Des ministres démissionnaires depuis plus de 50 jours
Si, avant les vacances d’été et avant les JO 2024, cette situation semblait normale — avoir un Premier ministre et son gouvernement démissionnaire restant en place encore un peu — elle devient maintenant embarrassante.
Il n’est plus du tout drôle de voir écrit sous le nom d’un ministre qui intervient le mot « démissionnaire ».
Normalement, Emmanuel Macron, dans la foulée de l’élection de la nouvelle chambre, aurait dû nommer immédiatement un nouveau Premier ministre ; cela n’avait aucun lien avec les vacances ou les JO.
Mais qui choisir face à une Assemblée morcelée ? Il n’y a pas d’illusion : la Nupes 2 n’est qu’un montage fait à la « va-vite » pour contrer le RN.
D’ailleurs, on peut se demander si le Président Macron n’avait pas envie d’une chambre à majorité absolue RN, dans l’espoir de les discréditer avant la présidentielle du printemps 2027.
Mais revenons à la réalité : les JO 2024 sont terminés, les Jeux Paralympiques presque, les vacances d’été sont déjà un vieux souvenir, la rentrée des classes est passée, et il ne se passe rien. Toujours pas de Premier ministre.
Des noms circulent, principalement Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand, mais tiendront-ils au-delà de la présentation du programme de politique générale ? Peu importe lequel, il y aura une motion de censure, et ils pourraient être écartés avant même d’avoir posé leurs affaires à Matignon.
Et puis, il y a un fait nouveau curieux : depuis hier soir, Édouard Philippe se dit candidat à la présidentielle. N’est-ce pas un peu prématuré ? C’est au printemps 2027, envisagerait-il une possible démission d’Emmanuel Macron ?
Emmanuel Macron consulte, en recevant ou en téléphonant à nombre de « personnes », mais rien ne sort. Accepter la mission de Premier ministre, c’est bien, mais encore faut-il avoir une Assemblée qui permette de gouverner, de faire voter des lois autres que consensuelles, autres que sur la protection des animaux de compagnie.
Mais là, nous avons une chambre avec des députés qui n’arriveront jamais à se mettre d’accord, et que l’actuel Président de la République ne peut dissoudre avant le printemps 2025.
Que va-t-il se passer ?
Aujourd’hui, il commence à y avoir une lassitude, un sentiment de ras-le-bol. Monsieur le Président, il faut décider, et rapidement… La situation n’est plus acceptable.