CodinGame, la plateforme française de recrutement des métiers de la Tech, a réalisé une étude sur l’impact de la crise sanitaire sur les métiers de la tech, sur la base d’une enquête auprès de sa communauté de développeurs à laquelle 2700 répondants, répartis dans plus de 105 pays, ont répondu. Ainsi, 80 % des développeurs interrogés estiment que la crise du Coronavirus affectera moins l’industrie de la tech que les autres industries, notamment grâce à l’adaptabilité de leur métier au travail à distance et à la dématérialisation.
Cependant, l’impact collatéral des dégradations économiques subies par des industries plus touchées s’est aussi étendu aux métiers de l’informatique et 66% des développeurs interrogés considèrent que leur emploi peut être aujourd’hui menacé.
Répercussions économiques relativement légères sur les développeurs salariés
Bien que la France soit l’un des épicentres de la pandémie venue de Chine, la capacité d’adaptation des entreprises françaises est sans conteste, soutenue par l’État. En effet, la grande majorité des développeurs salariés interrogés (86 %) déclare être toujours employée à plein temps et 65 % disent que la crise sanitaire n’a pas eu d’impact sur leur salaire.
Cette adaptation des entreprises se traduit par une mise en place massive de modalités de télétravail : 98% des développeurs indiquent être passés au télétravail à temps plein.
Les impacts de la crise sur les métiers tech concernent au global des réductions budgétaires liées à une baisse d’activité, des réorganisations de planning, des réductions salariales, des mesures de chômage partiel. Néanmoins, les répercussions varient en fonction de statut du développeur.
Les indépendants davantage touchés par la crise
Les développeurs indépendants ont beaucoup plus de mal à maintenir leur niveau d’activité. Les freelancers interrogés estiment à 6 sur 10 l’impact de la crise sanitaire sur leur métier, contre 4 sur 10 pour les développeurs salariés.
Seulement 37 % des développeurs indépendants interrogés considèrent que la crise sanitaire n’a pas eu d’impact sur leur capacité à trouver de nouveaux contrats. En revanche, 63 % des indépendants soulignent qu’ils rencontrent des difficultés économiques. 30 % jugent qu’il est plus difficile de trouver de nouvelles missions, et 34 % déclarent “que leur activité d’indépendant a chuté dû aux grandes difficultés de trouver de nouvelles missions”.
La situation à l’étranger évolue selon le pays
La politique économique du pays d’origine du développeur influence largement la répercussion de la crise sur son activité. Ainsi, sur la totalité des répondants, seulement 2.5 % sont concerné par le licenciement. La Roumanie est le pays le plus touché par les licenciements (8 % des répondants), suivi du Canada (5 %), et de la France, en troisième position (4 % des répondants).
Par contre, les réductions de salaires concernent 8 % des répondants. Les pays qui y ont eu le plus recours sont l’Espagne (18 %), l’Ukraine (17 %), la Belgique (15 %) et le Royaume-Uni (15 %). La France, qui a davantage privilégié le chômage technique (le pays le plus concerné par les mesures de chômage partiel), n’y a eu recours que pour 4 % des répondants.
Beaucoup de développeurs constatent que la crise sera moins fatale pour les entreprises dans le secteur de la tech. Néanmoins, elle conduira à une révolution profonde des modes de travail. Une large partie des répondants souligne que la situation aura permis de démontrer que le métier de développeur est parfaitement adapté au travail à distance, permettant de convaincre les entreprises qui jusque-là étaient frileuses à cette idée. Comme le précise un des répondants : “Il est temps de changer la façon dont nous travaillons. Industrie tech ou pas : l’avenir est dans le travail à distance”.