Le patron de PMI ambitionne la fin de la cigarette à moyen-terme

Le PDG de Philip Morris International (PMI), André Calantzopoulos, a réitéré la semaine dernière, à l’occasion d’une interview accordée au Figaro, l’objectif affiché de l’industriel de parvenir à la fin de la cigarette à moyen-terme, s’engageant même sur la possibilité d’arrêt de la cigarette d’ici 10 à 15 ans sur certains marchés. Un nouveau modèle économique et une révolution assumée de la part des équipes de PMI.

« Entre les fumeurs qui s’arrêtent et ceux qui décident de privilégier des alternatives à la cigarette, dans certains pays, nous pourrions parvenir, en dix ou quinze ans, à faire tomber le nombre de fumeurs à 3 % de la population et alors arrêter la cigarette », a estimé André Calantzopoulos, évoquant notamment les case de la Nouvelle-Zélande, du Canada, du Royaume-Uni et du Japon.

Le patron de PMI a toutefois insisté sur l’indispensable coopération entre les industriels et les pouvoirs publics pour pouvoir atteindre de tels résultats et convaincre les fumeurs d’arrêter la cigarette grâce à des dispositifs de substitution. « Avoir des produits alternatifs à la cigarette dont il est scientifiquement prouvé qu’ils présentent moins de risques ne suffit pas. Il faut avoir la possibilité de convaincre les fumeurs qui ne souhaitent pas arrêter d’y passer », a-t-il ajouté.

Selon lui, si « l’industrie doit faire une partie de ce travail, il faut que les gouvernements fassent le leur ». Un appel à ce que les politiques de santé publiques s’orientent vers une « politique de l’offre » qui prévoit notamment « des règles différentes en termes de fiscalité, de messages sanitaires sur les emballages, de recommandations des autorités publiques et le droit des industriels à faire de la publicité ».

Pour André Calantzopoulos, dont la société a amorcé une révolution copernicienne visant à faire passer son modèle économique de la vente de cigarettes à celle de produits alternatifs d’accompagnement au sevrage tabagique, il est indispensable de proposer aux fumeurs des alternatives subventionnées ou moins taxées pour les encourager à basculer vers des pratiques moins nocives comme la cigarette électronique ou le tabac à chauffer.

« Pour le moment, il faut payer pour les essayer ; comment voulez-vous réussir à convertir les fumeurs dans ces conditions ? Par ailleurs, il est important que les gouvernements lancent des campagnes officielles d’information sur les alternatives moins nocives que les cigarettes et qu’ils en favorisent l’accès aux consommateurs. Ne pas le faire est irresponsable. Je déplore cette apathie des pouvoirs publics de nombreux pays », a-t-il conclu.

Quitter la version mobile