Snoopy, une nouvelle recrue à l’hôpital, dans les services de soins de l’Institut Curie
Pour la première fois en France, un chien de médiation s’installe à temps plein dans les services de soins de l’Institut Curie.
L’Institut Curie met en place un projet innovant de médiation canine pour accompagner les soignants et les patients traités à l’Institut Curie. C’est la première fois en France qu’un hôpital recrute un chien, à temps plein, dans une unité de soins.
Patients et personnels soignants pourront bénéficier de sa présence apaisante. Un bien-être qui sera évalué à travers une étude baptisée M-KDOG.
Quatre pattes, une truffe humide, des oreilles tombantes… et un harnais de travail indiquant qu’il est en mission : la nouvelle recrue a un profil atypique. Snoopy, un setter anglais adopté à la SPA, est âgé d’environ 2 ans et a commencé son adaptation à l’Institut Curie en décembre dernier.
Dans le cadre d’une étude sur le bien-être du personnel soignant et des patients, Snoopy a plusieurs missions : détendre les patients en salle d’attente comme en consultation, en particulier ceux qui ont du mal à communiquer. Il pourra également rendre visite à un malade une demi-heure avant un soin très anxiogène par exemple. Parmi les compétences que Snoopy apprend : s’allonger devant un patient ou mettre ses pattes sur le lit. En salle de pause, sa présence devrait permettre d’alléger la charge émotionnelle du personnel soignant et leur apporter une respiration apaisante dans leur quotidien.
« Nous sommes confiants dans les précieux bénéfices qu’un chien de médiation peut apporter aux patients lorsqu’ils ne souhaitent pas communiquer, qu’ils sont anxieux, et notamment auprès des enfants et des adolescents. Pour nos équipes soignantes, c’est un des leviers pour alléger le poids des journées et la charge émotionnelle. Nous espérons que les résultats de cette étude innovante menée à l’Institut Curie seront positifs et bénéfiques pour les patients et les soignants afin d’inciter d’autres structures à s’engager dans cette voie. » indique le Pr Steven Le Gouill, Directeur de l’Ensemble Hospitalier.
Une étude pour évaluer le bénéfice de la présence de Snoopy
L’adoption Snoopy s’inscrit dans le cadre d’une étude baptisée M-KDOG chargée d’évaluer le bénéfice de la présence d’un chien de médiation dans le cadre hospitalier. Cette étude sera réalisée auprès de 3 équipes de l’Institut Curie : l’équipe de l’hôpital de jour en oncologie médicale, l’équipe des soins de support et l’équipe d’hospitalisation en oncologie médicale. Elle va permettre d’analyser le sentiment de bien-être au travail immédiat des soignants en contact avec le chien et d’évaluer les effets de la présence de Snoopy sur la communication, le stress et l’anxiété des patients et de leur famille, perçue par les soignants.
Ces expérimentations s’appuient sur différents constats et publications scientifiques sur le rôle des chiens de médiation pour favoriser les liens sociaux et stimuler sur les plans cognitif, émotionnel, social, sensoriel, psychomoteur[1]… Au-delà d’une présence apaisante, l’arrivée d’un chien de médiation dans une unité de soin peut être considérée comme une approche non-médicamenteuse, en complément des soins traditionnels.
« Snoopy s’est vite adapté à son nouvel environnement et est devenu incontournable auprès des professionnels de santé et des patients. Sa présence vise à apporter un peu de douceur dans les moments difficiles et incertains de la maladie, ou lors des temps d’attentes (consultation, examens, hospitalisation). Dans le parcours d’un malade à l’hôpital, réduire le stress et l’anxiété́ est essentiel et bénéfique pour sa prise en charge » explique Isabelle Fromantin, infirmière, docteure en sciences, responsable de l’Unité Recherche Plaies et cicatrisation.
Snoopy, une nouvelle recrue à l’Institut Curie
Adopté à la SPA en décembre dernier, Snoopy est un setter anglais de 2 ans. Il est accompagné au quotidien par les membres de l’unité Recherche Plaies et cicatrisation, avec sa référente, Marguerite Nicodème, infirmière en pratique avancée à l’Institut Curie.
Son intégration est également suivie par trois spécialistes : Pr Caroline Gilbert : Vétérinaire-éthologue à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort, Cynthia Engels : Ergothérapeute, Maitre de conférence, Université Paris Est Créteil et Aurélie Nuzillard : Educatrice canine
Une expérimentation dans le respect de l’animal et des règles sanitaires
L’équipe en charge de Snoopy s’assurera du bien-être et de la bonne santé de l’animal. Par ailleurs, pour des questions élémentaires d’hygiène et de sécurité, le chien ne sera jamais conduit dans des salles de soins, salles de préparation ou espaces accueillant des patients septiques ou en aplasie.
A propos de l’Institut Curie
L’Institut Curie, 1er centre français de lutte contre le cancer, associe un centre de recherche de renommée internationale et un ensemble hospitalier de pointe qui prend en charge tous les cancers y compris les plus rares. Fondé en 1909 par Marie Curie, l’Institut Curie rassemble sur 3 sites (Paris, Saint-Cloud et Orsay) 3 700 chercheurs, médecins et soignants autour de ses 3 missions : soins, recherche et enseignement. Fondation reconnue d’utilité publique habilitée à recevoir des dons et des legs, l’Institut Curie peut, grâce au soutien de ses donateurs, accélérer les découvertes et ainsi améliorer les traitements et la qualité de vie des malades.
[1] Références bibliographiques
- Jensen CL et al. The effects of facility dogs on burnout, job-related well-being, and mental health in pediatric hospital professionals. J Clin Nurs. 2021 May;30(9-10):1429- 1441
- Maurice C, Engels C, Canouï-Poitrine F, Lemogne C, Fromantin I, Poitrine E. Dog ownership and mental health among community-dwelling older adults: A systematic review. Int J Geriatr Psychiatry. 2022 Nov;37(11)
- Ginex P.et al. Animal-Facilitated Therapy Program : Outcomes from caring canines, a program for patients and staff on an in patient Surgical oncology unit, CJON 2018, 22(2), 193-198
- Mueller et al. Human-animal interaction as a social determinant of health: descriptive findings from the health and retirement study. BMC Public Health (2018). doi:10.1186/s12889-018-5188-0