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Résultats de l’étude de la Fondation ARC

RECHERCHE BIOMÉDICALE : Oui, il y a des trous dans la raquette, mais il y a des atouts réjouissants pour faire de la France un territoire attractif !

Terre d’accueil historique des chercheurs les plus prestigieux venus du monde entier, la France est aujourd’hui challengée sur la scène scientifique internationale. Afin de mettre en lumière ses lignes de force en matière de recherche biomédicale, la Fondation ARC a réalisé, en partenariat avec OpinionWay, un sondage mené auprès des chercheurs sur l’attractivité de la France dans le domaine de la recherche en cancérologie. Confirmant sans surprise certains points de faiblesse tels que le manque de moyens financiers et le poids de l’administratif, l’enquête révèle également les atouts de l’Hexagone, tels que l’excellence des formations et la qualité de vie. Des résultats qui encouragent la Fondation ARC dans une démarche volontariste pour attirer et accueillir encore plus de chercheurs de haut niveau.

Afin d’évaluer l’attractivité de la France dans le domaine de la recherche biomédicale, la Fondation ARC a missionné OpinionWay pour recueillir les opinions de 204 chercheurs en cancérologie exerçant ou ayant exercé en France. Témoignant d’un intérêt manifeste pour la  thématique,  les  scientifiques ont été nombreux à répondre à cette enquête, réalisée du 27 décembre 2021 au 12 janvier 2022. L’échantillon est composé à 82 % de chercheurs, 7 % de médecins-chercheurs et 9 % de postdoctorants, presque tous (98 %) étant installés en France. Une très large majorité d’entre eux (83 %) bénéficient aussi, a minima, d’une expérience à l’étranger.

LES CHERCHEURS PLÉBISCITENT LA FRANCE POUR SON CADRE DE VIE

Si 7 chercheurs sur 10 justifient leur installation dans l’Hexagone par des raisons personnelles et familiales, 1/3 d’entre eux mentionnent le cadre de vie comme facteur décisif de leur choix, suivi par la sécurité de l’emploi (25 %). Le cadre de vie est d’ailleurs considéré par 67 % du panel comme le principal atout de la France. Avant même les spécificités liées à la recherche, ce sont ainsi les conditions d’accueil et la qualité de vie qui séduisent en premier lieu ces scientifiques. In fine, 73 % d’entre eux veulent rester en France dans les cinq prochaines années.

LA FRANCE, UN TERREAU UNIVERSITAIRE FAVORABLE POUR PRODUIRE DES CHERCHEURS D’EXCELLENCE

La qualité de la formation, reconnue par 46 % des chercheurs  interrogés, représente un atout incontestable  pour armer les chercheurs face à la complexité de la recherche. En creusant cette notion « d’excellence de la formation à la française », 51 % des chercheurs interrogés pointent avant tout l’apprentissage du sens critique, sous-tendu par leur vision à 360° des questionnements, sens critique qui est fondamental  pour bousculer  les  dogmes  scientifiques  et  oser  innover. La rigueur et la capacité à explorer l’inconnu sont également mentionnées par respectivement 41 % et 24 % des chercheurs.

Jessica Zucman-Rossi, professeure de médecine à l’université de Paris, directrice du Centre de recherche des Cordeliers et présidente du COR de la Fondation ARC, insiste également sur l’importance des logiques collaboratives pour s’inscrire dans la compétition internationale : « La réponse à la compétition internationale consiste à passer d’une logique individuelle à une logique collective et à organiser les réseaux de compétence. La France se structure progressivement dans ce sens, ce qui renforce encore ses atouts pour attirer les meilleurs chercheurs. »

DES ATTENTES FORTES EN MATIÈRE DE FINANCEMENT ET D’ENCOURAGEMENT À LA PRISE D’INITIATIVES

C’est au niveau des financements, en revanche, que la France apparaît moins attractive. Pour 9 chercheurs sur 10, un soutien plus important des projets serait la principale action à mettre en place pour les inciter à rester dans l’Hexagone, suivi d’un meilleur accompagnement dans l’organisation du travail. En comparaison avec les autres pays, 8 scientifiques sur 10 jugent également les démarches administratives plus contraignantes, tandis que 64 % déplorent le manque d’audace des projets de recherche. Pour Maya Saleh, qui a étudié et exercé au Canada avant d’installer une nouvelle équipe au sein du laboratoire ImmunoConcEpt à Bordeaux grâce au soutien de la Fondation ARC (1,5 million d’euros), cette situation s’explique par un manque de confiance lié à une part trop faible accordée à la pratique dans la formation des jeunes chercheurs : « En comparaison avec les Nord-Américains, les étudiants français ont une formation pratique assez courte. Ils ont peu de temps pour s’approprier leur sujet et oser l’explorer. Nous devons les aider à prendre confiance en eux. »

