Une balade à vélo qui tourne au drame

Le vélo est souvent perçu de manière ambivalente : un sport pour certains, un loisir pour d’autres, ou encore un moyen de transport pratique. Pourtant, ce que beaucoup ignorent ou sous-estiment, c’est le danger qu’il peut représenter. Voici une histoire vraie qui s’est déroulée il y a seulement deux jours, et dont j’ai été le témoin direct.

C’était une belle journée d’été. Je rentrais d’une courte balade à vélo en compagnie d’un couple d’amis. Le soleil brillait doucement, la température était idéale, et nous savourions ces moments simples de plaisir partagé. Mais ce jour-là, la sérénité a laissé place à la tragédie dans un village que nous traversions.

À l’approche d’une rue familière, nos regards se sont figés sur une scène qui tranchait avec la quiétude ambiante. Un homme que nous connaissions bien était assis au bord de la route, le regard vide. Devant lui, une voiture de gendarmerie, deux gendarmes en intervention, un témoin et une personne allongée sur le sol. L’atmosphère était lourde, tendue.

La personne au sol, placée en position latérale de sécurité, avait le casque encore sur la tête. L’un des gendarmes maintenait sa tête, précaution nécessaire avant toute manipulation supplémentaire. Nous avons appris qu’il s’agissait de son épouse de l’homme. Je lui ai dit, « nous vous inquiété pas ça va aller ». il m’a répondu « non, elle a un traumatisme crânien ». Ensemble, ils étaient partis pour une simple balade à vélo, comme nous, profitant d’une météo idéale. Pourtant, cette sortie s’était transformée en cauchemar.

La cause de l’accident ? Aussi insignifiante qu’imprévisible. Un obstacle que nous avons tous déjà vu, mais dont la dangerosité est souvent ignorée : un coussin berlinois. Ces blocs carrés, faits de matière synthétique, sont souvent installés pour ralentir les voitures dans les zones résidentielles. Mais pour les cyclistes, ils peuvent être piégeux (leurs bords sont dangereux pour les maigres roues des vélos et passer n’est pas prudent, cette matière plastique est glissante). Ce jour-là, voulant éviter de rouler directement sur le coussin berlinois, la femme a perdu l’équilibre en tentant de contourner l’obstacle. Elle a chuté lourdement, la tête la première.

Malgré son casque, la violence de l’impact a causé un traumatisme crânien sévère. Le véhicule du Samu n’était pas suffisant pour la gravité de la situation. Le responsable du Samu a dû demander une évacuation par hélicoptère.

Mais hier, en fin d’après-midi, l’inévitable s’est produit. Elle n’a pas survécu à ses blessures.

Ce tragique accident me pousse à deux réflexions importantes.

La première : même si un vélo semble stable, il ne faut jamais oublier que la carrosserie, c’est nous. Nous sommes directement exposés aux dangers de la route, qu’il s’agisse d’obstacles imprévus, de l’inattention des automobilistes, ou d’un moment d’inattention. La prudence est notre seule protection.

La deuxième : il faut chérir chaque instant de la vie, car nous ne savons jamais à quel moment tout peut basculer. Ce couple, parti pour une simple balade ensoleillée, ne se doutait pas que ce serait leur dernier moment partagé. La vie est fragile, et elle peut s’arrêter sans préavis.

Il est essentiel d’apprécier chaque jour, chaque sourire, chaque moment de bonheur. Carpe Diem.

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