probable que la période de transition durera bon nombre d’années tandis que les projets cloud s’appliqueront pas à pas aux différents matériels et logiciels de l’entreprise. L’informatique hybride perdurera pendant ces années de transition et, peut-être dans certains cas, indéfiniment.

Un autre facteur contribuant à la prolongation du scénario informatique hybride tient au manque d’équivalence fonctionnelle des produits cloud comparés à leurs homologues non-cloud. En effet, de nombreux composants informatiques ne disposent pas dans le cloud d’un équivalent offrant chacune de leurs fonctionnalités. Les DSI préfèrent donc virtualiser leur infrastructure et attendre que les produits cloud arrivent à maturité. Dans l’intervalle, ils investissent dans des services cloud qui servent leurs priorités métier.

Les avantages de l’informatique hybride et du cloud

Un modèle informatique hybride permet aux DSI de se concentrer sur les investissements dans le cloud qui créent une différenciation, réduisent les coûts, favorisent l’innovation en vue d’un avantage concurrentiel ou stimulent la croissance. Dans la plupart des cas, les entreprises ne sont pas prêtes à abandonner la totalité de leurs solutions non-cloud (si tant est qu’elles le fassent un jour), en particulier lorsque ces solutions donnent satisfaction et/ou que leur migration dans le cloud ne serait pas synonyme d’amélioration. Le coût d’opportunité d’une migration complète onéreuse dans le cloud de chaque composant ERP peut, dans certains cas, compromettre l’innovation et faire prendre à l’entreprise du retard sur ses concurrents qui misent plutôt sur des investissements stratégiques dégageant immédiatement une forte valeur ajoutée. Par exemple, la majorité des entreprises n’ont pas besoin d’échanger leurs systèmes ERP contre de nouveaux produits SaaS Oracle ou SAP.

Un environnement informatique hybride permet à des matériels et logiciels non-cloud, qui répondent aux besoins de l’entreprise, de coexister avec des services cloud. Plutôt que de faire migrer dans le cloud des applications qui ne constituent pas un facteur de différenciation pour l’entreprise, à l’exemple d’un ERP, mieux vaut les conserver en l’état, hors du cloud. Utilisez les projets cloud stratégique non seulement pour faciliter mais aussi pour accélérer la transformation au moyen des technologies numériques.

Un environnement informatique hybride apporte aux DSI la flexibilité nécessaire pour accompagner l’entreprise, quelle que soit sa feuille de route, sans l’obliger à un remplacement complet de ses technologies. Cela contribuera à réduire les coûts des évolutions technologiques, en particulier si des capacités qui changent fréquemment – ou doivent s’adapter rapidement sont extraites du coeur de l’ERP pour être transférées dans le cloud.

L’informatique hybride permet un équilibre stratégique

L’informatique hybride offre une puissance durable qui en fait une stratégie de long terme. Tandis que les entreprises font appel au cloud afin de différencier leurs capacités, elles ne doivent pas perdre de vue les éléments non-cloud de leur parc informatique. Il leur faut trouver un équilibre entre les investissements dans les capacités cloud et non cloud (et leur support). Elles doivent faire de leurs priorités – maîtrise des coûts, innovation en vue d’un avantage concurrentiel, croissance – des moteurs de l’environnement informatique hybride.

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