Les Français(es) sont-elles/ils propres ?

En 1951, le magazine Elle publiait une enquête qui fit scandale en mettant en évidence les conditions déplorables d’hygiène corporelle des Françaises qui souffraient encore, en cette période de reconstruction, d’un manque criant d’accès au confort sanitaire de base (ex : eau chaude, salle de bain ou douche). Soixante dix ans après cette enquête, l’Ifop réalise une enquête permettant de faire le point sur la propreté corporelle et domestique des Français à une période de l’année où le respect des règles d’hygiène est un enjeu de santé publique. Réalisée pour le compte de Diogène France, société de nettoyage insalubre spécialisée dans les logements de victimes du syndrome de Diogène, cette enquête montre que, si globalement l’hygiène des Français a radicalement changé depuis les années 1950, certains pans de la population restent encore éloignés des standards de propreté, en particulier parmi les personnes les plus âgées et les plus isolées du reste de la société.

L’enquête a été menée par l’Ifop auprès d’un échantillon de 2 005 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, par questionnaire auto-administré en ligne du 31 Janvier au 03 Février 2020.

Une toilette complète loin d’être quotidienne

Plutôt douche ou bain ?

Une fréquence de lavage des cheveux encore très genrée…

Le respect des règles sanitaires au quotidien : les femmes plus attentives !

Un caleçon par jour ?

Le syndrome de Diogène

François Kraus, Directeur du pôle Genre, Sexualité et Santé Sexuelle à l’Ifop  L’intérêt de cette enquête était de montrer si les préjugés concernant le manque d’hygiène corporelle des Français, était un mythe ou une réalité. Les résultats montrent que si, globalement, les choses ont énormément progressé en matière d’hygiène chez les Français depuis la seconde guerre mondiale, il reste tout de même encore quelques “poches de saleté” chez une proportion non négligeable de la population, notamment chez les hommes et les personnes âgées.

Ce manque d’hygiène chez les seniors et notamment chez les hommes est lié principalement à des variables souvent moins économiques, que sociales. En effet, le manque de sociabilité joue fortement, puisque les mauvais comportements sont globalement plus répandus en milieu rural, chez les personnes au chômage ou chez les personnes recevant rarement des proches ou des amis chez eux. Le critère   en la matière réside ainsi plus dans la perception du regard des autres que sur le niveau de vie des personnes.

Il est également intéressant de noter que si les seniors, notamment les plus de 65 ans, sont moins rigoureux quant à la fréquence de changement de sous-vêtements, cela est lié à une fracture générationnelle en la matière. Cette catégorie de personne a longtemps été éduquée selon un rythme de changement vestimentaire, de douche ou de toilette moins soutenu qu’aujourd’hui. Ainsi, malgré des progrès considérables en matière sanitaire, une partie non négligeable des seniors continue à avoir des pratiques hygiéniques proches de celles qu’ils ont connues dans leur enfance.

On constate ainsi, que l’hygiène corporelle est très étroitement liée à l’isolement social, qui apparaît comme la variable déterminante à un manque d’hygiène global. Le regard des autres pèse et incite donc les Français, y compris les seniors à faire plus attention à leur hygiène.

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