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La reprise de Bergère de France sous forme de Scop

un modèle coopératif pour pérenniser l'industrie de la laine

La reprise de Bergère de France, fabricant emblématique de laine, marque une étape décisive dans la sauvegarde de l’industrie textile en France. En octobre 2024, l’entreprise a été transformée en Société coopérative et participative (Scop), grâce à la mobilisation de ses salariés et au soutien d’acteurs financiers et institutionnels. Ce modèle coopératif, reconnu pour sa capacité à associer démocratie interne et performance économique, offre à Bergère de France une nouvelle chance de prospérer tout en préservant 70 emplois. Revenons sur les détails de cette transformation et ses perspectives d’avenir.

1. Une transition vers la Scop pour préserver les emplois et le savoir-faire

Le 21 octobre 2024, le tribunal de commerce de Bar-le-Duc a validé la reprise de Bergère de France par ses salariés sous forme de Scop. Cette décision intervient à un moment crucial pour l’entreprise, dernier grand fabricant de laine en France, qui faisait face à des difficultés financières. La création de cette Scop, portée par 57 salariés, permet non seulement de maintenir 70 emplois mais aussi de préserver un savoir-faire unique dans le domaine de la filature et du textile.

Cette transformation, soutenue par des banques de l’Économie sociale et solidaire (ESS) telles que le Crédit Coopératif et Socoden, ainsi que par des collectivités territoriales, marque un tournant pour l’entreprise. Le projet de reprise s’inscrit dans une dynamique de transmission de savoir-faire et de pérennisation d’une activité ancrée dans le tissu industriel local depuis 1946.

2. L’implication collective : un moteur pour la réussite de la Scop

La transformation de Bergère de France en Scop repose avant tout sur une mobilisation collective sans précédent. En collaboration avec le Mouvement Scop, les salariés ont coconstruit un projet solide, soutenu par des acteurs financiers et institutionnels tels que la région Grand Est et le GIP Objectif Meuse. Le modèle coopératif offre aux salariés un rôle actif dans la gouvernance de l’entreprise, leur permettant de devenir non seulement des employés, mais aussi des associés.

Cette mobilisation a permis de rassurer les partenaires financiers sur la viabilité de l’entreprise. Comme l’explique Marie-Madeleine Maucourt, directrice régionale de l’Union régionale des Scop Grand Est, “la solidité du projet et l’appui des collectivités territoriales ont été déterminants pour garantir la pérennité de l’activité et des emplois.”

3. Un accompagnement pour une nouvelle organisation coopérative

L’un des avantages majeurs du modèle Scop est l’accompagnement personnalisé dont bénéficient les salariés-associés pour piloter leur entreprise. Cet accompagnement se traduit par des formations en gestion d’entreprise, ainsi que par l’acquisition d’outils stratégiques pour garantir le succès commercial et opérationnel de la nouvelle Scop.

Le Mouvement Scop, avec ses partenaires locaux et financiers, veille à ce que les salariés soient bien préparés pour relever les défis de la relance. Jacques Landriot, président de la CG Scop, souligne que “le savoir-faire du Mouvement Scop et l’engagement des salariés constituent un socle solide pour assurer la réussite de cette nouvelle aventure entrepreneuriale.”

4. Perspectives d’avenir pour Bergère de France

La reprise de Bergère de France sous forme de Scop ne se limite pas à la préservation d’emplois. Elle ouvre aussi la voie à une relance de l’activité, fondée sur des principes de solidarité et de démocratie. Le modèle coopératif permet aux salariés de s’impliquer dans les décisions stratégiques, en privilégiant une approche à long terme, tant sur le plan social qu’économique.

L’acquisition d’une autonomie financière grâce aux prêts participatifs et aux garanties offertes par Socoden renforce la viabilité du projet. En se basant sur son savoir-faire reconnu dans le domaine du textile, Bergère de France ambitionne de consolider sa position sur le marché tout en innovant dans ses offres et son modèle de distribution.

La transformation de Bergère de France en Scop illustre la capacité des modèles coopératifs à répondre aux défis de la sauvegarde industrielle. En s’appuyant sur une mobilisation collective et un soutien financier structuré, l’entreprise se tourne vers l’avenir avec des perspectives ambitieuses. Les salariés, devenus acteurs de leur destin, montrent que la Scop peut être une réponse durable pour les industries locales, mêlant solidarité et performance économique.

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