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Journées de la Schizophrénie ‒ du 19 au 26 mars 2022

« Les signes qui doivent alerter » : un outil pour faciliter la détection précoce de la psychose chez les jeunes, loin de certaines dérives observées sur les réseaux sociaux.

  • Si la santé mentale des Français s’est fortement dégradée sous l’impact de la Covid-19, la pandémie a eu le mérite de libérer la parole autour des troubles psychiques. Toutefois, il reste beaucoup à faire s’agissant de la maladie mentale la plus méconnue et stigmatisée : la schizophrénie, qui touche en France 660 000 personnes et se manifeste généralement au début de l’âge adulte (entre 15 et 25 ans).
  • L’association PositiveMinders, à l’origine des Journées de la Schizophrénie créées en 2004, attire l’attention sur la nécessité d’une détection et d’un accompagnement précoce et multidisciplinaire, pour offrir aux jeunes 4 fois plus de chance de poursuivre leurs études, formation ou travail : 60% des jeunes souffrant de psychose se rétablissent alors socialement en 2 ans, contre 15% en suivant un parcours classique (Source : étude de David Fowler, IEPA, 2021). Pour cela, elle a conçu un outil inédit, afin de donner aux proches, amis, profs, médecins généralistes, etc., les clés pour agir précocement.
  • En moyenne, les jeunes accèdent à un diagnostic seulement 2 à 4 ans après l’apparition des premiers troubles en raison de la stigmatisation et du déni de la maladie. Face à ce retard pour intervenir, certains influenceurs tentent faussement d’informer sur les réseaux sociaux. Ainsi, un processus dangereux d’autodiagnostic par identification se met en place.
  • PositiveMinders rétablit la vérité autour de cette maladie complexe et donne la parole aux principaux concernés − patients, soignants, chercheurs et proches − dans le cadre d’une campagne intitulée « schizOdyssey ».

Tout se joue (ou presque) avant 25 ans

La schizophrénie est une maladie du cerveau appartenant à la famille des psychoses, impliquant la plupart du temps une perte de contact avec la réalité, perçue différente de ce qu’elle est réellement. Ce trouble psychique touche en France 1 personne sur 100, sans distinction de sexe, de milieu social ou d’origine géographique. La schizophrénie se caractérise par des manifestations qualifiées d’étranges (hallucinations auditives et visuelles, idées délirantes, propos incohérents), mais également par des symptômes tels que la dépression, l’apathie et des troubles cognitifs (troubles de la mémoire, de la motricité et de l’attention). Ces derniers sont ceux qui handicapent le plus les patients dans leur quotidien, provoquant un repli sur soi et une désinsertion sociale.

L’apparition de la schizophrénie provient de l’action conjuguée de facteurs génétiques de vulnérabilité (prédisposant une personne à développer la maladie) et de facteurs environnementaux (stress répétés, événements de vie forts en émotion, consommations de cannabis, d’alcool, traumas).

Les premiers signes de psychose se manifestent entre 15 et 25 ans : 85% des nouveaux cas sont diagnostiqués dans cette tranche d’âge.

Des outils pour faciliter la détection précoce

Les troubles psychiatriques majeurs, comme la schizophrénie, éclatent rarement du jour au lendemain. Avant la première crise, les signes sont souvent confondus, même par les médecins, avec les manifestations de l’adolescence. L’objectif est de clarifier les signes qui doivent inciter à une détection précoce. Dès cette étape, il y a déjà des choses à faire.

L’intervention précoce a pour objectif de maintenir les liens sociaux, de réduire les troubles cognitifs et d’apprendre à gérer les retombées de la maladie grâce à un suivi personnalisé, assuré par un case- manager (infirmier, éducateur, assistant social, etc.) qui accompagne le jeune dans son milieu. Il s’agit aussi d’informer le patient au maximum sur ce qu’il est en train de vivre et d’intervenir auprès des familles, des amis et de l’entourage habituel.

Outil de détection précoce

Dans de nombreuses recherches, ce type de dispositif a montré son efficacité, en multipliant par quatre les chances de maintien de

l’insertion du jeune dans son cercle familier.

La détection précoce et l’intervention précoce sont toutes deux réalisées par des centres spécialisés, fédérés sur le territoire national au sein du réseau Transition (www.institutdepsychiatrie.org/reseau-transition).

Le 22 mars, à l’occasion de la 15e édition des JIPEJAAD organisées pendant les Journées de la Schizophrénie sera lancé le site www.santepsyjeunes.fr. Ce site, à destination du grand public et des professionnels de santé, accueille un nouvel outil de repérage informatisé à destination des jeunes, des proches et des professionnels de première ligne. Le but : faciliter l’orientation, sans délai vers les spécialistes adaptés à la situation rencontrée par le jeune et permettre un accompagnement le plus précoce possible.

La combinaison des deux outils montre à quel point la dynamique pour la détection précoce est l’enjeux crucial de la prise en charge.

Les revers de la libération de la parole sur les réseaux sociaux

Les troubles psychiques ont toujours été un sujet sensible. La pandémie a incontestablement permis de libérer la parole et d’améliorer la sensibilisation en matière de santé mentale.

