Réforme des retraites : Emmanuel Macron déroule son projet et c’est tout

Il y a eu une grève hier, le 31 janvier 2023, c’était la seconde contre la réforme des retraites faisant l’âge de départ de 62 à 64 ans.

La première ministre l’a dit, ce n’est pas négociable. Cette petite phrase n’est pas anodine, elle cache une triste réalité. Même si Emmanuel Macron a été élu avec, dans la réalité, un nombre d’électeurs vraiment pour lui très faible (et non pas ayant voté pour lui contre Marine Lepen), il est le président de la République pour 5 ans.

Même s’il n’a pas la majorité absolue au Palais Bourbon, les députés tiennent (de tous bords) trop à leur mandat pour risquer une dissolution en renversant le gouvernement.

Emmanuel Macron avait dû ranger sa première réforme des retraites lors de son premier mandat à cause de la crise sanitaire de la Covid-19. Pour son second mandat, il a ressorti un projet plus simple, juste décaler l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, pour trouver environ 14 milliards d’euros par an (par contre, pour l’armée, il trouve 45 ans milliards d’euros par an avec son super projet sur 7 ans).

Il y a déjà eu 2 grèves contre cette réforme, il y aura d’autres grèves, tel que celle possible des remontées mécaniques dans les stations de sport d’hiver lors des vacances scolaires de février (Ça touche peu de monde et dans la réalité tout le monde s’en fiche, sauf bien entendu ceux qui seront dans les stations concernées.)

Mais, il y aura d’autres grèves dans les transports en commun, les écoles, les raffineries, … qui durant 24 ou 48 heures obligeront les uns et les autres à s’organiser.

En 2010, le président Sarkozy avait déjà fait une première réforme des retraites avec le report de l’âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans et pour une retraite à taux plein de 65 à 67 ans. On oublie une autre réforme dont l’incidence est importante sur le montant de la retraite : la réforme Balladur de 1993 où le nombre d’années retenues est passé de 10 à 25 années de cotisations.

En 2010, comme aujourd’hui des grèves, rassemblant jusqu’à près de 3 millions de personnes, mais Nicolas Sarkozy avait dit « que c’était un devoir de réaliser cette réforme et qu’on la mène donc jusqu’au bout » et « Ce n’est pas la protestation de la rue qui fait qu’on doit revenir sur une réforme qui est indispensable ».

Tout cela ressemble au propos d’Emmanuel Macron, via Élisabeth Borne.

En 2010, la réforme Sarkozy des retraites est passée et l’âge de départ reporté à 62 ans.

Nul doute qu’il en sera de même avec la réforme Macron et que l’âge de départ sera reporté à 64 ans, malgré les manifestations et les grèves.

Il en faut beaucoup plus que cela pour provoquer un changement, faire reculer le pouvoir, une révolution comme en 1789 ou bien plus raisonnables et contemporaines les manifestations de « Mai 68 ».

Mais, les grèves actuelles n’influencent pas le pouvoir et les députés de l’opposition ne prendront pas le risque de faire tomber le gouvernement et de perdre leur fauteuil de député.

Seul le Conseil constitutionnel pourrait réagir et trouver qu’inclure le report de l’âge de départ dans le budget de Sécurité sociale n’est pas possible.

Une affaire à suivre … mais nul doute que la réforme des retraites Macron passera en 2023, comme celle de Sarkozy en son temps.

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