Meta dans la tourmente judiciaire
Depuis plusieurs années, la domination de Meta (maison-mère de Facebook, Instagram et WhatsApp) sur le marché mondial des réseaux sociaux et de la publicité numérique suscite de vives inquiétudes. Aujourd’hui, un procès antitrust majeur vient remettre en cause les pratiques commerciales du géant américain, accusé d’abus de position dominante et d’entrave à la concurrence.
Les autorités de régulation, aux États-Unis comme en Europe, pointent du doigt les stratégies d’acquisition de Meta – notamment l’achat d’Instagram en 2012 et de WhatsApp en 2014 – ainsi que sa gestion des données personnelles, qui aurait permis de verrouiller l’accès à ses plateformes et d’étouffer toute concurrence émergente.
Un procès à portée symbolique et stratégique
Au-delà du sort réservé à Meta, ce procès est perçu comme un tournant majeur dans la lutte contre l’hégémonie des Big Tech. Les régulateurs cherchent à démontrer leur capacité à contrôler des entreprises dont la puissance dépasse parfois celle de certains États. Le jugement attendu pourrait ouvrir la voie à des sanctions inédites, allant jusqu’au démantèlement partiel de l’entreprise.
Par ailleurs, cette affaire pourrait inspirer d’autres actions similaires contre Amazon, Google ou Apple, renforçant l’idée que l’ère du laisser-faire numérique touche à sa fin.
Vers une nouvelle régulation du numérique ?
Qu’elle débouche sur une condamnation ou non, cette procédure a déjà un effet : elle place au centre du débat public la nécessité d’adapter les outils de régulation à l’économie numérique. Plusieurs projets de lois sont en cours aux États-Unis (American Innovation and Choice Online Act) et en Europe (Digital Markets Act), visant à imposer plus de transparence et de concurrence.
Meta, de son côté, se défend vigoureusement, arguant que ses services profitent aux consommateurs et que ses innovations stimulent l’économie numérique mondiale.
L’issue de ce procès, quelle qu’elle soit, façonnera durablement l’équilibre des pouvoirs entre les plateformes numériques et les sociétés démocratiques.




