Le pavé d’une bonne intention

C’est d’un livre dont je ne vous parlerais pas.

Sa 4ème de couverture m’avait pourtant plu.

Il était indiqué « Le grand maître est de retour ».

Enfin quelque chose comme cela.

Mais, déjà que je n’avais pas du tout apprécié qu’il renfermait 4 histoires à dormir debout.

C’était certainement une manière pour l’auteur de répondre à son éditeur en manque du nombre de ligne qu’il estimait être en droit d’attendre.

L’une d’elles est à rebours de la vie, du moins de son sujet.

Remarquable ; je vais envisager d’écrire mon propre ouvrage en démarrant mes lignes de droite à gauche.

Et pour apporter encore plus de mystère, elles seront étalées de bas en haut.

Ainsi, nul doute que cela fera genre.

Le succès attend au pas de ma porte.

Mais, comme ce bouquin ne m’a été ni confié par l’auteur, ni par son éditeur et ni par un conseil en communication, je ne vous en donnerais pas les coordonnées.

En effet, je l’ai trouvé, vaillant, dans une de ces boîtes à lire qui parsèment désormais nos rues de quartiers.

Fini les bancs ou revers de fenêtres où ils risquaient de prendre froid et pire eau.

Depuis que les bibliothèques, du moins certaines, ont renoncé à la (re)distribution des livres achetés et lus pour faire recyclage, ces boîtes à lire son un vrai petit miracle.

Pour le lecteur lambda bien sûr, mais aussi pour celui qui rageur jette quelques feuilles dans la poubelle d’à côté.

Pour celui qui aime foutre le foutoir dans le rangement déjà délicat des étagères.

Pour celui qui les fait lire à son petit auditoire d’école, voire celui qui les récolte pour les vendre à petit prix d’un gros bénéfice sur les foires et brocantes mais aussi sur l’étal d’un quelconque marché voisin.

Mais, cela permet à des gamins de tomber sur certains écrits sans aucune censure.

Ainsi va la vie.

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