Il y a un fait divers qui pourrait prêter à sourire face à d’autres problèmes bien plus graves, mais qui pousse à la réflexion.
En 1968, il y a plus de 50 ans Franco Zeffirelli (décédé en 2009) tourne une version moderne de Roméo et Juliette (pièce de Shakespeare) avec 2 jeunes acteurs Olivia Hussey qui avait 15 ans dans le rôle de Juliette et Leonard Whiting qui avait 16 ans dans le rôle de Roméo.
1968 n’est pas 2023, la liberté sexuelle, les mœurs étaient bien différentes à la fin des années 1960 et durant la décennie 1970. Le XXIème siècle est frappé d’une pudibonderie digne de l’époque victorienne.
Une ancienne époque, avec notamment la sortie du célèbre titre de Serge Gainsbourg « Je t’aime… moi non plus » version enregistrée en 1967 en duo avec Brigitte Bardot, puis la version que l’on écoute encore avec Jane Birkin en 1969, dont les paroles sont explicites. Ou bien, toujours de Serge Gainsbourg « Les Sucettes » chantées France Gall en 1966 (…lorsque le sucre d’orge … Parfumé à l’anis …. Coule dans la gorge d’Annie …). Elle était mineure, elle avait 19 ans (la majorité était à 21 ans).
Il n’est donc pas étonnant, que dans la version de Roméo et Juliette de 1968 de Franco Zeffirelli, il y ait une scène dénudée. Des mineurs de 15 et 16 ans, mais tout de même pas des enfants.
Naturellement, ce type de scènes au XXIème serait impossible et totalement interdite.
Aujourd’hui, Olivia Hussey et Leonard Whiting ont porté plainte Paramount Pictures, leur demandant de lourds dommages et intérêts et de censurer les scènes où ils sont nus.
Sur le fond, ils ont raison, bien de plus de 50 ans plus tard, ces 2 septuagénaires ne soint plus les adolescents de 1968. Mais, en censurant ces scènes n’y a-t-il pas le risque d’ouvrir une « boite de Pandore » poussant à censurer un passé plus libertin que notre présent.
Il y a de nombreux tableaux représentant des enfants (pas des adolescents) nus : faut-il les détruire ou au moins mettre un coup de peinture pour cacher ce que l’on ne doit pas voir ? Sans oublier les statuts qui devraient, pour bon nombre, porter des caches sexes et des caches poitrines.
Il faut que le juge qui va traiter la plainte de Olivia Hussey et Leonard Whiting face attention aux conséquences et à la jurisprudence qui pourrait en découler.
Bien entendu, il faut juger avec le regard puritain de 2023, mais en se repositionnant dans les moeurs des années 1960/1970 … d’une grande liberté sexuelle.