Un marché en chute de 72% sur un mois de seulement… dix jours, avec un seul rescapé : l’électrique
AAA DATA, l’expert de la donnée augmentée, publie au 1er avril les chiffres du marché automobile du mois de mars. Comme on pouvait s’y attendre, ils témoignent d’une baisse considérable des ventes. Au-delà de l’impact du COVID-19, les chiffres de mars sont aussi fortement touchés par l’entrée en vigueur des nouvelles normes (CO2 WLTP) et du malus associé.
Un marché très bas, mais sur 10 jours de réelle activité
On observe sur le mois de mars au global une baisse de 72% des ventes de voitures particulières neuves.
Au plus haut de l’activité du mois de mars, on a observé 6 403 immatriculations le 10ème jour ouvré, pour tomber à 294 quatre jours plus tard. En comparaison, à la même période en mars 2019, les immatriculations atteignaient un cumul de 71 627. Le marché était donc déjà très en retrait (-24%), avant l’annonce des mesures de confinement généralisées.
Le « 100% online », la transformation digitale de la distribution auto aurait-elle pu aider à endiguer cette chute colossale des volumes ?
L’électrique fait bonne figure
Seule petite lueur dans ce sombre état des lieux, les ventes de voitures électriques s’en sortent mieux que les autres motorisations, puisqu’elles ont continué à progresser sur le mois de mars, pour atteindre +19%. Certains modèles connaissent même une hausse spectaculaire, c’est le cas de la Renault ZOE, la Peugeot208 et la Tesla Model 3.
L’une des raisons explicatives est à chercher du côté de la réduction du bonus écologique en 2020. Or les commandes effectuées fin 2019 pouvaient encore bénéficier du bonus à 6 000 euros, si elles étaient livrées le 31 mars au plus tard.
Compte tenu des événements, l’administration s’est prononcée sur un report de cette date au 15 juin 2020.
Un taux de CO2 moyen observé plus élevé que prévu
Depuis le 1er mars, les voitures neuves sont homologuées en fonction d’une nouvelle norme WLTP (en remplacement du protocole NEDC corrélé). Les émissions moyennes pour ce mois-ci en prenant en compte cette nouvelle norme WLTP ont atteint un taux élevé de 119g.
Malgré les volumes de ventes faibles au mois de mars, ce taux reste élevé et notamment en raison des ventes de flottes (loueurs longue durée + sociétés) dont le mix énergie reste majoritairement porté sur l’essence et le gazole.
L’année 2019 s’était quant à elle soldée par une décrue progressive du taux de CO2 selon l’ancienne norme, puis une remontée spectaculaire à la fin de l’année en raison du déstockage des modèles malussés au 1er janvier. Janvier avait donc été un mois « propre » avec un retard volontaire des livraisons de voitures électriques, pour un bilan plus vert en 2020.