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Le PDG de la SNCF a été limogé pour avoir déplu au pouvoir

Connaissant l’importance que le pouvoir attache à la réforme des retraites, imposée aux Français contre leur volonté, il a osé signer avec les syndicats un accord dérogatoire sur les fins de carrière sans le soumettre à l’accord préalable de son autorité de tutelle. Seul le ministre délégué aux Transports était au courant des négociations.

Son mandat arrive à expiration le 13 mai et il comptait sur son renouvellement jusqu’en juillet 2025. Atteint par la limite d’âge de 68 ans, son mandat sera prolongé de quelques semaines, car on a besoin de lui cet été « afin de garantir la bonne organisation des Jeux olympiques », précise le communiqué du 7 mai, qui indique qu’il ne sera pas reconduit pour un deuxième mandat.

Il avait été nommé en novembre 2019, ayant pour mission prioritaire le rétablissement des comptes de la SNCF et la mise en œuvre de la réforme ferroviaire de 2018. Sous son mandat, le statut des cheminots a été supprimé en janvier 2020, et l’entreprise a été confrontée à deux mouvements de grève majeurs contre la réforme des retraites, d’abord en 2020, puis en 2023.

Il a dû affronter la crise de la Covid-19 et l’arrêt total des TGV, puis l’organisation de trains sanitaires pour transporter des malades et décharger les hôpitaux de certaines régions particulièrement touchées.

Il est aussi celui qui a ramené les comptes de la SNCF dans le vert, avec des résultats historiques en 2022, avec 2,4 milliards de bénéfices, puis 1,3 milliard en 2023. La SNCF fait face à une fréquentation inédite de voyageurs, mais aussi à une pénurie de rames.

L’accord de fin de carrière, critiqué, prévoit un échelon supplémentaire d’ancienneté pour les salaires, en tenant compte de l’allongement des carrières et des reconversions possibles pour certains métiers, comme les conducteurs ou les contrôleurs, permettant un départ en retraite anticipée dans des conditions financières avantageuses.

Entendu au Sénat à ce sujet, quelques heures après avoir appris la nouvelle de sa non-reconduction à la tête de l’entreprise publique, il a défendu le texte en question, le jugeant raisonnable, équilibré et utile : « On ne peut pas transformer contre les salariés une entreprise publique de 150 000 cheminots, à forte culture maison, tout en laissant poindre une certaine colère face à la polémique. »

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