Cet été, deux forets ont brûlé en Gironde, des forêts privées dont les propriétaires laissent de longue date à des usagers le droit de prélever du bois pour leur usage, alors que des désaccords entre propriétaire et usagers, d’après ce que l’on dit, auraient ralenti les travaux nécessaires à la lutte contre les incendies.
Si les raisons de la catastrophe sont multiples et s’il y a des enseignements à en tirer, ce drame interroge sur la gestion des forêts et à leur adaptation aux risques climatiques, elle se posera au moment du reboisement, pour ceux qui l’effectueront, probablement pas les propriétaires actuels, même s’ils en ont les moyens.
Le problème n’est pas le même pour les 25 % des forêts, des forêts domaniales qui appartiennent à l’Etat où qui sont des forêts communales, gérés par l’Office national des forêts, l’ONF, dont certaines sont ouvertes au public, comme la forêt de Fontainebleau, traversées par des voies de communication, d’autres sont clôturées, avec l’interdiction d’y pénétrer.
La dynamique de privatisation de la forêt est très ancienne et remonte au Moyen Âge, l’accessibilité à une forêt était primordiale, quel que soit le statut social, elle sert à se chauffer, s’alimenter, à construire, mais aussi comme refuge en cas de guerre, elle fournissait l’équivalant du pétrole aux civilisations d’hier, l’administration des eaux et forêts les a régulés à partir du 13ème siècle.
A la révolution, l’Etat s’est approprié les forêts des églises et de la noblesse en fuite, pour être ensuite revendues pour solder les dettes napoléoniennes, puis l’exode rural du milieu du 19ème siècle, juste aux années 1950, a abouti à la situation actuelle, la forêt reste une source de revenus, des particuliers et des entreprises se partagent la majorité des forêts privées, qui ont intérêt à la protéger.