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Haut-commissariat pour l’enfance : une ambition limitée pour l’avenir des enfants

L’annonce du président Emmanuel Macron, le 28 décembre 2024, concernant la création d’un haut-commissariat pour l’enfance a suscité une réaction mitigée de la part de l’UNICEF France. Dans ce contexte, l’organisation, représentée par sa présidente Adeline Hazan, a exprimé à la fois son intérêt pour cette initiative et ses inquiétudes quant à son impact réel sur les droits de l’enfant en France.

Un projet en demi-teinte par rapport aux engagements présidentiels

Lors de la campagne présidentielle de 2022, Emmanuel Macron avait fait de l’enfance une « grande cause nationale ». Cependant, l’annonce du haut-commissariat semble, selon l’UNICEF France, marquer un recul par rapport à ces ambitions initiales. L’absence d’une politique globale dédiée à l’enfance est déjà regrettée depuis plusieurs gouvernements, et la création de ce haut-commissariat apparaît comme une réponse partielle et insuffisante.

Adeline Hazan rappelle que l’UNICEF France milite depuis longtemps pour la création d’un ministère de plein exercice consacré spécifiquement aux droits de l’enfant. Cette entité aurait permis une approche cohérente et transversale face à des problématiques variées et urgentes : la pauvreté infantile, les inégalités éducatives, la protection de l’enfance, la santé mentale et l’exclusion sociale.

Les défis persistants pour les enfants en France

L’UNICEF France souligne plusieurs défis majeurs nécessitant des solutions concrètes et immédiates, parmi lesquels :

  • La pauvreté infantile : Un problème structurel qui touche de nombreuses familles et compromet l’avenir de milliers d’enfants.
  • L’hébergement des enfants sans domicile : Plus de 2000 enfants en France se retrouvent aujourd’hui sans solution d’hébergement, une situation qui exige une action rapide.
  • Les inégalités éducatives et sociales : Des barrières persistantes empêchent une réelle équité dans l’accès à l’éducation et aux opportunités.

Ces enjeux demandent une action coordonnée et ambitieuse, ce qui nécessite des moyens humains et financiers conséquents, ainsi qu’une autonomie institutionnelle forte.

Haut-commissariat : quels moyens pour quelles ambitions ?

Pour éviter que ce haut-commissariat ne devienne une simple mesure symbolique, l’UNICEF France insiste sur plusieurs prérequis :

  • Un budget et des ressources adéquats : Garantir que les moyens alloués soient à la hauteur des objectifs affichés.
  • Une autonomie et une transversalité : Intégrer ce haut-commissariat dans une dynamique interministérielle afin d’avoir un impact réel.
  • Une mise en œuvre des engagements existants : Assurer la réalisation des promesses faites, telles que le Pacte des solidarités et l’Observatoire de la non-scolarisation.

Une opportunité à saisir pour renforcer les droits de l’enfant

Malgré ses réserves, l’UNICEF France reconnaît que ce haut-commissariat pourrait jouer un rôle déterminant, à condition qu’il ne soit pas limité par des contraintes institutionnelles ou budgétaires. Adeline Hazan appelle à un effort collectif pour transformer cette initiative en une réelle avancée en matière de droits de l’enfant.

La création d’un haut-commissariat pour l’enfance est une reconnaissance des défis auxquels sont confrontés les enfants en France. Cependant, pour qu’elle ne reste pas qu’une mesure cosmétique, des actions concrètes, des moyens significatifs et une véritable volonté politique sont indispensables. L’avenir des enfants mérite une ambition plus forte et des engagements plus clairs.

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