Sondage Ifop – Les jeunes, l’information et la prévention du sida

Une dégradation qui se confirme

A quelques jours du week-end du Sidaction 2022 (25, 26 et 27 mars prochains), l’association publie les résultats d’un sondage réalisé chaque année par l’Ifop auprès des 15 -24 ans (Sondage Ifop pour Sidaction réalisé par questionnaire auto-administré en ligne du 2 au 9 février 2022 auprès de 1002 personnes). Si la crise sanitaire pèse sur le moral des jeunes, elle représente également un risque pour leur santé physique : le sentiment de désinformation sur le VIH/sida se poursuit. Dans ce contexte, Sidaction demande une application urgente et effective des 3 séances obligatoires d’éducation complète à la sexualité au collège et au lycée.

En 2022, 69% des jeunes s’estiment bien informés sur la question du VIH/sida. En 2020, ils étaient 74%, soit une chute de 5 points. « Le sentiment d’information chez les 15-24 ans a diminué depuis le début de pandémie et à ce jour, nous n’avons pas retrouvé le niveau de l’avant-covid. Comme si la pandémie avait occulté les connaissances sur le VIH/sida » s’inquiète Florence Thune, directrice générale de Sidaction.

A titre d’exemple, moins d’un sondé sur deux s’estime bien informé sur les lieux où aller se faire dépister pour le test du VIH/sida. Un chiffre en chute libre depuis février 2019.  « Malgré l’habitude du dépistage acquise avec la COVID, ce dernier ne semble pas être devenu un réflexe pour le VIH, alors qu’il constitue un outil indispensable de la prévention » poursuit-elle.

Seuls 48% des jeunes interrogés connaissent l’existence d’un traitement d’urgence (TPE) si un risque est encouru et la moitié des sondés ne savent pas qu’une personne séropositive sous traitement ayant une charge virale indétectable ne transmet pas le virus.

Les idées reçues et fausses informations liées au VIH/sida continuent à prospérer : 23% d’entre eux pensent que le virus du sida peut se transmettre en embrassant une personne séropositive et encore 19 % des personnes sondées pensent que la pilule contraceptive d’urgence protège du VIH.

Une des explications réside dans la saturation des espaces médiatiques et la monopolisation des sujets par la COVID-19. « Le VIH s’éloigne des préoccupations des jeunes car il est invisibilisé et ce, depuis plusieurs années.  16% des personnes interrogées déclarent d’ailleurs ne pas aller chercher d’information sur le virus du sida, soit une hausse de 7 points en 2 ans » explique Frédéric Dabi, directeur général Opinion du Groupe Ifop.

D’autre part, la banalisation de la question du VIH/sida se confirme. 37% des jeunes interrogés indiquent ne pas en avoir peur alors que leurs connaissances de l’épidémie semblent parfois faussées : 40% pensent que les contaminations baissent chez les jeunes et la moitié des sondés jugent que les personnes vivant avec le VIH ne subissent aucune discrimination.

« Il reste encore beaucoup à faire en termes d’information pour inverser la tendance et cela doit commencer en contexte scolaire. Trois séances d’éducation à la sexualité par an sont obligatoires selon les textes, mais dans la pratique leur mise en place est insuffisante » déplore Florence Thune.  D’après le sondage, un quart des sondés affirment n’avoir jamais bénéficié d’un enseignement en santé sexuelle au cours de leur scolarité. Moins de la moitié d’entre eux ont pu en bénéficier une seule fois. Ces chiffres ne cessent de se détériorer depuis 2009.

Il est urgent de reprendre les actions de prévention et de sensibilisation au VIH/sida et à la santé sexuelle auprès des 15-24 ans.

Les chiffres à retenir

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