Une application smartphone pour vivre l’Opération Dynamo à Dunkerque comme en 1940

En mai 2020, c’était le 80ème anniversaire de l’Opération Dynamo et de la Bataille de Dunkerque. Si les conditions sanitaires n’ont pas pu permettre de commémorer cet événement de l’Histoire, une application smartphone étonnante et particulièrement innovante propose depuis cet été aux touristes et aux habitants de la région de s’immerger dans ce tournant de l’Histoire.

Mai 1940. Les troupes alliées sont prises au piège dans la poche de Dunkerque : les commandements anglais et français vont alors organiser l’évacuation de centaines de milliers de soldats vers l’Angleterre.

Ce que Churchill appellera « le Miracle de Dunkerque » constitue un événement décisif pour l’issue de la Seconde Guerre Mondiale : il a récemment été mis en lumière par le film oscarisé « Dunkerque » de Christopher Nolan.

La Communauté Urbaine de Dunkerque propose aujourd’hui à tous de revivre l’Opération Dynamo : une application permet de parcourir le territoire transformé en véritable musée à ciel ouvert gratuit.

Tous les ressorts d’un jeu vidéo pour un véritable musée interactif à ciel ouvert

Une application smartphone pour guider le touriste sur un parcours historique, avec réalité augmentée, ce n’est pas nouveau. La particularité de l’application Opération Dynamo est d’avoir su combiner la pointe de l’innovation et le ressort scénaristique avec des personnages avatars, que l’on choisit au lancement de l’appli.

Les parcours comme les points de vue sont différents et le visiteur vit ce moment historique sur les lieux même où les événements se sont déroulés.

Le musée à ciel ouvert est d’autant plus d’actualité avec la crise du COVID : on peut se cultiver, plonger dans l’Histoire sans contraintes sanitaires de nombre de visiteurs, masques et gel : dehors, l’Histoire se révèle !

L’application Opération Dynamo est en téléchargement gratuit sur les stores :

Les personnages, des avatars pour tenter de comprendre l’Histoire avec ceux qui l’ont vécue

Louisette, petite fille de 10 ans, Joseph soldat français venu de l’Isère ou Edward le soldat britannique de 22 ans : le visiteur choisit son avatar lors du lancement de l’application. Selon ce choix, le parcours, le scénario, la quête, la vision de l’Histoire seront différents.

Les personnages prennent vie grâce à des histoires dans l’Histoire, leur vie d’avant, ceux qui leur manquent (le papa de Louisette, l’épouse et le fils du soldat français, la fiancée du soldat britannique…). Le discours est intérieur à la 1ère personne pour renforcer le sentiment de proximité avec son avatar.

La quête et la géolocalisation interactive, une approche ludique et essentielle pour se laisser guider

Chaque parcours est scénarisé avec une quête selon son personnage. L’avatar vous emmène sur une map en 3D grâce à la géolocalisation. Cette même géolocalisation montre les prochains points d’intérêts et permet de déclencher les notifications, vidéos et photos d’archives, le discours intérieur du personnage (toujours court pour ne pas lasser), le « en savoir plus » et bien entendu les expériences immersives.

La 3D et les expériences : la technologie du futur véritable fenêtre sur le passé

C’est ce qui surprend le plus au cours des parcours : réalité augmentée, reconstitution 3D des bâtiments actuels sur la map, personnages en 3D animés, reconstitution de bâtiments détruits ou des scènes essentielles de l’histoire de l’Opération Dynamo, l’expérientiel transporte dans le passé et dans l’enthousiasme !

Frappes de Stuka (les avions ennemis, avec le son qui a terrorisé les populations et qui jetaient les soldats dans l’abri si faible des dunes), la place Jean Bart en feu, le Bastion 32 – le siège du commandant français – reconstitué, les scènes de rembarquement en 3D sur la plage et bien plus encore…

Des sites disparus et des scènes de vie sont ainsi reconstitués, modélisés pour permettre de redécouvrir ces événements en réalité virtuelle ou augmentée commentée. Les traces se révèlent et reprennent vie, faisant du smartphone une fenêtre sur le passé.

Dynamo, un tournant de l’Histoire

L’Opération Dynamo, c’est un compte à rebours pour sauver l’armée alliée, les soldats britanniques, français et belges, et avoir une chance de continuer la guerre. Ces 9 jours font rentrer Dunkerque dans l’Histoire.

Après la perte de Boulogne et de Calais, il ne reste plus que Dunkerque comme porte de sortie vers l’Angleterre. Le 26 mai, l’Opération Dynamo est lancée par l’armée britannique.

Objectif fixé par Churchill : sauver 40 000 hommes. L’Amiral Ramsay installe son poste de commandement dans les souterrains du château de Douvres où était installé un groupe électrogène, une “Dynamo”.

D’où le nom de code de ce sauvetage. Le problème ? Il y a trop d’hommes et pas assez de bateaux et les Allemands bombardent la poche de Dunkerque depuis le 19 mai…

Quand Dynamo commence, il y a plus de 500 000 soldats à évacuer… et le miracle va avoir lieu. Il y a deux solutions pour évacuer : la jetée Est du port de Dunkerque et les plages. Mais avec les bancs de sable, impossible pour les soldats de monter directement à bord des navires de guerre, qui ont jeté l’ancre loin de la plage.

