Le manque de reconnaissance des jeunes dans la vie politique
De nombreux enfants et adolescents ressentent un profond manque de considération dans la sphère publique. Comme l’exprime un jeune interviewé : « On a le sentiment de ne pas être écoutés. C’est frustrant, car des sujets graves comme le réchauffement climatique concernent directement notre avenir. » Ce constat reflète une réalité alarmante : bien que les jeunes soient engagés sur des enjeux majeurs, ils sont largement exclus des décisions qui façonnent leur futur. Ce déficit démocratique affaiblit la société dans son ensemble.
Des jeunes engagés mais confrontés à des obstacles systémiques
Contrairement aux idées reçues, les jeunes générations ne sont pas désintéressées par la vie publique. En 2024, près d’un tiers des 15-17 ans a signé une pétition ou défendu une cause en ligne, et un quart a participé à des manifestations. Cependant, ces initiatives se heurtent à des obstacles institutionnels et culturels :
- Un cadre légal insuffisant : l’absence de structures favorisant leur participation.
- Un manque de formation : les acteurs publics sont peu outillés pour inclure les jeunes.
- Des démarches peu inclusives : les enfants vivant dans des zones marginalisées, comme l’Outre-mer ou issus de milieux défavorisés, sont encore moins représentés.
Les conséquences d’un déficit démocratique
Cette exclusion des jeunes fragilise notre démocratie. Selon une enquête, à la veille de leur majorité, un élève de Terminale sur quatre exprime un manque de confiance envers le système démocratique. De plus, des disparités d’accès à la participation politique aggravent les inégalités, en particulier pour les filles et les enfants issus de milieux précaires. Ce manque de dialogue contribue à l’éloignement entre les citoyens et leurs représentants, dans un contexte où 64 % des Français estiment que la démocratie fonctionne mal.
Construire une démocratie à hauteur d’enfant : les propositions de l’UNICEF
Pour combler ce fossé, l’UNICEF France propose une stratégie articulée autour de cinq axes et 34 recommandations, parmi lesquelles :
- Abaisser l’âge de vote à 16 ans pour les élections municipales.
- Créer un conseil national d’enfants et d’adolescents, directement relié à l’Assemblée nationale.
- Réformer le Parlement des enfants pour en faire une instance réellement consultative.
- Encourager les budgets participatifs permettant aux mineurs de contribuer aux choix locaux.
Ces mesures visent à transformer la démocratie en intégrant pleinement la voix des jeunes générations.
Une démocratie inclusive, clé de l’avenir
Le rapport « Vers une démocratie inclusive » souligne qu’écouter les enfants, c’est à la fois respecter leurs droits et enrichir la société d’une force vive et d’idées nouvelles. À travers ces initiatives, l’UNICEF France invite à repenser la démocratie pour qu’elle soit plus représentative et résiliente face aux crises actuelles. L’avenir de nos sociétés repose sur une participation intergénérationnelle, où les enfants ne sont plus de simples spectateurs mais des acteurs à part entière.