
La dictature du “parfait séjour” : quand réalité et fiction se mélangent

L’été 2025 confirme une tendance devenue culturelle : les Français rêvent de vacances idéales… qu’ils n’hésitent pas à embellir. Selon une enquête TripandCo.com, 54 % des vacanciers avouent avoir menti sur leur hébergement pour qu’il paraisse plus attrayant. On transforme un studio en sous-sol en “loft cosy”, une petite piscine en “infinity pool”, et l’image postée sur les réseaux devient plus vraie que la réalité elle-même.
Ce besoin de valorisation sociale, notamment via les réseaux sociaux, alimente une forme de storytelling estival, dans laquelle le paraître prime sur l’être. 33 % des répondants reconnaissent même enjoliver “un peu, parce que c’est humain”. Seuls 9 % assurent ne jamais mentir. Preuve que les vacances ne sont pas qu’un moment de repos, mais aussi une vitrine personnelle.
Le trio gagnant : géolocalisation, prix et avis
Malgré cette mise en scène, les critères de choix restent rationnels. Pour réserver un hébergement, les Français misent avant tout sur :
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la localisation (79 %),
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le prix attractif (71 %),
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les avis clients (62 %).
La confiance s’établit moins sur le contact direct avec le propriétaire (24 %) ou la sécurité du paiement (32 %), pourtant cruciaux. L’émotion visuelle et la promesse d’un bon plan supplantent parfois la vigilance pratique.
Cette hiérarchie illustre une tension constante : les vacanciers recherchent l’authenticité et la sécurité, tout en valorisant l’apparence et le récit séduisant.
Des attentes de luxe… à bas prix
Le paradoxe atteint son comble lorsqu’on examine les critères d’un hébergement “idéal” :
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Aussi fonctionnel que le logement principal (62 %),
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Aussi propre qu’un hôtel 4 étoiles (58 %),
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Ultra moderne (59 %),
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Instagrammable (55 %),
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Et surtout… pas cher (60 %).
L’expérience “rustique” ou “avec du cachet” n’attire que 4 à 8 % des Français, tout comme les lieux isolés (11 %). L’hébergement rêvé devient une extension de son quotidien, en version amplifiée : plus propre, plus connecté, plus esthétique. Mais pour un prix serré, voire le plus bas du marché. Le bon plan devient ainsi l’horizon indépassable des vacances modernes.
Propreté, confort et attentes (sur)démesurées
Les Français ne transigent pas avec la propreté : 51 % se disent plus exigeants en vacances que chez eux, 38 % au même niveau. Mais l’effort personnel ne suit pas toujours : seuls 19 % laissent tout impeccable, quand 37 % font le strict minimum et 28 % adaptent leur comportement selon l’accueil reçu.
Ce décalage entre exigence envers les hôtes et relâchement personnel interroge : la location de vacances est-elle perçue comme un service hôtelier déguisé, où le client n’a plus de rôle actif ?
Le Wi-Fi : critère vital du XXIe siècle
Autre révélation éloquente : 49 % des vacanciers fuient un hébergement sans Wi-Fi. La connexion est perçue comme une nécessité, presque au même titre que l’électricité ou l’eau chaude. Seulement 12 % s’en réjouissent comme d’une opportunité de déconnexion, quand 39 % cherchent soit à se reconnecter ailleurs, soit paniquent discrètement.
En somme, les vacances ne sont plus une rupture avec le quotidien, mais un prolongement connecté, partageable, et valorisable en temps réel.
La France reste la star de l’été
Malgré l’essor des plateformes internationales, la France reste la première destination (59 %), notamment le bord de mer (35 %). La campagne et la montagne séduisent 24 %, l’Europe 18 %, tandis que 10 % des répondants se disent prêts à aller “peu importe où”, tant que les avis sont bons et le prix attractif.
Ce choix illustre un nationalisme touristique pragmatique : la proximité rassure, le cadre est connu, et les offres locales — comme celles proposées par TripandCo.com — s’adaptent à ces nouvelles attentes.
Une peur toujours vive : l’arnaque à l’hébergement
Enfin, la hantise numéro un reste la découverte d’un hébergement “sale et invivable” (52 %), suivie de près par la crainte que celui-ci n’existe tout simplement pas (36 %). Ces chiffres soulignent l’importance du rôle de tiers de confiance, comme les plateformes spécialisées, pour sécuriser la réservation et éviter les mauvaises surprises.
Une image de soi en vacances plus importante que le séjour lui-même ?
Les résultats de l’enquête TripandCo.com révèlent des Français à la fois rationnels et rêveurs, économes et exigeants, connectés et méfiants. Ils veulent vivre des vacances parfaites, mais parfois plus pour les raconter que pour les vivre. Dans ce contexte, les hébergeurs et plateformes comme TripandCo doivent composer avec des attentes hautement subjectives, mêlant recherche d’émotion, de validation sociale, et de bonnes affaires.
Le défi des prochaines années ? Rétablir un équilibre entre storytelling et réalité, entre déconnexion et Wi-Fi, entre authenticité et filtres Instagram. Car au fond, les meilleures vacances ne sont-elles pas celles que l’on vit… plutôt que celles que l’on poste ?