Pour faire la navette entre la plage et les navires, le gouvernement britannique lance un appel à la radio : les civils doivent aller aider ! Les Little Ships arrivent à Dunkerque : ils sont un peu plus de 1000 navires, dont 800 civils, péniches, yachts, vedettes, remorqueurs, à participer à Dynamo.

Ils sont anglais, mais aussi français, belges ou hollandais. La plupart du temps, ils sont conduits par des civils qui doivent affronter les bombardements.

Entre 200 et 300 seront coulés par l’aviation allemande ou par la Kriegsmarine. 338 000 hommes réussissent à traverser et évitent ainsi le stalag.

En France, cet épisode de l’Histoire a longtemps été présenté comme une défaite honteuse – voire une trahison des alliés laissant les soldats français sur la plage, les condamnant ainsi à l’arrestation par la Wehrmacht….

La propagande du gouvernement de Vichy a eu la vie dure… Non seulement des milliers de soldats français ont pu embarquer sur les bateaux alliés mais certains ont combattu jusqu’à la mort pour freiner, à quelques kilomètres de là, l’arrivée des Allemands… permettant ainsi le rembarquement de milliers de leurs camarades.

Les scénarios, parcours et rencontres : l’émotion au cœur de la technologie

L’application Opération Dynamo n’est pas qu’une prouesse technologique. La scénarisation et les personnages permettent de vivre des émotions intenses : une petite fille qui a faim, un soldat qui ne sait pas nager et a plus peur de la mer que des avions ennemis …

Les personnages se rencontrent bien sûr, au coin d’une rue ou plus longtemps, donnant la possibilité à l’application de notifier que, peut-être, faire le parcours avec un autre personnage fera grandir l’expérience ?

Histoire, patrimoine, tourisme : tout est lié

L’opération Dynamo constitue une page importante de l’histoire de l’agglomération dunkerquoise. Ce qu’on a également appelé la Bataille de Dunkerque est même à l’origine de l’architecture de la ville, détruite à 80%.

Depuis plusieurs années, la Communauté Urbaine de Dunkerque développe des lieux de mémoire et d’interprétation de ce tournant historique de la 2nde Guerre Mondiale.

En effet, le tourisme de mémoire lié à l’Opération Dynamo attire des visiteurs venus de nombreux pays (France, Royaume Uni, Belgique, Allemagne, Etats-Unis, Canada, Australie…). Ainsi, pour les Britanniques notamment, le « Spirit of Dunkirk » et les milliers de « little ships » qui ont sauvé leurs soldats sont des éléments phare de la mémoire collective lié à 39/45.

En faisant le choix de développer l’application smartphone Opération Dynamo, la Communauté urbaine de Dunkerque a voulu proposer une solution permettant de :

Au-delà de la dimension mémorielle, l’application propose également une variété de services et d’offres lié au tourisme : restaurants, transports en commun, location de vélos ou rosalies, événements en cours…

L’application a permis à l’agglomération de recevoir le Label or « Territoire innovant » sur l’événement des Interconnectés 2020 (association nationale de diffusion des usages numériques pour les collectivités françaises, encore appelée Réseau des territoires innovants).

3 parcours sont déjà disponibles et durent entre 1h et 3h00

Un 4ème parcours devrait être dévoilé à la rentrée 2020 :

Le tourisme de mémoire, une attente des touristes français et étrangers

La volonté de retrouver leurs racines.

Champs de bataille, nécropoles, sites commémoratifs, musées… Depuis 2014, Français comme étrangers sont de plus en plus nombreux à venir les découvrir…

Cet engouement pour le passé s’inscrit dans la tendance du goût des Français pour la généalogie, leur appétence au travail de mémoire, la volonté de retrouver leurs racines.

Ces dernières années, la muséographie a beaucoup investi dans la technologie et le multimédia. Cela a permis sans aucun doute de relancer l’intérêt, notamment des jeunes générations et du public « famille ».

Les applications smartphone sont un pas de plus : elles permettent d’emmener les visiteurs sur les lieux même où s’est déroulée l’Histoire. Elles complètent le contenu des lieux de mémoire et musées.

Elles permettent un véritable tourisme de mémoire, car elles permettent également de délivrer des informations sur la restauration, les événements à venir, les autres expériences…

En Hauts de France, la fréquentation des lieux de mémoire représente 18,2% du total France métropolitaine. La région est juste derrière la Normandie et les plages du débarquement… et devant Paris ou l’Est de la France. Le tourisme de mémoire est donc stratégique pour la région.

Demain, l’application Opération Dynamo

Un nouveau personnage, Marcel pêcheur de Bray Dunes, héros des little ships fera bientôt son apparition sur l’application. D’autres expériences immersives (survol de la Batterie Dewulf et du Fort des Dunes, découverte des épaves au large des côtes…) viendront également compléter les circuits se situant sur les communes de Leffrinckoucke, Bray-Dunes et Zuydcoote)

Une communication tout aussi surprenante et innovante que l’application

Enfin, la communication orchestrée autour du lancement de l’application se veut également innovante et internationale :

Quitter la version mobile