Au risque de passer pour un vieux con : Gabriel Attal est trop jeune
C’est génial d’avoir le plus jeune Premier ministre de la Ve République, mais le revers de la médaille est que Gabriel Attal, à 34 ans, est trop jeune. Il n’a pas de vécu ; ce qu’il raconte, il l’a lu dans des livres d’histoire et entendu de la bouche des anciens.
Je sais, je vais passer pour un vieux con. Je me souviens d’une émission de télévision où Jean d’Ormesson était l’un des invités. Il avait dit que dans la vie, on passe par trois stades : jeune con, con et vieux con. Le présentateur lui avait alors demandé : ‘Même pas vous, M. d’Ormesson ?’, ce à quoi il avait répondu que si, comme tout le monde.
Donc, je suis probablement, à mon âge, un vieux con… tant pis, je continue à écrire.
J’ai entendu des passages du discours de politique générale de notre jeune Premier ministre ; j’ai parcouru la version écrite.
C’est propre, c’est très bien écrit. Lui-même, Gabriel Attal, présente bien, comme dirait ma grand-mère : ‘Il porte un très beau costume, il est bien habillé.’ Là-dessus, rien à dire. Il n’a pas le style de venir en pull à col roulé ou en tee-shirt au Palais Bourbon.
Mais, en dehors de cela, son discours manque totalement de vécu. Il n’y a rien, juste quelques promesses. À la limite, une bonne dissertation, un bon exposé pour une grande école, mais pas pour présenter un programme concret.
Bien entendu, il y avait des choses réelles. Il a ‘enfoncé’ des portes ouvertes en nous parlant des classes moyennes, qu’il nomme la ‘France de l’entre-deux’. Il observe son monde pour s’apercevoir que le climat n’est pas serein, en ce moment, dans notre pays.
Politiquement, c’est un bon élève. Son chef, Emmanuel Macron, qui est tantôt de droite, tantôt de gauche, et bien, le discours de Gabriel Attal ratisse sur toute la largeur de l’hémicycle.
Mais concrètement, que va-t-il faire ? Sans aucune majorité absolue à la Chambre, il ne peut faire passer aucune loi sans compromis ou sans le célèbre ‘49.3’.
Attendons de le voir sur le terrain (d’accord, il est parti se promener à la campagne ces derniers jours), face à des attentes réelles, à des gens qui ont de la mémoire, du vécu et pas seulement une culture issue des livres d’histoire.
On est tous dans la même barque et, même si je suis un vieux con, je préférerais que sa politique fonctionne et qu’il remette sur les rails notre beau pays… la France.
En conclusion, l’avenir politique de Gabriel Attal, ce jeune Premier ministre de la Ve République, reste à écrire. S’il est vrai que son manque d’expérience et de vécu soulève des interrogations, il représente aussi une nouvelle génération de politiques, potentiellement porteuse de changement et d’innovation.
Sa jeunesse pourrait être un atout dans la compréhension des enjeux actuels et futurs, et dans l’apport de solutions nouvelles aux défis complexes de notre société.
Seul le temps nous dira si Gabriel Attal saura transcender les critiques liées à son âge pour devenir un leader efficace et respecté, capable de guider la France vers un avenir prospère et harmonieux.
Dans tous les cas, son parcours sera suivi avec intérêt, tant par les ‘vieux cons’ que par les jeunes optimistes (forcément les jeunes cons), car il pourrait bien redéfinir les contours de la politique française.
