La moitié de la population mondiale est exposée au paludisme

ONG Vision du Monde

Les bouleversements climatiques et récemment le cyclone Freddy ont des conséquences désastreuses dans de nombreux domaines : humains, matériels et on y pense moins souvent : en matière de santé publique ! Freddy, le plus long cyclone de l’histoire, a par exemple mis à mal des années de lutte contre le paludisme.

En résumé : les champs et cultures des populations du Mozambique ont été inondées et dévastées par le cyclone. Les gens ont ainsi dû trouver d’autres moyens pour survivre. La pêche a alors été leur seul recours, mais en l’absence de filets, la seule option fut l’utilisation des moustiquaires et sans moustiquaires, plus de barrières efficaces pour protéger les plus jeunes du paludisme.

Alors que la Journée mondiale de lutte contre le paludisme approche, Vision du Monde, association de solidarité internationale qui vient en aide aux enfants les plus vulnérables, alerte sur cet enjeu sanitaire qui menace la moitié de la population mondiale !

Le paludisme, ou malaria, est une maladie parasitaire potentiellement mortelle transmise par les piqûres de moustiques anophèles femelles infectées. Cette maladie évitable, qui peut être soignée, a pourtant tué 619 000 personnes en 2021.

En 2021, l’incidence du paludisme s’est élevée au niveau mondial à 59 cas pour 1 000 habitants exposés au risque de paludisme, face à un objectif fixé à 31 cas par la Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016/2030 de l’OMS. Réjouissons-nous toutefois des progrès enregistrés au cours des deux dernières décennies : 35 pays ont signalé moins de 1 000 cas de paludisme autochtones en 2021, alors qu’ils n’étaient que 13 pays en 2000.

Sur le continent africain, où 95% des cas de paludisme et 96% des décès dus à la maladie sont enregistrés, l’instabilité politique et l’insécurité liées aux conflits entravent les plans sanitaires nationaux et exposent davantage des populations rurales isolées qui font déjà face à une extrême pauvreté. Dans ces pays où les systèmes de santé sont souvent dysfonctionnels, l’accès aux soins est très limité pour les personnes atteintes de paludisme. A cela s’ajoutent les conséquences des changements climatiques, la multiplication des précipitations, les eaux stagnantes liées aux inondations extrêmes, qui sont autant de raisons pouvant impacter la durée de vie du moustique, le développement des parasites du paludisme et la transmission de la maladie.

Toutes les 2 minutes, 1 enfant meurt du paludisme

Près de 80 % des décès dus au paludisme sont des enfants de moins de 5 ans, et la majeure partie des 20 % restants concernent des enfants de moins de 10 ans et des femmes enceintes !

Dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne où le paludisme est la principale cause d’hospitalisation pédiatrique et la première cause de mortalité infantile, les inégalités économiques représentent un facteur déterminant. La prise en charge rapide des plus petits souffrant de fièvre est beaucoup plus rare dans les populations les plus pauvres et les moins scolarisées. Déjà fragilisés par la malnutrition, les enfants n’ont alors souvent pas les ressources nécessaires pour lutter contre la maladie.

La Covid-19 facteur d’aggravation ?

Si le travail mené conjointement par les pays et leurs programmes nationaux de lutte contre le paludisme (PNLP), avec le soutien de l’OMS et leurs partenaires a permis d’éviter le pire, près de 63 000 décès supplémentaires et 13 millions de cas de paludisme peuvent être attribués aux perturbations engendrées la pandémie de Covid-19. Dans beaucoup de pays, l’attention portée à la crise sanitaire a privé de nombreuses personnes de soins médicaux, dont la prévention et le suivi des cas de paludisme.

Mais si les services de santé de nombreux pays sont toujours perturbés, la pandémie de Covid-19 ne peut être tenue pour seule responsable. L’intensification des conflits, les sècheresses, la crise alimentaire et les inondations sont autant de raisons qui s’ajoutent aux facteurs socio-économiques qui mettent à mal la prise en charge des personnes exposées et infectées par le paludisme.

Vision du Monde lutte contre le paludisme

Vision du Monde, grâce au réseau World Vision International, a toujours lutté contre le paludisme. Nos interventions comprennent la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII), la pulvérisation intra-domiciliaire d’insecticides, la sensibilisation à une prise en charge rapide dès les premiers symptômes, la gestion communautaire intégrée des cas (iCCM – diagnostic et traitement par les agents de santé communautaires), la promotion du traitement présomptif intermittent pour les femmes enceintes et l’élimination des gîtes larvaires des moustiques.

Rien qu’en 2021

Nous avons distribué 258 221 moustiquaires imprégnées, bénéficiant directement à 516 442 personnes en République centrafricaine et au Zimbabwe ;

391 643 ménages du Malawi et de la République centrafricaine ont reçu une pulvérisation intra-domiciliaire à effet rémanent ;

Notre collaboration avec la plateforme Viamo au Mozambique a permis de former à distance 6 000 enseignants et bénévoles et de diffuser 68 820 messages clés sur la prévention du paludisme, atteignant 32 610 auditeurs uniques ;

Nous avons formé et soutenu 2 509 dirigeants communautaires (1 721 hommes, 788 femmes) au Malawi afin qu’ils organisent des séances de sensibilisation.

Notre ONG est également l’un des principaux exécutants de la société civile des programmes de lutte contre le paludisme du Fonds mondial. En 2021, les actions que nous avons menées avec le Fonds mondial ont sauvé la vie d’environ 414 5674 enfants de moins de cinq ans !

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