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Un nouveau traitement innovant et personnalisé efficace pour les patients atteints d’une forme rare de cancer du poumon

Pour la première fois, une toute nouvelle thérapie ciblée démontre son efficacité dans le traitement d’une forme rare de cancer du poumon (Cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) avec mutation du facteur de croissance épidermique (EGFR) par insertion dans l’exon 20) Ce médicament innovant est un anticorps bispécifique (l’amivantamab) qui, associé à une chimiothérapie, augmente la survie et réduit de plus de 60% le risque de progression de la maladie chez des patients qui jusqu’à présent ne disposaient pas de solutions thérapeutiques.

C’est ce que révèlent les résultats de l’étude de phase 3 PAPILLON dont les résultats ont été présentés en session présidentielle le 21 octobre 2023 au congrès de l’ESMO par le Pr Nicolas Girard, pneumo-oncologue, chef du Département d’oncologie médicale à l’Institut Curie et investigateur principal de l’étude. Ces travaux font également l’objet d’une publication concomitante dans le New England Journal of Medicine.

« Les résultats très positifs de l’étude PAPILLON constituent une véritable avancée pour les patients touchés par une forme rare du cancer du poumon qui touche entre 500 et 600 personnes chaque année en France. C’est la première fois qu’un essai montre l’efficacité d’un traitement pour ces patients et nous espérons qu’à la lumière de ces données, les autorités de santé pourront approuver l’autorisation d’accès à cette molécule innovante pour les patients », déclare le Pr Nicolas Girard, pneumo-oncologue, chef du Département d’oncologie médicale de l’Institut Curie et investigateur principal de l’étude PAPILLON.

Avec 52 777 nouveaux cas en France en 2023 (Source InCa, panorama des cancers 2023), le cancer du poumon est le 2e cancer le plus fréquent chez l’homme et le 3e chez la femme, avec une nette augmentation de l’incidence chez les femmes. Il est la première cause de décès en France par cancer, avec un taux de survie de 20 % seulement. Si l’immunothérapie fait aujourd’hui partie de l’arsenal thérapeutique contre le cancer du poumon, elle n’est pas toujours efficace et pour les patients que ne répondent pas ou peu, il est primordial d’identifier de nouvelles cibles et de développer des stratégies thérapeutiques innovantes.

PAPILLON : une étude internationale de phase 3 évaluant pour la première fois un anticorps bispécifique dans le cancer du poumon

Dans ce contexte, l’étude internationale PAPILLON (phase 3, randomisée), a été menée auprès de 308 patients atteints d’une forme rare de cancer du poumon avancé : le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) avec mutation du facteur de croissance épidermique (EGFR) par insertion dans l’exon 20. Cette forme de la maladie est de mauvais pronostic et représente 1% des cancers du poumon (soit 500 à 600 patients chaque année en France).

Grâce à cette étude lancée en 2021, c’est la première fois qu’un anticorps bispécifique, l’amivantamab, est testé dans le cancer du poumon. En reconnaissant deux sites sur les cellules cancéreuses (EGFR et c-MET, deux récepteurs fréquemment exprimés dans le poumon), l’amivantamab agit sur les voies de signalisation intracellulaire et facilite la destruction des cellules tumorales.

L’étude PAPILLON a permis d’évaluer l’efficacité en première ligne de l’amivantamab en association avec une chimiothérapie, par comparaison à une chimiothérapie seule. Les résultats montrent qu’avec l’amivantamab, la durée d’efficacité du traitement est quasiment doublée. La survie sans progression a été significativement améliorée (de 11,4 mois avec amivantamab + chimiothérapie contre 6,7 mois avec la chimiothérapie seule). De plus, avec l’amivantamab, le risque que la maladie progresse est réduit de plus de 60%.

Le traitement avec l’amivantamab montre donc une efficacité supérieure au standard actuel, avec un profil d’innocuité positif, pour le traitement en 1er ligne des patients atteints de CBNPC avec mutation de l’EGFR par insertion dans l’exon 20.

Nouvelles stratégies thérapeutiques dans le cancer du poumon à l’honneur de l’ESMO 2023

En plus de l’étude PAPILLON coordonnée par le Pr Nicolas Girard, l’Institut Curie est fortement impliqué dans d’autres études dont les résultats sont également présentés à l’ESMO, et notamment les études MARIPOSA et MARIPOSA 2. Ces deux essais de phase 3 ont été menés chez des patients atteints de cancer du poumon avancé avec une mutation EGFR (qui est présente chez 15% des patients atteints de cancer bronchique).

Ces deux essais permettent de conclure à un bénéfice clinique pour les patients de l’association de l’amivantamab avec une thérapie ciblée, notamment une amélioration de la survie des patients de plus de 6 mois en 1ère ligne de traitement (MARIPOSA).

L’ensemble de ces données va permettre de redéfinir les traitements pour les patients avec un cancer du poumon EGFR+ avec une efficacité augmentée et une survie améliorée avec ces combinaisons.

Par ailleurs, une autre étude : TROPION-Lung01 a évalué positivement pour la toute première fois une nouvelle classe de molécule innovante dans le cancer du poumon : un anticorps drogue-conjugué (le Datopotamab deruxtecan) – qui permet de délivrer une chimiothérapie spécifiquement au cœur des cellules tumorales – avec des résultats positifs.

« Les travaux présentés dans le cancer du poumon à cette édition 2023 du congrès de l’ESMO témoigne du dynamisme de la recherche européenne avec l’annonce d’avancées majeures et de solutions thérapeutiques inédites. Et l’Institut Curie s’inscrit pleinement au cœur de cette dynamique d’innovation qui va améliorer la prise en charge de nos patients », conclut le Pr Nicolas Girard.

A propos de l’Institut Curie

L’Institut Curie, 1er centre français de lutte contre le cancer, associe un centre de recherche de renommée internationale et un ensemble hospitalier de pointe qui prend en charge tous les cancers y compris les plus rares. Fondé en 1909 par Marie Curie, l’Institut Curie rassemble sur 3 sites (Paris, Saint-Cloud et Orsay) 3 700 chercheurs, médecins et soignants autour de ses 3 missions : soins, recherche et enseignement. Fondation reconnue d’utilité publique habilitée à recevoir des dons et des legs, l’Institut Curie peut, grâce au soutien de ses donateurs, accélérer les découvertes et ainsi améliorer les traitements et la qualité de vie des malades.

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