Emmanuel Macron dissout l’Assemblée nationale
À la suite des résultats des élections européennes du dimanche 9 juin 2024, le président de la République a décidé, face à la montée du Rassemblement National (RN) qui dépasse les 30% des suffrages exprimés, de dissoudre la chambre basse, l’Assemblée nationale.
Les partisans du RN voient dans cette décision une opportunité historique de confirmer leur ascension politique. Marine Le Pen a appelé ses soutiens à se mobiliser massivement pour transformer ce succès européen en victoire nationale.
Du côté des autres partis, l’inquiétude règne. Les Républicains et les Socialistes cherchent à constituer des alliances stratégiques pour contrer la montée du RN. Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, a déjà annoncé une campagne de terrain intensive pour tenter de regagner le soutien populaire.
L’élection aura lieu en 2 tours, le dernier dimanche de juin et le premier dimanche de juillet. Deux scénarios se dessinent : soit Emmanuel Macron se retrouve à nouveau avec une chambre sans majorité absolue, soit, et cela semble probable, avec une majorité RN.
Le Président de la République se retrouvera en cohabitation avec un(e) premier(e) ministre RN et le gouvernement ad hoc. Durant cette cohabitation de 3 ans, deux possibilités se présentent :
- La politique du RN fonctionne, les Français et les Françaises sont satisfaits et dans 3 ans, ils envoient un(e) président(e) RN à l’Élysée.
- La politique du RN échoue, et dans ce cas, le RN sera balayé à la prochaine présidentielle et la France aura un président issu de la droite ou de la gauche dite traditionnelle.
Il ne faut pas perdre de vue qu’Emmanuel Macron vient du monde de la finance. Face aux résultats d’hier, il n’avait pas énormément de possibilités. Il aurait pu faire entrer au gouvernement des membres du RN, mais il a préféré ce coup de poker, une forme de « quitte ou double » pour la France.
Nous voterons pour le premier tour dans exactement 20 jours, puis le dimanche 7 juillet pour le second tour.
Sur le plan international, les observateurs restent prudents mais attentifs. Une possible majorité RN pourrait redessiner les relations de la France avec ses partenaires européens et internationaux. Les marchés financiers, quant à eux, ont réagi avec une certaine volatilité, reflet des incertitudes politiques à venir.
En attendant, Emmanuel Macron, conscient de la portée de sa décision, prépare activement cette campagne législative, déterminé à convaincre les électeurs de lui donner une majorité plus stable pour continuer ses réformes. La France entre ainsi dans une période de grande incertitude politique, où chaque vote comptera pour dessiner l’avenir du pays.