Le 29 avril dernier, le Premier Ministre présentait son plan de déconfinement et annonçait, notamment, la réouverture progressive des établissements scolaires à partir du 11 mai, en commençant par les plus jeunes enfants.
Compte tenu des inquiétudes, plus que légitimes, des parents sur les conditions d’accueil de leurs enfants qui ne paraissent pas, en l’état, présenter toutes les garanties de sécurité sanitaire, le Gouvernement annonce que cette reprise des cours se fera sur la base du volontariat des parents.
Mais, parallèlement, ces mêmes parents sont aussi salariés, fonctionnaires, agents publics de droit privé et fermement invités, pour ceux qui ne pourraient exercer en télétravail, à reprendre leurs fonctions.
Ce volontariat est donc, en réalité, un choix contraint qui place les parents concernés devant une alternative intenable, sommés de choisir entre la santé de leurs enfants et leur emploi, et leur fait porter une responsabilité qui n’est pas la leur.
Le Gouvernement persistant à imposer la reprise des cours alors que les conditions sanitaires ne sont, visiblement, pas réunies, on aurait pu espérer que le projet de loi portant prolongation de l’état d’urgence sanitaire contiendrait des mesures mettant les parents qui décident de garder leurs enfants à la maison et ne disposent d’aucun mode de garde à l’abri des mesures de rétorsion auxquelles ils ne manqueront pas d’être exposés en raison de leur absence à leur travail.
Malheureusement il n’en est rien.
C’est pourquoi les organisations ci-dessus prennent aujourd’hui l’initiative de s’adresser aux groupes parlementaires du Sénat et de l’Assemblée nationale afin de leur demander d’introduire, par voie d’amendements au projet de loi de prolongation de l’état d’urgence sanitaire dont l’examen commence lundi 4 mai devant le Sénat, un dispositif de protection des parents qui seront contraints de garder leurs enfants à leur domicile de ne pas être exposés à des pertes de rémunération, voire des sanctions, de la part de leurs employeurs, qu’ils soient privés ou publics.
Si les parents ont réellement le « choix », ils doivent pouvoir l’exercer sans crainte de mesures de rétorsion.