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Un bilan 2022 : le PoC, tendance de fond dans le secteur de la veille

Arnaud Marquant, Directeur des opérations, KB Crawl SAS

L’heure du bilan a sonné pour le secteur de la veille. En 2022, parmi les tendances observées, il convient sans doute de retenir le développement de plus en plus fréquent de « Proof of Concept » (démonstration de faisabilité), sur fond de solutions portées par l’innovation.

Quels sont les enseignements à tirer de cette année 2022 dans le secteur de la veille informationnelle et stratégique ? Traditionnellement posée au moment d’effectuer un bilan annuel, la question invite toujours à jauger la période à l’aune de ses éléments de continuité ou, au contraire, des points de rupture. Comme souvent, la réalité se situe quelque part à mi-chemin entre l’un et l’autre…

Continuité : un marché d’abord mou… puis dynamique

Parmi les éléments de continuité, il convient sans doute de citer la dynamique faible et active du marché. D’un point de vue général, les organisations privées ou publiques qui développent une activité de veille dans leur secteur se sont faites remarquer en 2022 par leur relatif attentisme initial. Le marché a ainsi été relativement calme pendant les huit premiers mois de l’année, avant de se dynamiser à partir de la rentrée de septembre. Et cela n’est pas surprenant. Depuis trois années, les acteurs que sont les éditeurs de solutions de veille se sont peu ou prou habitués à cet effet de double détente : dans un contexte incertain marqué par la crise sanitaire puis récemment par la guerre russo-ukrainienne, les entreprises observent une certaine prudence, qui se traduit en premier lieu par de l’attentisme. Même si leurs budgets de veille ont été votés, elles n’engagent pas leurs dépenses immédiatement, sans doute afin de pouvoir mieux agir si de nouvelles transitions – pour ne pas dire de nouvelles crises – venaient à apparaitre.

Autre élément de continuité à signaler cette année : la rationalisation du secteur de la veille. De nombreux grands comptes opèrent des actions de centralisation et de consolidation, sur fond d’acquisitions. Longtemps disséminées au cœur de plusieurs divisions ou entreprises appartenant à des groupes, les cellules de veille tendent à se structurer.

Une veille sur mesure

Dans ce contexte évolutif, nous observons que la veille se doit de plus en plus d’être structurée sur mesure. Qu’il s’agisse des grands groupes, des ETI ou des PME, quel que soit le secteur, il est impératif que les éditeurs de veille déploient leurs offres au plus près des besoins des acteurs économiques. C’est ici d’une approche humaine dont il est question, une démarche de proximité qui amène l’éditeur à s’investir dans la réussite du projet. Certes, il est toujours question de vendre une solution, voire dans certains cas un service, mais dans une logique d’accompagnement. Une telle approche, éminemment humaine, est de plus en plus valorisée et recherchée par les organisations. Il est ici impératif de s’adapter à des besoins différents : un département entièrement dédié à la veille au sein d’un grand compte n’aura pas les mêmes aspirations qu’une veille éclatée, reposant sur des chargés de veille ou des correspondants disséminés à maints endroits de l’entreprise.

Le temps de la vente sur étagère est ainsi bel et bien révolu, si tant est qu’il ait existé un jour. Entendre les besoins du client, passer du temps avec lui, s’imprégner de ses objectifs, de ses contraintes, de sa structuration organisationnelle… Tout ceci compte afin de développer la solution de veille qui prendra in fine le mieux en compte l’identité et les besoins de l’organisation.

Le Proof of Concept : un passage de plus en plus fréquent

Afin de parvenir à ces objectifs, il semble de plus en plus nécessaire pour les éditeurs de prouver la qualité et la juste mesure de la solution de veille. Un nombre croissant d’entreprises souhaite ici passer par des séquences de PoC (Proof of Concept, ou démonstration de faisabilité). Rémunérées, ces PoC vont permettre à l’organisation de mieux jauger la capacité du sous-traitant à pérenniser le projet de veille. Pendant plusieurs semaines (souvent deux à trois mois), il sera question d’identifier les sources pertinentes pour la veille, de prendre en considération les thématiques ou encore de travailler l’opérationnel en affinant l’outil. Au bout du compte, un jugement pourra être posé, contribuant à pérenniser et à sécuriser le dossier. En 2022, force est de constater que ces PoC ont été plus nombreux que précédemment et constituent sans nul doute une tendance de fond.

Dernier élément marquant à signaler au cours de ces derniers mois : le développement du volet innovation. En 2022, les solutions de veille ont proposé de plus en plus de fonctionnalités à leurs clients. Outre les mises à jour, les équipes de veille sont en quête d’outils à haute valeur ajoutée. Elles recherchent des modules collaboratifs, qui vont permettre à chaque utilisateur de remonter des informations, de produire du chat, c’est-à-dire de devenir des veilleurs eux-mêmes. Elles recherchent également des fonctionnalités de type speech-to-text, qui permettent de transcrire par écrit des éléments audio ou vidéo parfois longs et techniques. De cette manière, la veille est plus complète, permettant d’avoir de la visibilité partagée sur des podcasts, des webinaires ou des conférences.

Une tendance que l’on devrait retrouver dans les mois à venir, c’est-à-dire dès 2023…

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