L’approche des brouteurs sur les réseaux sociaux d’internet

Je reçois chaque jour plusieurs demande de « contact » sur mon profil Facebook avec toujours la photo d’une charmante jeune femme. J’ai toujours décliné ces demandes, mais j’ai décidé dans une approche « journalistique » d’accepter une partie de ces demandes pour voir ce qui se cache derrière.

Constat concernant ces profils, toujours une photo plus ou moins sexy, mais jamais vulgaire d’une jeune femme, des Mireille, des Daniella, des Linda, des Isabelle, …

En acceptant l’invitation j’ai accès au profil et là c’est toujours le vide sidéral, rien la « bio » est toujours vide, il n’y a pas de publications ou à la limite une ou deux photos et se sont des profils créés il y a peu.

D’ailleurs, Facebook surveille et dans cette enquête il m’a été difficile d’aller très loin dans les échanges avec un brouteurs, les profils sont rapidement supprimés.

Le test le plus simple pour contrôler que sont bien des brouteurs est de copier la photo du profil et de faire une recherche « image » à Google et là surprise dans 99% des cas se sont des photos copiées d’internet venant de sites de ventes en ligne, de banque d’images, … Et s’il y a plusieurs photos de la même jeune femme, cela va permettre au brouteur d’avoir un profil qui fait « plus réel ».

AU va t d’aller plus loin d’où vient cette expression, les brouteurs sur Internet, souvent associés aux arnaques amoureuses, constituent un fléau numérique en pleine expansion. Ce sont des fraudeurs qui séduisent leurs victimes en ligne pour leur soutirer de l’argent.

Le terme “brouteur” provient du jargon ivoirien, où il fait allusion à l’image d’animaux qui broutent paisiblement l’herbe, une métaphore pour décrire les fraudeurs qui “pâturent” sur les émotions des gens pour en tirer profit. Ces escrocs opèrent principalement sur les réseaux sociaux, les sites de rencontres et les applications de messagerie, où ils peuvent facilement créer de faux profils.

Vais revenons à Facebook, une fois l’invitation acceptée, je reçois très rapidement un premier message via « Messager » (la messagerie instantanée associée à Facebook), toujours laconique dans le style « bonjour, commenta allez-vous ? ».

Il suffit de répondre « très bien et vous ? » pour que l’enchainement à peu près standard se déroule.

Le brouteur va indiquer un âge, généralement entre 25 et 35 ans, qu’elle est célibataire et parfois avec un enfant à charge, sans indiquer la zone géographique d’habitation. Et va demander et « toi » (le vous n’étant plus de circonstance) en insistant sur tu « vis où ».

Et là très curieusement le brouteur habite dans la même région. Si on répond Paris, la probabilité de la personne habite également l’Ile de France est importante. Mais, pour tester, j’ai répondu à l’un des Brouteurs « Dans la Creuse », charmante région mais avec peu d’habitants et là la réponse « moi aussi j’habite le Creuse » (ce n’est pas une faute, il a bien écrit « LE » ou lieu de « LA ». Comme c’est curieux,

Comme le hasard est curieux une jeune femme m’écrit (première bizarrerie), je lui dis que j’habite la Creuse et … elle aussi.  Je veux bien croire au hasard, mais il y a des limites.

Et chaque fois, c’est la même approche, la victime et le brouteur ne vivent pas très loin l’un de l’autre.

C’est l’approche standard, une fois le contact établi, le brouteur tisse une toile de confiance avec sa victime. Les histoires racontées sont touchantes et plausibles, comme fit souvent une femme qui vit seule avec un enfant.

Je n’ai jamais été plus lon que quelques jours d’échanges de messages, mais les brouteurs prennent souvent plusieurs semaines, voire des mois, pour construire une relation sentimentale. Le but ultime est de manipuler la victime afin qu’elle leur envoie de l’argent, prétextant un besoin urgent.

Les conséquences pour les victimes vont bien au-delà des pertes financières, qui peuvent se chiffrer en milliers d’euros, elles tombent amoureuses de ce profil virtuel. Les brouteurs ont une grande habitude de cette forme de manipulation.

Mais, il des éléments essentiels à constater dès les premiers échanges, et la principal erreur des brouteurs, se sont des hommes pas des femmes, ils se trompent et souvent écrivent au « masculin » au lieu d’écrire au « féminin »

La prévention est cruciale pour lutter contre les arnaques amoureuses. Voici quelques conseils pour se protéger :

• Vérification des profils : Soyez sceptique vis-à-vis des profils trop parfaits ou ceux qui évoluent trop rapidement sur le plan émotionnel.
• Recherche d’images inversée : Utilisez des outils comme Google Images pour vérifier si les photos du profil sont utilisées ailleurs.
• Ne jamais envoyer d’argent : Peu importe la crédibilité de l’histoire, n’envoyez jamais d’argent à une personne que vous n’avez rencontrée qu’en ligne.