Uchronie : Emmanuel Macron, l’éclipse présidentielle: Un Nouvel horizon pour la France
Le 24 avril 2017, les rues de Paris étaient baignées dans un océan de drapeaux tricolores, les chants de “La Marseillaise” résonnant sur les pavés lustrés de la capitale. Emmanuel Macron venait de remporter l’élection présidentielle face à Marine Le Pen, écrivant un nouveau chapitre dans l’histoire de la République Française. La joie était à son comble et l’espoir brillait dans les yeux des citoyens d’une France en marche vers l’avenir.
Mais l’aube du 25 avril apporta avec elle un silence pesant. Un communiqué de presse, d’abord pris pour une plaisanterie de mauvais goût, se propagea comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux et dans les médias. Emmanuel Macron, avec sa femme Brigitte à son bras, annonçait contre toute attente sa renonciation à la présidence de la République. Le pays tout entier retenait son souffle, incrédule.
Dans le texte bref, mais chargé d’émotion, Macron déclarait: « Mes chers compatriotes, c’est avec une grande humilité et une profonde conscience de l’importance de l’engagement que j’ai pris envers vous, que je me dois aujourd’hui de renoncer à la fonction présidentielle à laquelle vous m’avez élu. La politique est un engagement pour la nation, mais avant cela, elle est un engagement personnel et familial que je ne peux plus tenir. Pour des raisons que je souhaite garder dans l’intimité de ma vie privée, Brigitte et moi-même avons décidé de prendre un chemin différent. Un chemin qui, nous en sommes convaincus, nous permettra de contribuer à l’essor de notre pays d’une autre manière. »
Le choc fut mondial. Les marchés financiers vacillèrent, les politologues analysaient cette décision sans précédent, et les citoyens se demandaient ce qui allait advenir de leur nation. Marine Le Pen, la candidate défaite, dénonçait un “déserteur de la dernière heure”, tandis que les alliés de Macron essayaient tant bien que mal de rassembler les morceaux d’une majorité soudainement éclatée.
Le Conseil constitutionnel se réunit d’urgence. Selon l’article 7 de la Constitution, en cas de vacance pour quelque cause que ce soit, ou d’empêchement constaté par le Conseil constitutionnel, les fonctions du président de la République, à l’exception de celles prévues aux articles 11 et 12, sont provisoirement exercées par le président du Sénat et une nouvelle élection doit avoir lieu dans les trente jours.
Dans ce climat d’urgence, Gérard Larcher, alors président du Sénat, se retrouva propulsé à la plus haute fonction de l’État de façon intérimaire. Un homme de consensus, réputé pour son calme et sa sagesse, qui se trouvait maintenant chargé de guider la France à travers l’une des périodes les plus tumultueuses de son histoire récente.
Les jours qui suivirent furent une course contre la montre. Les partis politiques, du moins ceux qui n’étaient pas encore en état de sidération, devaient préparer de nouvelles élections. Les rumeurs les plus folles couraient sur les raisons de cette renonciation. Certains parlaient de scandale caché, d’autres d’une crise personnelle profonde, et certains même évoquaient un coup de théâtre politique visant à remodeler en profondeur le paysage politique français.
Mais Macron et Brigitte, eux, semblaient avoir disparu de la circulation. Aucune apparition publique, aucun commentaire supplémentaire. Le mystère s’épaississait, et avec lui, l’inquiétude et la curiosité de la nation.
Les semaines suivantes, les élections se profilèrent avec une issue incertaine. La droite classique, la gauche, les écologistes, et même le Front National, rebaptisé Rassemblement National, tous essayaient de capter l’élan d’un peuple français désorienté, aspirant à la stabilité.
Mais ce que personne n’avait vu venir, c’était le mouvement qui émergeait des cendres laissées par la décision de Macron. Un mouvement citoyen, transpartisan, qui s’organisait à la vitesse de la lumière, porté par une volonté de réinventer la politique. Ce mouvement, baptisé “L’Avenir en Commun”, se démarquait par son engagement à poursuivre l’élan progressiste et pro-européen de Macron, mais avec une promesse de démocratie plus directe et participative. Ils réussirent l’impensable: présenter un candidat qui rallia une majorité de Français autour d’un programme de réformes ambitieuses et d’un renouvellement des pratiques politiques.
Les élections du mois de juin prirent des allures de second tour bis, mais avec des nuances profondément différentes. Le peuple français, confronté à l’impensable, avait mûri politiquement de manière accélérée. Le débat ne portait plus sur le “qui”, mais sur le “comment” et le “pourquoi” de la politique.
Le jour du scrutin, un frémissement d’espoir parcourut la France. Le candidat de “L’Avenir en Commun”, une figure peu connue mais charismatique, issue de la société civile, remporta la présidence avec une majorité absolue.
Quant à Emmanuel et Brigitte Macron, ils ne réapparurent que des mois plus tard, lors d’une interview exclusive où ils expliquèrent leur choix par un désir de vivre selon leurs convictions les plus profondes, loin de l’ivresse du pouvoir et près des réalités quotidiennes des citoyens. Leur retrait de la vie politique avait été, disaient-ils, leur dernier service à la nation: un acte destiné à réveiller l’esprit démocratique et citoyen de la France.
Et dans cette France uchronique, où un président élu renonçait à son poste, l’esprit de la Révolution semblait souffler de nouveau, rappelant que le pouvoir appartient, en fin de compte, au peuple.
