La réponse à cette question est loin d’être anodine : aujourd’hui, le marché du jeu de société moderne est en pleine expansion (+19% en 2020 par rapport à 2019), avec plus de 30 millions de boîtes vendues en 2020 et un chiffre d’affaires cumulé de 600 millions d’euros.
Un engouement qui n’est pas sans soulever des interrogations, y compris par les principaux intéressés : les familles et tous ceux/celles qui sont à la recherche d’un loisir fédérateur. Parce qu’ils ont pris conscience des enjeux écologiques, tous cherchent à accomplir des petits gestes pour améliorer les choses et ajouter leur petite pierre à l’édifice du “grand changement”.
Pour répondre à leurs attentes, les acteurs du secteur travaillent à une transition écologique. Mais comment procéder quand il n’existe aucune information claire quant à l’impact de leur activité sur l’environnement ?
Dans ce contexte, l’Union des Éditeurs de Jeux de Société (UEJ) a commandé à un cabinet spécialisé la 1ère étude sur l’impact écologique des jeux de société, basée sur l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) de 3 formats de jeux de plateau.
Cette enquête apporte un double éclairage sur :
- les points faibles et les points forts environnementaux d’une boîte de jeu de société, de la conception éditoriale à la mise en vente ;
- les points d’impacts environnementaux à connaître, de l’éditeur de jeux au consommateur responsable.
Une initiative inédite pour évoluer vers des jeux de société encore plus verts
Cela peut sembler étonnant mais il n’existe aucune étude récente sur l’impact environnemental des jeux de société.
La dernière enquête sur le sujet a été effectuée il y a 10 ans, par l’éco-entreprise ECO CO2. Elle s’intéressait alors au Bilan carbone de leur jeu de société “T’es au courant ?” (source) et révélait timidement les prémices des actions possibles à mettre en place. Elle avait toutefois le mérite d’exister et de proposer une démarche pertinente.
Aujourd’hui, l’UEJ a donc décidé d’aller plus loin en analysant la question en profondeur. L’enjeu est de taille comme en témoignent les chiffres liés au développement du marché.
L’univers du jeu de société représente ainsi :
- + de 150 éditeurs francophones ;
- 1200 points de vente dont 700 boutiques spécialisées, près de 100 cafés-jeux, 1200 ludothèques ;
- + de 700 associations ludiques ;
- + 10000 emplois à temps plein ;
- + de 1500 nouveautés par an.
Il s’agit aussi d’une formidable vitrine pour un savoir-faire plébiscité dans le monde entier : + de 10 millions de jeux d’origine francophone sont vendus chaque année dans plus de 50 pays.
L’UEJ a donc voulu décortiquer en détails la question incontournable des moyens à mettre en œuvre dans le cadre du développement durable.
« Nous voulons mettre à disposition des éditeurs un outil méthodologique qui les aide à initier des démarches d’éco-conception afin de réduire leur impact sur l’environnement. »
L’étude commandée par l’UEJ livre un enseignement majeur : les émissions de CO2 du jeu de société sont moindres en comparaison de nombreuses autres pratiques de divertissement, qui impliquent des déplacements répétés, ou bien l’utilisation de machines énergivores.
D’ailleurs, la fabrication d’une seule PS4 a autant d’impact environnemental que la fabrication de 22 boîtes de jeux de société. De plus, le jeu de société n’a pas besoin d’énergie ou de matériel supplémentaire.
L’analyse du cycle de vie des jeux de société montre qu’ils ont une longévité record :
- la plupart d’entre eux ne sont pas recyclés… tout simplement parce qu’ils sont gardés ou transmis : ils rejoignent généralement les circuits de seconde main ou les armoires familiales ;
- de nombreux éditeurs responsables s’engagent à fournir gracieusement les pièces qui viennent à manquer car perdues ou usées ;
- ils offrent aussi leurs invendus aux associations ;
- enfin, il existe des initiatives citoyennes qui proposent les pièces de seconde main (ou jeux complets) à faible prix.
Plusieurs pistes alternatives pour créer des jeux les plus clean possibles
L’UEJ suggère des solutions pour adopter de façon concrète des pratiques encore plus vertueuses.
Il est notamment possible de :
Adapter les choix de matériaux : privilégier le bois et le carton (deux matériaux facilement recyclables) et préférer un papier labellisé PEFC et/ou FSC (des certifications qui garantissent la gestion durable des forêts).
Optimiser les procédés de fabrication : limiter les matériels superflux et réduire, dès sa conception, le format et le contenu du jeu.
Opter pour une fabrication au plus proche du marché : réduire la distance avec les lieux de distribution. Cette approche est à la fois écologique et éthique puisqu’elle permet de réduire la pollution tout en contribuant à dynamiser l’économie locale. S’il est difficile de fabriquer en France l’ensemble des composants, certains éditeurs de jeux y parviennent, divisant ainsi l’impact environnemental du transport par 10 !
A propos de l’Union des Éditeurs de jeux de société
L’UEJ (Union des Éditeurs de jeux de société) est une association professionnelle qui regroupe les entreprises francophones d’édition de jeux de société.
Elle a pour but de préserver et développer la compétitivité et la spécificité des entreprises du jeu de société, à travers de nombreuses initiatives et contributions, entre autres :
- Représenter et défendre les intérêts des éditeurs de jeux de société auprès des organismes nationaux, publics ou privés, qui participent à notre économie et ainsi faire connaître et reconnaître le secteur du jeu et ses acteurs.
- Promouvoir la qualité et la diversité de la création ludique francophone et son aspect culturel auprès des médias.
- Récolter des données statistiques sur la profession afin de suivre l’évolution du secteur dans le temps et mesurer son importance économique.
- Être une structure d’échange et de partage entre ses membres notamment par l’organisation de rencontres ponctuelles.
- Informer les adhérents des actualités réglementaires, juridiques et économiques du secteur.
L’UEJ est notamment à l’origine du label “Pion d’or” qui récompense les jeux de société les plus vendus dans le monde.