Une institutrice devant la justice pour avoir appliqué des punitions d’un autre temps

Une institutrice a appliqué des méthodes qui ne font plus partie de notre monde, qui nous viennent du XXème siècle. Oups, désolé, on ne dit plus institutrice professeure des écoles, mais je viens de cette époque et j’ai eu des institutrices, des instituteurs qui n’étaient pas particulièrement violents, ni sadiques, mais qui avaient la volonté d’enseigner dans le calme et la discipline.

Les parents n’y voyaient rien à dire, si un élève avait eu une punition du style tape sur les doigts, se faire tirer les oreilles, se prendre un coup de pied au derrière, c’est que leur fille ou leur fils l’avait mérité.

Mais, c’était un autre temps. Tout un monde sépare une tape sur les doigts du fait de battre un enfant, de le blesser, de le couvrir de bleus…

Mais nous sommes dans un monde où tout doit être aseptisé. Un enfant qui tombe et se blesse lors de la récréation (ça peut arriver) fera la une du 20h00 sur TF1 et France 2. L’enseignant qui surveillait à ce moment-là aura des problèmes avec son ministère et la justice pour faute de surveillance. On oublie que c’est la vie, et qu’elle est parfois source de blessures.

Je me souviens de bagarres dans la cour de récréation. L’enseignant qui surveillait venait séparer les enfants, leur donnait un coup de pied au derrière à chacun, et on n’en parlait plus. Et si l’un des deux avait pris un mauvais coup, par exemple saigné du nez… un bout de coton dans le nez et ça irait bien. Pas besoin d’envoyer l’enseignant en correctionnelle.

Mais le XXIème siècle est différent. Est-il moins violent parce qu’on ne met plus la moindre punition dite « corporelle » à un enfant ? À lire les faits divers, certainement pas. La violence existe dans la rue, le moindre regard, la moindre remarque peut conduire à un drame humain.

Le fait d’aseptiser l’école, de ne plus donner de tapes sur les doigts, même de ne plus faire de remarques qui pourraient traumatiser ces pauvres enfants, n’enlève pas la violence. Elle est structurellement présente dans nos sociétés. Mais la société d’avant n’était pas moins violente.

La question que l’on peut se poser face à cette triste histoire de cette enseignante qui a voulu appliquer des méthodes d’un autre temps est la suivante : « existe-t-il un juste milieu, dans l’enseignement à l’école, entre ces réprimandes physiques et verbales du XXème siècle et cette totale absence de réprimande au XXIème siècle » ?

J’étais à l’école primaire dans les années 1960, on se méfiait de notre institutrice ou instituteur, on se levait lorsqu’il entrait dans la classe, on commençait la journée par un cours de morale (par exemple : « La famille préserve les enfants des mauvaises habitudes et les protège contre les dangers de toutes sortes »). Je n’en suis pas sortie traumatisé ni perturbée à vie.

On verra, dans le futur, ce que donne cette nouvelle forme d’éducation scolaire sans brimades.

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