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Ce qui va changer avec l’arrivée du chargeur universel 

Grégoire LECLERCQ, Directeur général délégué chez EBP

Smartphones, tablettes, appareils photographiques, casques d’écoute, haut-parleurs portatifs… Que l’on soit particulier ou professionnel, nous avons tous été confrontés au sacrosaint problème de la compatibilité des chargeurs dès lors que les appareils n’appartiennent pas à la même marque. Ou encore surpris parfois par la lenteur nécessaire pour les recharger. Sans parler du coût généré par la multiplication des chargeurs et leur obsolescence quelquefois rapide.

La Commission Européenne vient d’annoncer l’arrivée d’un chargeur universel à l’horizon de 2024. Il serait possible de considérer qu’il s’agit d’une réforme logique allant dans le sens de l’évolution de la technologie au point de la voir comme anecdotique. Or, 38 % des européens déclarent avoir été dans l’incapacité au moins une fois de recharger leur mobile parce que les accessoires disponibles étaient incompatibles. La situation est non seulement peu pratique mais aussi coûteuse pour les consommateurs, qui dépensent environ 2,4 milliards d’euros par an pour des chargeurs indépendants qui ne sont pas vendus avec leurs appareils. En outre, les chargeurs mis au rebut ou non utilisés représentent jusqu’à 11 000 tonnes de déchets électroniques par an.

C’est pourquoi l’Europe a raison de mettre fin aux désagréments des utilisateurs et de réviser la directive sur les équipements radioélectriques. Ainsi, le port de charge et la technologie de recharge rapide seront harmonisés. Le port USB Type-C deviendra le port standard pour tous les téléphones, tablettes et autres objets associés. Cela améliorera la commodité pour les usagers et réduira l’empreinte environnementale associée à la production et à l’élimination des chargeurs, soutenant ainsi les transitions écologiques et numériques.

Quels en seront les bénéfices ?

  • La technologie harmonisée de recharge rapide évitera que différents producteurs limitent la vitesse de charge de manière injustifiée. Elle contribuera à faire en sorte que la vitesse de charge soit la même quel que soit le chargeur compatible utilisé avec un appareil.
  • La dissociation entre la vente d’un chargeur de la vente de l’appareil électronique limitera l’achat de chargeurs indésirables ou le nombre de chargeurs laissés inutilisés; ce qui réduira la quantité de déchets électroniques de près de 1 000 tonnes par an.
  • Une meilleure information des consommateurs car les producteurs devront fournir des informations pertinentes sur les performances en matière de charge, y compris des informations sur la puissance requise par le dispositif, notamment la recharge rapide. Les consommateurs pourront ainsi plus facilement voir si leurs chargeurs existants satisfont aux exigences de leur nouvel appareil ou sélectionner un chargeur compatible.

Limites et adaptations

Une fois la nouvelle réglementation adoptée, les constructeurs disposeront de deux ans pour faire disparaître les ports actuels (Micro USB, Lightning) et équiper leurs produits de prises USB-C de même qu’à les rendre compatibles avec les chargeurs universels. Mais le délai sera-t-il suffisant pour que les lignes de production des industriels s’adaptent en conséquence ? Sous Android, Samsung, Xiaomi et Huawei ont déjà opté pour le port USB-C. Apple n’est pas favorable à cette future réglementation après avoir instauré le Lightning à ses gammes de produits. La marque à la pomme voit en effet cette obligation comme un recul à l’innovation.

Notons toutefois que la future directive comporte deux exceptions : elle ne concernera pas les ordinateurs portables ni les appareils qui se rechargent par induction.  Les fabricants de ces produits ne seront donc pas obligés de les livrer avec un câble USB Type-C, ni d’y intégrer un mode de recharge par USB Type-C. L’Europe fait un petit pas mais nous sommes encore loin de l’opérabilité des outils de chargement mais aussi des données entre différents appareils. Ce serait sans doute une prochaine réforme à envisager de sorte à gagner en connectivité, en partage et finalement en logique dans un monde hyperconnecté. Affaire à suivre.

A propos de l’auteur :

Grégoire Leclercq, 38 ans, (Saint Cyr, master en Droit Pénal, MBA d’HEC Paris) a rempli diverses fonctions de commandement au sein d’une unité de Gendarmerie de Montagne avant de rejoindre le monde civil comme directeur de la relation client chez EBP Informatique en 2010, puis Directeur général délégué en 2018. Engagé dans la défense du travail indépendant, auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, il est également membre du board de plusieurs startups dans le monde IT. 

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