L’abstention est le gagnant du premier tour des régionales et départementales de 20 juin 2021
Avec un niveau record de 66%, le réel gagnant et loin devant les meilleurs candidates/candidats est l’abstention.
Ce taux d’abstention ne vient pas de la peur de la Covid-19, beaucoup de Français ont reçu une première dose de vaccin et tout le monde connaît les mesures barrières et sait les appliquer. Nous ne sommes plus en 2020 avec les élections municipales.
Faut-il blâmer les Français ne pas avoir voté ?
Le vote n’est pas obligatoire, comme en Belgique, et le rendre obligatoire serait idiot. Ceux qui refusent de voter iraient – pour éviter une amande – simplement mettre pour une enveloppe vide, ce qui ne change rien à la problématique.
Les élections régionales et départementales de dimanche dernier pose 2 problèmes.
Le premier, c’est dans l’air temps, mais il faudrait s’interroger : a-t-on besoin d’autant de « chambres », pour faire politiquement fonctionner le pays.
Il y a deux chambres au niveau national : Sénateurs et députés, qui sont représentatifs de tous les départements de France.
À cela s’ajoute une chambre par région et une chambre par département. Est-ce bien utile ? Que l’on ait une représentation plus proche que les chambres nationales, mais il faut faire un choix entre régionale et départementale … pas les deux.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier, qu’il y a encore une forme de « chambre » avec les conseils municipaux, qui sont les plus proches des administrés.
Le second, ce sont les politiques eux-même. A part quelques nouvelles têtes, ce sont toujours les mêmes, qui simplement vieillissent au fil du temps. Qui racontent la même chose d’élection en élection, ce n’est même plus un remake qui serait différent d’une version à l’autre, mais l’excellent fil « Un jour sans fin » de 1993 (où le journaliste météo Phil Connors revit à l’infinie la même journée).
Il y a probablement une lassitude de la part des électrices/électeurs, qui n’arrivent plus à croire ces politiques et qui – probablement – concernant les élections régionales et départementales ne comprennent pas à quoi cela sert.
Mais, il faut s’interroger plus globalement, car même pour la dernière présidentielle en 2017, le taux d’abstention fut de 22,23% au premier tour le 23 avril et de 25,44% au second tour le 7 mai.
Il y a eu pire, lors du premier tour de la présidentielle en 2002, 21 avril, avec une abstention de 28,4 %. Les Français ne s’étaient intéressés au premier tour, attendant le second qui devait être Chirac/Jospin … L’excès de confiance à conduit à un second tour Chirac/Le Pen. Ou au premier tour, le 15 juin 1969 avec un taux d’abstention de 31,1% (Georges Pompidou fut élu au second tour face à Alain Poher. Pas d’illusion pour ces élections, le successeur presque automatique du Générale de Gaulle était son Premier ministre … Georges Pompidou.)
On ne peut pas blâmer les Français de ne pas aller voter. Il faut que les politiques donnent envie d’aller « urner ». Pour les élections d’hier, ce n’était plus du tout le cas.
Sont-ils usés à force de se représenter d’élection en élection, en servant la même soupe ? Faut-il qu’ils laissent la place à d’autres ? À eux d’en juger !
En tous les cas, le résultat d’hier, avec 66% d’abstention doit pousser à réfléchir et aucun candidat ne peut crier « victoire ».
Tous les politiques, même s’ils sont au second tour des élections régionales et départementales ont perdu face à l’abstention.