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Des plages accessibles : l’exemple inspirant de Pornichet et La Baule

Nous sommes l’été, le temps est propice pour parler des initiatives de certaines municipalités situées en bord de mer visant à rendre leurs plages accessibles aux personnes à mobilité réduite pour se baigner en toute sécurité, grâce à la mise à leur disposition de fauteuils amphibies. Ces équipements offrent bien plus qu’un simple confort : ils rendent la baignade accessible aux personnes à mobilité réduite en leur assurant un cheminement sûr et continu depuis la promenade ou le sable sec jusqu’au rivage. Grâce à eux, les usagers peuvent rejoindre l’eau sans obstacle, dans des conditions adaptées à leurs besoins, et profiter ainsi pleinement des plaisirs de la mer en toute autonomie ou avec l’assistance d’un accompagnateur.

La presse en a parlé, car il existe en France un label Handiplage, décerné à 150 plages. La presse a notamment cité comme exemples La Baule et Pornichet, des plages très fréquentées, sans doute avec des zones de baignade balisées pour les personnes handicapées. On ne les voit pas cohabiter avec les voiliers qui terminent leur course sur la plage à grande vitesse, sous les regards des curieux. La mer reste un milieu potentiellement hostile. L’organisation à mettre en place suppose la présence d’un accompagnateur, en principe issu de la famille qui a en charge la personne handicapée.

Les municipalités concernées mettent à disposition des vacanciers en situation de handicap un Tiralo : un fauteuil amphibie spécialement conçu pour permettre l’accès à la mer en toute sécurité. Reconnaissable à ses deux larges flotteurs jaunes, il avance doucement vers le large, porté par les vagues, tandis qu’au creux de son hamac central prend place le baigneur. Ce jour-là, l’exemple vient d’Elise Arnaud. Installée confortablement, la jeune femme se laisse porter par la fraîcheur de l’eau, sous le regard attentif de sa mère et de son beau-père. Tous deux savourent, comme les familles alentour, cette belle journée d’août sur la plage animée de Pornichet, en Loire-Atlantique.

Lorsque le moment de quitter l’eau arrive, le Tiralo est ramené vers le rivage. Ses larges roues tout-terrain permettent de le remonter aisément sur le sable sec, où Elise retrouve un matelas gonflable pour poursuivre sa détente au soleil. Âgée de 22 ans, elle a été touchée dans son enfance par une mononévrite, puis a subi une lourde opération du dos qui a freiné sa croissance, faisant d’elle « un petit gabarit », comme le décrit sa mère. Grâce au Tiralo, ses proches n’ont plus besoin de la porter pour l’emmener jusqu’à la mer : « Cela nous soulage énormément », confie sa mère, qui explique qu’à leur domicile, dans le Morbihan, il faut souvent la porter sur les sentiers de randonnée ou pour franchir les dunes.

Leur peau hâlée témoigne de leur assiduité : la famille vient régulièrement depuis Saint-Nazaire, distante de seulement quelques kilomètres, profiter de la plage des Libraires. Sur place, ils disposent non seulement du fauteuil flottant, mais aussi d’un tapis de cheminement qui relie la promenade au bord de l’eau, de douches et de sanitaires adaptés, ainsi que d’une rampe d’accès en pente douce rénovée en 2024. Cette dernière se trouve à proximité immédiate de quatre places de stationnement réservé. Mais, comme le souligne la mère d’Elise, il faut arriver tôt, pique-nique à la main, car les places se font rares.

D’autres habitués partagent la même reconnaissance. « Cela fait dix ans que je viens. J’ai connu l’ancienne pente, à l’époque où l’on devait appeler les RS pour nous aider », raconte une mère, poussant le fauteuil de son fils de 53 ans. Si elle salue « un aménagement magnifique, qui manque cruellement ailleurs », elle pointe aussi quelques points perfectibles : « Le tapis est stable en juillet, mais en août, avec la fréquentation, il bouge un peu. Parfois, je suis obligée de reculer pour éviter de perdre l’équilibre. »

Comme tout le monde, elle a constaté que la fréquentation de cet aménagement a augmenté avec le temps.

Ces initiatives montrent que l’accessibilité des plages n’est pas une utopie, mais une réalité qui repose sur une volonté politique, des investissements ciblés et une écoute des besoins réels des usagers. À l’avenir, la généralisation des équipements comme le Tiralo, associée à des infrastructures pensées pour tous, pourrait permettre à chaque personne, quelles que soient ses capacités physiques, de profiter pleinement des plaisirs de la mer. Le développement de ces dispositifs dans l’ensemble des zones côtières, mais aussi dans les lacs et plans d’eau intérieurs, constituerait un pas décisif vers un tourisme véritablement inclusif.

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