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Les “Billets d’Avenir” de Capital Filles : quand les héroïnes du quotidien s’invitent sur nos billets de banque

Alors que la Banque centrale européenne (BCE) s’apprête à renouveler le design de ses billets, l’association Capital Filles détourne l’exercice avec audace. En lançant la campagne « Les Billets d’Avenir », elle propose de graver dans l’imaginaire collectif les visages de jeunes femmes issues des quartiers prioritaires et des territoires ruraux, aux côtés de leurs marraines. Une démarche artistique, sociale et symbolique, qui redéfinit la valeur de l’argent à l’aune de l’égalité et de la sororité.

Quand l’avenir s’imprime en féminin

Chaque jour, 350 millions d’Européens manipulent des billets de banque, ces objets ordinaires porteurs de symboles puissants. La BCE invite régulièrement les citoyens à participer à la conception de nouveaux visuels, incarnant les valeurs de l’Europe. Les figures proposées en 2025 – Beethoven, Léonard de Vinci, Marie Curie – rappellent un héritage commun, mais souvent masculin.

C’est précisément là que Capital Filles apporte sa touche singulière. L’association, soutenue par l’agence Glory Paris, propose une collection alternative de billets baptisée « Billets d’Avenir », où de jeunes femmes d’aujourd’hui remplacent les héros d’hier. Ces créations artistiques mettent en scène des binômes filleule-marraine, véritables incarnations de la transmission et de la solidarité féminine.

Capital Filles : révéler la valeur de celles qu’on ne voit pas

Créée en 2012 à l’initiative d’Orange, en partenariat avec les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, Capital Filles s’est donnée pour mission de révéler le potentiel des jeunes femmes issues de milieux modestes. Dans les quartiers prioritaires ou les zones rurales, les inégalités d’accès à l’éducation et aux carrières d’avenir restent criantes.

Grâce à un programme de mentorat personnalisé, l’association crée des duos entre lycéennes ou étudiantes et femmes cadres expérimentées, les “marraines”. Ensemble, elles construisent un parcours d’émancipation et de confiance en soi. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • 68 % des filleules obtiennent le baccalauréat avec mention, soit 10 points de plus que la moyenne nationale ;

  • 92 % poursuivent des études supérieures, dont 20 % en filières scientifiques, 16 % en apprentissage et 6 % en classes préparatoires.

Ces résultats illustrent un cercle vertueux : le mentorat permet à ces jeunes femmes d’oser s’affirmer, d’accéder à des carrières ambitieuses et de briser les plafonds de verre invisibles.

Un double défi : être jeune et femme dans un milieu défavorisé

Si ces réussites sont exemplaires, elles restent le fruit d’un combat quotidien.
Selon les données de l’INSEE et du ministère de l’Enseignement supérieur (EESRI 2025), seuls 36 % des jeunes issus de milieux modestes accèdent à un diplôme du supérieur, contre 67 % pour les jeunes de milieux favorisés.

Pour les femmes des quartiers prioritaires, la situation est encore plus difficile : à peine 6,6 % d’entre elles accèdent à un poste de cadre, contre 23 % pour celles vivant ailleurs.
Ces chiffres traduisent la persistance d’un double plafond de verre social et genré : naître fille dans un quartier populaire ou une zone rurale signifie devoir redoubler d’efforts pour être vue, entendue et reconnue.

C’est ce constat que Capital Filles a voulu dénoncer avec force à travers ses “Billets d’Avenir”. Chaque portrait représente une victoire individuelle, mais aussi un message collectif : ces jeunes femmes sont la véritable richesse de demain.

Des héroïnes modernes au visage de la France

Sous la direction d’Elizabeth Tchoungui, présidente de Capital Filles, la campagne résonne comme un manifeste artistique et citoyen :

« Ces jeunes femmes incarnent la résilience et la détermination dont notre société a besoin. Avec “Les Billets d’Avenir”, nous avons voulu montrer la valeur de ces nouvelles héroïnes », affirme-t-elle.

Les visuels, empreints de modernité, montrent des duos de jeunes femmes et de marraines, unies par un regard complice, un geste symbolique ou un mot inspirant. Ces “billets” réinventés ne circuleront pas dans nos portefeuilles, mais dans nos consciences.

Ils rappellent qu’une valeur monétaire ne vaut rien sans valeur humaine.

Capital Filles, un levier d’égalité nationale

Labellisée « 1 jeune, 1 mentor », l’association est aujourd’hui déployée dans 25 académies françaises et à La Réunion.
Depuis sa création, plus de 15 000 lycéennes et étudiantes ont bénéficié d’un mentorat individuel et près de 60 000 élèves ont participé à des ateliers collectifs sur les stéréotypes de genre.

Ces ateliers, animés dans des lycées partenaires, permettent d’ouvrir le dialogue sur des questions fondamentales :

  • Pourquoi les filières scientifiques restent-elles si masculines ?

  • Comment combattre les biais de genre dès le choix d’orientation ?

  • De quelle manière une marraine peut-elle transformer le destin d’une filleule ?

Ces réflexions ne sont pas seulement éducatives ; elles participent à une réécriture du récit collectif autour de la réussite féminine.

Vers une grande cause nationale : l’inclusion des jeunes femmes

Malgré les progrès accomplis, l’inégalité des chances demeure une réalité sociale. C’est pourquoi Capital Filles plaide pour faire de l’inclusion des jeunes femmes des territoires défavorisés une grande cause nationale.

Cette ambition dépasse le cadre associatif : elle invite les institutions, les entreprises et les citoyens à s’engager durablement. Les “Billets d’Avenir” rappellent à chacun que le capital le plus précieux d’un pays, ce sont ses talents – surtout ceux qu’on ne voit pas.

L’initiative de Capital Filles dépasse la simple symbolique monétaire. Elle s’inscrit dans un mouvement de fond : reconnaître la richesse humaine comme moteur du progrès social.
En représentant ces jeunes femmes sur des “billets d’avenir”, l’association renverse la logique du pouvoir économique pour y injecter de la dignité et de l’inspiration.

Demain, peut-être, la BCE choisira-t-elle d’imprimer sur ses billets non plus seulement des visages du passé, mais ceux d’une Europe qui croit en ses filles.
D’ici là, Capital Filles rappelle que l’avenir ne se compte pas en euros, mais en opportunités offertes à toutes.

perlafouine

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