Courageuses expertises

Expert d’assurances est un beau métier, une belle profession.

Mais, encore faut-il que les experts soient indépendants.

Indépendants des compagnies d’assurances qui tiennent le portefeuille.

Indépendants des victimes pour rester suffisamment objectifs afin d’évaluer correctement le préjudice dont ils ont en charge l’évaluation.

Mais, malheureusement, certaines compagnies d’assurances ne l’entendent pas de cette oreille.

Certaines sont même allées jusqu’à créer des plates-formes internes chargées de faire l’évaluation…Et, ce ne sont pas les mutuelles d’assurances qui sont en reste.

Fort du fait qu’elles n’ont pas d’actionnaires déclarés, elles pensent pouvoir tout faire en l’espèce, en leur qualité de représentation de leurs sociétaires.

Et, elles n’entendent qu’une chose : l’économie, toujours plus d’économies.

Elles vont même plus loin en exigeant de leur expert, une évaluation du risque globale pour faire l’impasse sur des inspections techniques qui parfois, il est vrai, auraient du bon.

Or, tout sociétaire naïf comme je le suis, j’aurais pû penser que ma mutuelle ferait tout pour me permettre de redevenir comme avant.

Un doux rêve qui porte de plus en plus de victimes à faire appel à des réseaux d’experts d’assurés.

Ils font la même chose que les experts d’assureurs, mais au profit de leurs clients victimes.

Et comme beaucoup sont payés au pourcentage de l’indemnité allouée, l’on comprend tout de suite dans quel sens vont leurs comportements.

Et c’est ainsi que parfois – souvent ? – l’assuré victime est au milieu d’une guerre fratricide sans qu’il puisse faire quoique ce soit pour défendre vraiment ses intérêts.

Et, la suspicion est encore plus forte à défaut d’organisme de contrôle digne de ce nom.

Une question est vraiment en suspend : l’expert est-il là pour défendre les intérêts de l’assureur ou l’est-il pour ceux de la victime ? Ni l’un, ni l’autre car l’expert doit être complètement indépendant de l’un et de l’autre.

Sans crainte de perte(s) de mission(s) de la par de l’assureur, il doit pouvoir rendre une estimation objective à la hauteur de sa formation et de ses compétences acquises au fil du temps sur le terrain.

Pourtant, ces experts ont lancé la contre-offensive.

Ils n’ont pas inventé mieux que leur  regroupement au sein de collectifs plus ou moins déclarés qui, au fil de leurs années, sans doute pour justifier leur existence, font montre de leurs gros muscles auprès des sociétés d’assurance tout, en même temps, leur garantir des évaluations au ras des pâquerettes, selon leur propre code, souvent économique, laissant l’assuré dans la déshérence.

Pourtant, là encore, dans une majorité de contrats, existe la fameuse clause Honoraires d’experts qui devrait permettre à la victime la possibilité d’une contre-expertise d’autant plus acceptable qu’il a le choix dudit expert.

Mais, encore faudrait-il que tous les assurés soient informés de cette possibilité.