Je me souviens comme si c’était hier

Chaque année, c’est la même chose. Le temps passe, mais les images du 11 septembre 2001 restent gravées dans ma mémoire. Pour beaucoup de personnes nées après cette date, ou même juste avant, ces événements ne sont que de l’histoire. Pourtant, pour ceux qui l’ont vécu en direct, ce jour reste inoubliable.

Je me souviens précisément. J’étais au bureau, en train de travailler comme à l’habitude, scrutant les nouvelles sur Internet, quand une information tombe : un avion vient de percuter l’une des deux tours jumelles à New York.

Interloqué, je me suis levé pour partager l’information avec mes collègues des bureaux voisins. Peu de réactions. Nous pensions tous qu’il s’agissait d’un petit avion, d’un accident isolé qui aurait tout au plus égratigné la tour. Après tout, un avion avait déjà heurté l’Empire State Building dans le passé sans grandes conséquences.

Les premières informations étaient parcellaires. Personne n’envisageait encore la possibilité d’un attentat. Puis, quelques minutes plus tard, la nouvelle frappe : un deuxième avion vient de percuter la seconde tour.

À partir de ce moment-là, les images diffusées à la télévision ne laissaient plus aucun doute. Ce n’était pas de petits avions, mais de gros porteurs à réaction. À ce stade, il était évident que nous assistions à un attentat d’une ampleur inimaginable.

Comment cela pouvait-il être possible ? C’était la question que tout le monde se posait.

Le moment le plus terrifiant reste celui où, sous nos yeux incrédules, les deux tours se sont effondrées, comme des châteaux de cartes, en un nuage de poussière et de débris.

Je me souviens aussi d’un autre détail personnel qui rend ces événements encore plus marquants pour moi. Un an plus tôt, en août 2000, j’étais à New York avec mon épouse. Nous étions au pied de l’une des tours du World Trade Center. Nous n’avions pas eu le temps de prendre un verre dans le célèbre restaurant-bar « Windows on the World », au sommet de l’une des tours. Je me souviens lui avoir dit : “Regarde ces tours, elles sont indestructibles. On reviendra une autre année pour y déjeuner ou y prendre un verre.”

Mais un an plus tard… tout avait disparu, en un instant.

Je me demande parfois si les services secrets américains ne pressentaient pas qu’un événement se préparait. En effet, à la fin du mois d’août 2001, ma femme et moi étions en Californie, sur la côte ouest des États-Unis. À notre retour, fin août ou début septembre, j’ai été frappé par le niveau de sécurité à l’aéroport de Los Angeles. Tous les passagers étaient soumis à des contrôles approfondis, des questions précises sur le contenu des valises, sur les raisons du voyage, des mesures que je n’avais jamais vues auparavant. C’était peut-être un signe avant-coureur d’une tragédie imminente…