Les vins aromatisés ne sont pas des premix

Les vins d’apéritifs sont très concernés par l’examen du PLFSS2020 : en effet, le risque d’extension de la taxe « premix » à cette catégorie viti-vinicole définie dans un règlement européen depuis près de 30 ans, reviendrait à la faire disparaître.

L’aromatisation des vins est une tradition ancestrale qui remonte à plus de 2000 ans ! L’art de l’assemblage des fruits, des épices et du vin en fait partie et relève du savoir-faire des territoires français et européens, reconnu aussi à l’international.

Avec un degré d’alcool relativement faible (moins de 10 degrés), les Vins Aromatisés (Vins d’orange, Vins de Noel, Sangria, Kir …) répondent à une demande de consommateurs majoritairement de plus de 35 ans (voir chiffres ci-dessous) et sont principalement dégustés à l’occasion de l’apéritif, 1er moment du « menu à la française » classé au patrimoine de l’Unesco.

« Il s’agirait d’une première taxe comportementale sur les produits viti-vinicoles consommés en France. Bien loin des enjeux de santé publique car les vins d’apéritifs sont peu alcoolisés et peu consommés par les jeunes, ce projet de taxe ne prend absolument pas en compte les données de consommation » déclare Aymeric de Beauvillé, Président de la Fédération Française des Vins d’Apéritif.

L’extension de la taxe « premix » à ces boissons aurait pour effet de pénaliser les produits moins alcoolisés et donc de créer un effet de report sur d’autres boissons alcoolisées. Le résultat en termes de recettes fiscales serait nul et il serait contre-productif en matière de comportements responsables.

Laisser penser que les consommateurs de ces produits sont majoritairement des jeunes démontre une méconnaissance du marché. Ces produits traditionnels ne méritent pas d’être sacrifiés par une surtaxe injustifiée qui visait à l’origine des produits au marketing agressif qui ont disparu du marché.  Ce marché est très fragile en France alors que les meilleurs pratiques se généralisent : investissements techniques, assemblages optimisés, réduction du degré d’alcool, ingrédients plus sains, réduction de la teneur en calories.  Ils répondent davantage aux préoccupations actuelles des consommateurs.

Cette attaque contre le vin est inquiétante pour toute la filière qui est déjà mobilisée sur d’autres fronts dans un contexte international extrêmement tendu. En France, la consommation et la commercialisation de vin sont en baisse importante depuis des années. Les entreprises du secteur ont investi pour gagner des parts de marché à l’international mais la prohibition de cette catégorie en France serait un signal extrêmement négatif pour les exportations.

Quelques chiffres :

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