Beaucoup, et naturellement les plus jeunes, se sont tournés vers les réseaux sociaux pour dévorer les témoignages de quelques- uns devenus influenceurs, pour trouver des réponses et des solutions ou, tout simplement, du réconfort. Sur YouTube, Instagram ou encore TikTok, des vidéos d’influenceurs et des publications offrant un discours décomplexé autour des maladies psychiatriques (dépression, troubles de l’attention, autisme, troubles bipolaires, schizophrénie) cumulent des millions de vues. Cet engouement pose question. On peut craindre un phénomène d’« attraction malsaine » entretenu auprès de milliers de jeunes déjà psychologiquement vulnérables. Les psychologues et les psychiatres tirent la sonnette d’alarme face à certains contenus qui incitent les jeunes à s’autodiagnostiquer et à se soigner par eux-mêmes.

Campagne « schizOdyssey »

Dans le cadre des Journées de la Schizophrénie, intitulées « Si je suis arrivé jusque- là, imagine jusqu’où tu peux aller », qui auront lieu du 19 au 26 mars et qui laissent cette année une large place aux témoignages, l’équipe de PositiveMinders lance la campagne « schizOdyssey », 100% digitale, pour parler de la schizophrénie en s’appuyant sur le mouvement de libération de la parole et en partenariat avec de nombreuses organisations.

https://schizodyssey.com

ÉVÉNEMENTS

  • La Maison virtuelle de la psychiatrie accueillera une trentaine d’événements virtuels (conférences, portes ouvertes, rencontres, ciné-débat, etc.) du 19 au 26mars 2022.
  • https://schizinfo.com
  • La Web TV PSY’2022 propose une plongée au cœur de la prévention, de l’intervention précoce et du rétablissement des jeunes : 1 heure par jour durant 5 jours du 16 au 20 mai 2022.

https://psy2022.com

Événements

La schizophrénie est une maladie multiforme dont les conséquences sont très diverses. De plus, elle bouleverse le fonctionnement des familles, l’environnement social et professionnel. Avec le slogan « Exemplaire un jour, héroïque toujours » et à travers de très brefs témoignages vidéo de patients, proches, soignants, amis, profs, etc., la campagne, qui débutera le 15 mars, illustre des moments de vie marquants et intenses, pour découvrir des symptômes, des combats, des émotions, des anecdotes décrivant des schizophrénies. Elle sera mise en avant dans les salles obscures et à la télévision grâce à un spot surprenant.

SCHIZOPHRÉNIE : LES CHIFFRES CLÉS

  • 660 000 personnes touchées en France, soit 1 personne sur 100
  • + de 10 000 personnes diagnostiquées chaque année en France (dont plus de 85% sont âgés entre 15 et 25 ans)
  • 30% des personnes souffrant de schizophrénie ne sont pas suivies
  • 57% des patients sont des hommes, 43% sont des femmes
  • Sur la vie entière, 40% des personnes atteintes tentent de se suicider et 10% de toutes les personnes souffrant de schizophrénie mettent fin à leurs jours
  • L’OMS classe la schizophrénie dans le groupe des 10 maladies entraînant le plus d’invalidité
  • L’espérance de vie des patients est en moyenne de 10 ans inférieure à celle de la population générale
  • En France, la schizophrénie représente 20% des hospitalisations psychiatriques
  • Dans 80% des cas, les symptômes s’améliorent dès qu’ils sont traités.
  • Il est établi que 50 à 70% (selon les régions) des personnes atteintes de schizophrénie se rétablissent, c’est-à-dire arrivent à reprendre une vie épanouissante et pleine de sens.

À propos de PositiveMinders

L’organisation est à l’origine des Journées de la Schizophrénie créées en 2004 dans le but de sensibiliser le grand public, de déstigmatiser la maladie et de faciliter l’accès précoce aux soins. Cette année, soit 18 ans plus tard, la manifestation s’étend dans une dizaine de pays. Depuis 2020, l’association a élargi son champ d’actions à tous les troubles psychiques avec, notamment, l’organisation de webinaires thématiques qui ont déjà rassemblé plus de 150 intervenants et touché plus de 20 000 participants. PositiveMinders collabore avec plus de 250 partenaires impliqués dans la connaissance, le traitement et l’accompagnement des personnes atteintes de troubles psy : fondations pour la recherche, associations de patients et de proches, structures médico-sociales, hôpitaux, organismes publics, écoles, associations culturelles et sportives, etc., et quelques centaines de bénévoles.

À propos du réseau Transition

Initié depuis 2006 à l’échelle nationale, le réseau Transition a pour mission de promouvoir l’intervention précoce pour les pathologies émergentes et les états mentaux à risque chez des adolescents et des jeunes adultes, avec le double objectif de diminuer le délai d’accès à des soins et de maximiser les chances de rétablissement. Le réseau Transition propose des informations, des formations, des outils d’évaluation et de psychoéducation, des journées d’échanges pour les professionnels afin de faciliter la diffusion de nouvelles pratiques, centrées sur le patient et adaptant le parcours de soins et les modalités en fonction du stade évolutif de la maladie. Le réseau diffuse aussi des outils d’aide au repérage et à l’orientation et des informations, rédigées avec et pour les personnes concernées et leur entourage.

À propos de la Fondation FondaMental

La Fondation FondaMental est une fondation de coopération scientifique dédiée à la lutte contre les maladies mentales, elle allie soins et recherche de pointe pour promouvoir une prise en charge personnalisée et multidisciplinaire des patients ainsi que pour soutenir la recherche et l’innovation dans l’amélioration des stratégies diagnostiques et thérapeutiques des maladies mentales. La Fondation peut recevoir des dons et des legs.

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