Les jeunes médecins demandent à être informés

Tout le monde en parle, certains trouvent qu’on dramatise, d’autres sont inquiets : le virus SARS-CoV-2 (responsable de l’infection Covid-19) se propage en France et de nouveaux cas sont recensés tous les jours. La plupart des Français reçoivent des consignes par leur entreprise, les établissements scolaires. Mais qui informe les médecins ? Comment les directives sont-elles transmises ? ReAGJIR, le syndicat représentatif des généralistes remplaçants, jeunes installés et chefs de clinique, partage sa volonté d’une meilleure information à l’égard des professionnels de santé.

Les médecins en première ligne face au virus

Depuis son apparition en janvier 2020, les recommandations pour faire face au coronavirus SARS-CoV-2 pullulent, créant une véritable cacophonie. Que ce soit concernant les petits gestes du quotidien, comme le lavage des mains, ou les restrictions de voyages, on pourrait croire que tout est maîtrisé. Pourtant les jeunes médecins restent dans le flou : sur quels sites les professionnels de santé peuvent-ils trouver des informations fiables ? ReAGJIR en a identifié trois. Parmi eux, deux du gouvernement. Le premier [1] présente des recommandations pour la santé des personnes ainsi que pour leur voyage. Description de ce qu’est l’infection Covid-19, consignes sanitaires ou encore questions fréquentes sont autant d’entrées proposées. Le deuxième de la DGS (Direction Gébérale de la Santé) est à destination des professionnels de santé et permet de s’inscrire pour recevoir les messages d’alertes concernant le coronavirus. Enfin, le troisième de Santé Publique France[3] recense les bulletins épidémiologiques, les documents et outils nécessaires à la prise en charge des patients dans le contexte actuel, qu’il s’agisse de l’interruption de travail, de la préparation au risque d’épidémie ou encore de la prévention contre la propagation du virrus.

« Les médecins en ville se sentent peu informés et impliqués dans le protocole de gestion du Covid-19 , ils manquent notamment de fiches pratiques pour prendre en charge concrètement les cas suspects mais aussi pour répondre aux nombreuses interrogations de leurs patients. Ils manquent également cruellement d’interlocuteurs dédiés auprès des ARS (Agences Régionales de Santé) et des hôpitaux de référence pour discuter des prises en charge. Autre problématique de taille, la profession est en attente d’un décret qui permettrait aux médecins libéraux d’être indemnisés en cas d’arrêt de travail pour « isolement préventif » ou en cas de maladie avérée. », explique Laure Dominjon, Présidente de ReAGJIR avant d’ajouter « L’autre problématique de taille concerne le matériel, il est indispensable de continuer les efforts d’approvisionnement pour fournir à l’ensemble des professionnels de santé ambulatoires le matériel de protection nécessaire, à savoir : solutions hydroalcooliques, masques chirurgicaux, gants, blouses et lunettes de protection. Il y a aussi les patients fragiles pour lesquels le port du masque est utile mais attention, ce matériel n’est pas obligatoire pour tout le monde ! Inutile de se ruer dessus quand on ne fait pas partie de la population à risque », rappelle Laure Dominjon.

Les remplaçants, les oubliés

Comme souvent, les remplaçants (thésés et non thésés) sont les grands oubliés. Par exemple, ils ne sont pas dans les listes de diffusion des institutions comme l’URPS ou le CDOM (Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins). Pourtant ce sont bien les professionnels de santé, qu’ils soient médecins installés ou remplaçants, qui sont en première ligne pour prendre en charge et orienter les patients.

« Les médecins remplaçants ne sont pas tenus informés alors que leur statut ne change absolument rien à la réalité du terrain : ils sont en contact direct avec des patients qui ont besoin de réponses à leurs questions, qui peuvent être porteurs du virus et envers qui l’éducation via la prévention est primordiale pour endiguer une épidémie. C’est pourquoi il est capital de les inclure globalement dans la politique gouvernementale et aujourd’hui plus précisément dans la prise en charge du coronavirus SARS-CoV-2  », ajoute Laure Dominjon.

Au-delà du cas des remplaçants, pour ReAGJIR, ce sont tous les médecins qui ne sont pas assez informés pour faire face à l’épidémie. En effet, l’hôpital n’est pas le seul à gérer les cas de coronavirus et on sait aujourd’hui que les urgences sont humainement et logistiquement incapables de faire face à une épidémie et surtout à l’anxiété que cela peut créer chez certains. Car, dans le foisonnement d’informations, on a oublié de mettre en avant un fait majeur : dans la majorité des cas le coronavirus est bénin. Aussi, pour faire face à ce virus, les médecins en ville ont également un rôle central à jouer et sont un véritable rempart, un allié de poids qu’il va falloir armer au mieux.

A propos de ReAGJIR

ReAGJIR est le Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants en France. Créé en janvier 2008, ce syndicat regroupe et représente les remplaçants en médecine générale, les médecins généralistes installés depuis moins de 5 ans et les jeunes universitaires de médecine générale (chefs de clinique, maîtres de stage des universités, enseignants de médecine générale). Fédération de syndicats régionaux, la structure accompagne et défend l’exercice du métier par ces trois types de professionnels et milite pour la construction d’un système de santé à l’image des jeunes généralistes : innovant, collaboratif, humain et solidaire.



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