ActualitésInformations

Faut-il s’investir dans un monde qui ne vous remercie pas ?

Réflexion sur l’engagement au travail, la reconnaissance et la quête de sens

Le mythe de la loyauté récompensée

Nous avons été nombreux à grandir avec cette idée profondément ancrée : “Travaille dur, sois loyal, fais plus que ce qu’on te demande… et tu seras reconnu à ta juste valeur.”
Mais pour beaucoup, cette promesse s’est transformée en désillusion amère.

Les entreprises, les administrations, les hiérarchies, souvent prises dans une logique de rentabilité, de contraintes ou de pouvoir, ne remercient plus. Elles exigent. Elles mesurent. Elles automatisent.
La reconnaissance devient rare, impersonnelle, ou purement utilitaire.

“Merci” est devenu un luxe. Pourtant, c’est ce qui nourrit l’engagement humain.

L’engagement, cet investissement à fonds perdu ?

S’investir, c’est mettre de soi dans son travail : son énergie, son intelligence, parfois même ses émotions.
Mais que se passe-t-il quand cet investissement ne rencontre rien en retour ? Ni regard, ni remerciement, ni promotion, ni respect ?

C’est là que naît le burn-out invisible : celui des personnes qui donnent, encore et encore, mais à qui l’on ne donne rien. Pas même un signe d’humanité.

Ce déséquilibre entre don et reconnaissance crée une douleur sourde, un doute existentiel : à quoi bon ?

Le paradoxe du désengagement volontaire

Face à cette réalité, certains choisissent la voie du désengagement raisonné. Non pas par paresse, mais par instinct de survie.

Ils continuent à faire leur travail. Mais ils cessent de vouloir briller, d’être parfaits, d’attendre une tape sur l’épaule.
Ils refusent de surinvestir un système qui ne les considère pas.

C’est une stratégie d’auto-protection : une forme de retrait lucide, parfois salvatrice, mais aussi source d’une tristesse plus profonde — celle de se sentir obligé de se couper de ce qu’on aimait.

Où puiser la force de continuer ?

Alors… faut-il s’investir dans un monde qui ne vous remercie pas ?

Peut-être faut-il reformuler la question. Car ce n’est pas le monde qui doit nous remercier. C’est nous qui devons choisir , comment et pourquoi nous investissons.

Et surtout : pour qui.

Voici quelques pistes pour réconcilier engagement et lucidité :

1. Travailler pour soi, pas pour la reconnaissance

Investir dans ce que l’on juge utile, dans ce qui nous parle, indépendamment des regards extérieurs. Ne pas attendre qu’un chef, une collègue ou un système valide ce que l’on sait déjà : que notre travail est bon.

2. Créer ses propres rituels de reconnaissance

Tenir un journal de ses réussites, fêter ses petites victoires, partager ses avancées avec des proches bienveillants. Construire une reconnaissance interne, plus stable et plus juste.

3. Cultiver la distance émotionnelle

Refuser d’être blessé par l’indifférence des autres. Développer une posture professionnelle sérieuse mais détachée, comme un artisan qui perfectionne son geste sans attendre les applaudissements.

4. S’investir… mais ailleurs

Quand le travail devient sec, certains choisissent de s’investir dans des projets personnels, bénévoles, artistiques, ou familiaux. Redonner du sens à l’engagement, en dehors des circuits d’exploitation.

Vers un engagement juste et rééquilibré

S’investir ne doit plus être synonyme de se sacrifier. Il est temps de redéfinir un engagement juste, respectueux de soi, centré sur le sens plutôt que sur l’égo ou l’image.

Il ne s’agit pas de devenir cynique, ni de tout quitter. Il s’agit de retrouver le pouvoir de choisir.
Choisir ce que l’on donne, à qui, et pourquoi.

Travailler avec le cœur, mais sans le donner à ceux qui ne savent pas le recevoir.

L’engagement comme acte d’autonomie

Finalement, la vraie question n’est pas : faut-il s’investir ?
Mais : comment ne pas s’oublier en s’investissant ?

Dans un monde qui oublie de dire merci, votre plus belle réponse peut être de continuer à agir avec sens, élégance et conscience — mais pour vous, d’abord.

Olivier Kauf

Consultant depuis plus de 30 ans, Je suis depuis une dizaine d'années journaliste, professionnel dans le domaine des risques et des assurances pour le e-mag RiskAssur-hebdo (https://www.riskassur-hebdo.com) et témoin de mon époque pour https://notre-siecle.com et https://perelafouine.com.sans oublier notre planète https://terre-futur.com RiskAssur, Notre-Siècle et PèreLaFouine proposent chaque jour de nouveaux articles issus de la rédaction : la vie des sociétés (nominations, acquisitions, accords, …), des tests/présentations de produits, des ouvrages (professionnels, romans, bd, …), … Je peux : - présenter vos produits ou nouveaux ouvrages (il suffit de me les envoyer) - écrire sur des sujets à la demande pour du référencement SEO - publier vos communiqués de presse - Publier vos AAPC - … Une question, une remarque : olivier@franol.fr

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page