Et l’aide aux jeunes chercheurs passe également par le soutien économique dès le début de leur carrière. Éric Solary, président du conseil scientifique de la Fondation ARC, ajoute : « Quinze longues années sont nécessaires pour former un chercheur au plus haut niveau international ; fertiliser le vivier constitué par les jeunes chercheurs est fondamental », car ces jeunes représentent la relève. Il complète : « à la Fondation ARC, nous soutenons chaque année environ 145 jeunes talents, dont 49 étudiants en 4e année de thèse. Il faut le plus souvent 4 années de travail pour une thèse en recherche biomédicale. Les financements publics s’arrêtent à la fin de la 3e année. La Fondation ARC consacre chaque année près de 6 millions d’euros au soutien des jeunes chercheurs en formation. »

FORMER LES DÉCOUVREURS DE DEMAIN, ET ATTIRER LES MEILLEURS CHERCHEURS POUR REMPORTER LA VICTOIRE

Dans un monde où le cancer reste l’une des premières causes de mortalité, Claude Tendil, président de la Fondation ARC, affirme « que seuls les progrès de la recherche permettront de parvenir à guérir un jour tous les cancers, et notre mission est de libérer le potentiel des chercheurs en leur apportant un soutien stratégique matériel et humain », puis il ajoute : « Il est de notre responsabilité de soutenir l’écosystème français pour attirer et accueillir les meilleurs chercheurs internationaux, notamment grâce à notre programme “Leaders internationaux en cancérologie” qui vise à faire venir 1 chercheur d’exception par an dans l’Hexagone. »

4 CHERCHEURS, 4 VOIX SUR L’ATTRACTIVITÉ DE LA FRANCE

Camille LOBRY : En 15 ans de carrière, Camille Lobry s’est frayé un chemin exemplaire dans la recherche en cancérologie. Convaincue de son potentiel, la Fondation ARC l’a soutenu dès 2007 pour la poursuite de sa thèse. Sa volonté l’a poussé ensuite à réaliser son postdoctorat aux États-Unis, où il a fait une découverte décisive sur l’impact de l’environnement cellulaire dans la formation des cancers du sang. Il est rentré en France en 2014, et est aujourd’hui Group Leader à l’Institut de recherche Saint-Louis, centre de renommée internationale en hématologie à Paris.

Maya SALEH : Maya Saleh a obtenu son PhD en biochimie à l’université McGill au Canada en 2001. Après deux postdoctorats au Canada et aux États-Unis, elle a accédé au poste de professeure en médecine au sein de l’université McGill en 2005. Elle y a été directrice du programme « Inflammation et cancer » de 2011 à 2019. En 2019, Maya Saleh a été lauréate du programme Leader international en oncologie de la Fondation ARC et s’est installée en France en 2019. Maya Saleh a pu installer une nouvelle équipe au sein du laboratoire ImmunoConcEpT à Bordeaux, afin d’étudier le lien entre traitement par immunothérapie, immunité innée, réponse antitumorale  et  influence  du  microbiome sur ces interactions. C’est dans ce cadre que la lauréate vient d’accéder au poste de professeure des universités à Bordeaux (PU).

Jessica ZUCMAN-ROSSI : Jessica Zucman-Rossi est professeure de médecine à l’université de Paris au sein du département  d’oncologie  de  l’hôpital  européen  Georges  Pompidou  (AP-HP).  Elle est directrice du Centre de recherche des Cordeliers et de l’équipe « génomique fonctionnelle des tumeurs solides ». Son groupe est pionnier dans l’élucidation de la classification moléculaire des tumeurs hépatiques bénignes et malignes. Elle est actuellement présidente de l’International Liver Cancer Association (ILCA), rédactrice en chef du journal européen en libre accès de l’EASL « Journal of Hepatology Reports » et présidente du comité d’orientation de la recherche de la Fondation ARC.

Claude SARDET : Claude Sardet est revenu en France en 1996 grâce à une bourse « ATIP avenir » et a obtenu son HDR à l’université de Montpellier en 1997.

Il est aujourd’hui directeur de recherche CNRS (DRCE) et directeur de l’Institut de recherche en cancérologie de Montpellier.

En 2021, la Fondation ARC a plus spécifiquement orienté ses efforts de recherche dans 4 domaines :

  • la lutte contre les cancers agressifs et les questions relatives aux tumeurs cérébrales, en partenariat avec l’Institut national du cancer (INCa) et la Ligue nationale contre le cancer ;
  • le développement d’approches thérapeutiques innovantes à travers 3 essais cliniques dits « de phase précoce », en partenariat avec l’INCa ;
  • les recherches sur les liens entre cancer et vieillissement via la constitution d’un programme d’envergure visant à articuler recherche fondamentale et recherche clinique ;
  • la prédiction de l’efficacité de l’immunothérapie dans le cadre de son appel à projets SIGN’IT, lancé en 2018 et renouvelé en 2021 par la Fondation.

Déterminée à se donner les moyens de garantir l’excellence de la recherche dans l’Hexagone, enjeu majeur de la lutte contre le cancer, la Fondation ARC se fait, à travers une politique de soutien volontariste et innovante, le porte-voix des lignes de force de la France en matière de recherche biomédicale.

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