Vacances 2025 : le grand retour au local

Le local plébiscité par les Français : une tendance forte et assumée

Alors que l’été approche, une étude menée par Discurv pour GreenGo révèle une tendance de fond dans les choix de vacances des Français. En 2025, 74 % d’entre eux envisagent de rester dans l’Hexagone pour leurs congés estivaux. Loin d’un simple effet de conjoncture, ce chiffre traduit un changement profond dans les habitudes de voyage, porté par une triple aspiration : authenticité, sobriété budgétaire et engagement écologique.

Étude « Voyager local 2025 » menée par Discurv pour GreenGo le 7 avril 2025 auprès de 1 000 répondants

Un nouvel art du voyage : évasion locale, ancrage territorial

Le voyage ne se conçoit plus comme un éloignement géographique maximal, mais comme une immersion de proximité. Cette redéfinition de l’évasion s’inscrit dans une dynamique de « slow tourisme » et de redécouverte de l’intime. Pour 81 % des sondés, éviter les lieux saturés est devenu une priorité. Ils cherchent des expériences typiques et enracinées dans les territoires, comme en témoignent les 70 % qui souhaitent s’immerger dans la culture locale.

Certaines régions françaises captent ainsi les faveurs des vacanciers. La Provence-Alpes-Côte d’Azur arrive en tête avec 30 % d’intentions, devant la Bretagne (16 %), l’Occitanie (14 %), la Nouvelle-Aquitaine et l’Auvergne-Rhône-Alpes (11 % chacune). Leur atout commun ? Un patrimoine naturel et culturel dense, diversifié, qui conjugue mer, montagne, campagnes, villages et mémoire collective.

Le choix du cœur… mais aussi de la raison

Loin de n’être dicté que par les contraintes économiques, ce retour au local repose sur des motivations plurielles. Si 44 % des Français évoquent la volonté de redécouvrir leur propre pays, ils sont également 32 % à revendiquer le soutien à l’économie locale, et 19 % à vouloir limiter leur empreinte carbone. Le prix n’arrive qu’ensuite : 44 % le placent en tête de leurs critères, tandis que 39 % cherchent simplement à éviter les trajets longs. L’instabilité géopolitique, souvent invoquée dans les discours publics, ne pèse qu’à hauteur de 14 %.

Pour autant, les arbitrages budgétaires demeurent bien réels : deux Français sur trois prévoient un budget inférieur à 2 000 €, dont la moitié moins de 1 000 €. Et 12 % envisagent même des vacances à moins de 500 €. Dans ces conditions, l’évasion proche devient souvent la seule option envisageable.

Une nouvelle philosophie du voyage : éthique, humaine et responsable

Le tourisme local s’accompagne d’un recentrage sur les valeurs humaines et environnementales. Les hébergements à taille humaine séduisent 67 % des répondants, tandis que 70 % privilégient l’artisanat, les produits du terroir, les savoir-faire locaux. Le voyage devient aussi un acte citoyen et écologique, en rupture avec la logique consumériste de l’exotisme à tout prix.

Cela se reflète également dans les comportements numériques. Si les grandes plateformes de réservation conservent leur poids, 85 % des Français réservent désormais via des sites français lorsqu’ils le peuvent. Ce choix technologique illustre une volonté d’aligner ses pratiques digitales avec ses valeurs touristiques.

Mais une limite demeure : 38 % des sondés estiment manquer de visibilité sur les destinations locales méconnues. Une opportunité pour les médias et les influenceurs de réinventer leur rôle : faire découvrir l’arrière-pays, les villages oubliés, les initiatives durables.

Vers un tourisme de proximité, porteur de sens

Le baromètre 2025 de GreenGo confirme une mutation profonde des aspirations touristiques françaises. Loin d’un simple effet conjoncturel, ce retour au local incarne une quête de sens, de cohérence et de sobriété. La France devient ainsi son propre rêve d’évasion, à condition d’en renouveler l’imaginaire.

Un défi, mais surtout une formidable opportunité pour les acteurs du tourisme durable, les collectivités, les petites structures hôtelières et les plateformes responsables. Car cet été, plus que jamais, les Français ne veulent pas fuir leur pays : ils veulent le redécouvrir.