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Être rémunéré en Bitcoins dans la zone Euro

Imaginons que la législation le permette dans la zone euro et que la France est retranscrite cette possibilité dans ses lois et décrets. Donc que des employeurs puissent proposer à leurs salariés d’être rémunérés en Bitcoins plutôt qu’en euros.

Pour l’employeur, verser les salaires en Euros ou Bitcoins est neutre, il ne prend aucun risque. Les salaires sont toujours fixés en Euros puisque c’est la monnaie légale. Simplement au moment de virer les paies sur les comptes de ses salariés, pour ceux qui ont choisi l’option Bitcoin, le montant est converti à l’instant du virement.

Un peu le même principe que d’acheter, aux Etats-Unis, une voiture Tesla en la payant en Bitcoins, la commande est réalisée en dollars, le montant à régler étant converti en Bitcoins au moment de livraison et du règlement du solde. Un risque Zéro pour Tesla. Pour l’acquéreur aussi, s’il a décidé de payer en Bitcoins pour s’amuser et converti ses dollars juste à l’instant du règlement du solde en Bitcoins, le risque est également de zéro.

Mais revenons à notre salarié en France qui a choisi d’être rémunéré en Bitcoins. Il y a un délai minimum entre le moment où l’entreprise ordonne le virement et le moment où le salarié en est informé (où a le temps de s’en préoccuper), même si ce délai n’est que de quelques heures.

Le Bitcoin, comme les autres cryptomonnaies, subit des fluctuations permanentes qui peuvent être importantes.

Imaginons que les salaires furent virés dans la nuit, ce matin à 6h00 le cours du Bitcoin était de 51 006 euros. Si les paies ont été virées à minuit au cours de 50 230 euros, le salarié est légèrement (s’il vend à 6h00 qu’en sera-t-il plus tard dans la journée). Par contre, si les paies ont été virées à 3h00 du matin au cours de 51 248 euros alors le salarié est légèrement perdant à 6h00.

Ce léger gain ou perte est réel dans le cas où le salarié aurait converti ses bitcoins en euros à 6h00 du matin.

De toutes les manières, sauf exception, on ne peut rien acheter en Bitcoin en France, il faut des euros. C’est comme si le salarié avait un compte dans une devise étrangère en étant forcé de vendre des bouts de Bitcoins pour faire des achats et régler ses factures récurrentes (eau, électricité, impôts, abonnements divers, …).

Si on observe sur les 30 derniers jours, et c’est une période relativement calme (pour le Bitcoin), le cours est passé de 51 269 euros le 13 mars, a un creux à 43 583 le 25 mars, pour remonter à 50 144 euros le 30 mars et ainsi de suite.

Il y a un risque de change permanent, qui pourrait soit augmenter la rémunération de manière substantielle, soit l’amputer sérieusement.

Le salarié peut-il jouer à loterie avec sa paie chaque mois ?

NON, sauf si sa paie couvre 2 ou 3 fois ses besoins mensuels, ce qui est rarement le cas, ou bien si le salarié a des économies lui permettant de couvrir ses besoins sur un temps suffisamment long pour attendre la remontée du cours du Bitcoin pour vendre.

Avec le Bitcoin c’est le problème de l’évaluation du « temps suffisamment long », ça peut être en jours, en semaines, en mois …

Accepter d’être rémunéré en Bitcoin, si on n’a pas suffisamment d’économies est une prise de risques réelle face à une cryptomonnaie qui a de telles fluctuations et de se retrouver durant le mois sans un sou.

Bien entendu tout cela n’est que pure fiction, aucune entreprise en France ne peut rémunérer ses salariés en Bitcoins !

Olivier Kauf

Consultant depuis plus de 30 ans, Je suis depuis une dizaine d'années journaliste, professionnel dans le domaine des risques et des assurances pour le e-mag RiskAssur-hebdo (https://www.riskassur-hebdo.com) et témoin de mon époque pour https://notre-siecle.com et https://perelafouine.com.sans oublier notre planète https://terre-futur.com RiskAssur, Notre-Siècle et PèreLaFouine proposent chaque jour de nouveaux articles issus de la rédaction : la vie des sociétés (nominations, acquisitions, accords, …), des tests/présentations de produits, des ouvrages (professionnels, romans, bd, …), … Je peux : - présenter vos produits ou nouveaux ouvrages (il suffit de me les envoyer) - écrire sur des sujets à la demande pour du référencement SEO - publier vos communiqués de presse - Publier vos AAPC - … Une question, une remarque : olivier@franol.fr

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