Comment les femmes le vivent-elles au travail ?
Indeed, première plateforme de recrutement et de matching au monde, s’est penchée sur la question et a mené une étude internationale visant à mieux comprendre les situations que traversent les femmes dans le monde du travail et ainsi, sonder leur confiance en l’avenir.
Les faits sont là : 55% des femmes pensent avoir davantage de mal que les hommes à progresser dans leur carrière. Et il semblerait que le sexisme en soit la principale cause.
Méthodologie : L’enquête a été menée par YouGov pour le compte d’Indeed via une enquête en ligne du 14 au 23 novembre 2023. 14 677 femmes ont été interrogées, occupant un emploi à temps plein ou à temps partiel dans 11 pays : les Etats-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, l’Italie, les Pays-Bas, l’Inde, Singapour, le Japon et l’Australie.
Un sexisme omniprésent en entreprise et dans la société ralentissent la progression des femmes
Le sexisme ou les préjugés inconscients, qu’ils soient au sein de leur entreprise (55%) ou au sein de la société (51%), seraient la principale raison pour laquelle les hommes progressent davantage dans leur carrière que les femmes, selon les femmes interrogées. Les jeunes femmes sont celles qui en auraient le plus conscience :
- 73% des femmes de 18-24 ans déclarent cela, soit 18 points de plus que la moyenne générale des femmes interrogées.
D’après les Françaises, d’autres facteurs influencent également la progression de carrière des femmes :
- La politique en matière de congé de maternité/paternité (pour 32% des salariées)
- Le rattachement à leurs responsabilités de mères (pour 23% d’entre elles).
- Pourtant, il est primordial que les femmes puissent figurer au plus haut niveau au sein des organisations. C’est en tous les cas un désir exprimé par une large majorité des Françaises : 75% d’entre elles pensent qu’il est important d’avoir des leaders féminins.
- La carrière des femmes se voit donc freinée par le sexisme et les préjugés, mais ce n’est pas tout. Les femmes actives disent ne pas se sentir suffisamment soutenues dans le cadre de leur vie professionnelle.
Les entreprises et l’État peinent à soutenir les femmes et les personnes LGBTQIA+
Pour les salariées françaises interrogées dans le cadre de cette étude, les entreprises françaises (52%) et l’État (50%) apportent leur soutien aux femmes enceintes , ainsi qu’aux femmes bénéficiant d’un congé maternité (45% et 47%).
En revanche, dans d’autres situations, le soutien est jugé comme étant insuffisant.
- Les femmes les plus jeunes sont celles qui observent davantage un manque de soutien aux personnes LGBTQIA+ ; signe de l’ouverture de la jeune génération, davantage sensibilisée à ce genre de situations.
- Le tableau ci-dessus permet également de constater que l’avis des femmes françaises est beaucoup plus tranché lorsqu’il s’agit de faire le point sur la situation du pays, et l’on pourrait supposer que les salariées attendent davantage de leur pays que de leur entreprise, et comptent de ce fait sur la législation.
Or, les avancées en la matière se font lentement.
Des propositions sont faites comme avec la loi partisane pour les parents isolés, visant à lutter contre la précarité des familles monoparentales, ou encore la proposition de Gabriel Attal, visant à réduire la semaine à 4 jours et à instaurer le principe de semaine différenciée, afin de mieux gérer la garde d’enfants des parents divorcés.
D’autres lois concernant la gent féminine ne font pas l’unanimité et sont toujours à l’étude. C’est actuellement le cas avec le projet de loi sur le congé menstruel, rejeté en février par le Sénat et en mars par l’Assemblée Nationale, et dont la révision début avril n’a toujours pas eu l’écho escompté.
Si l’État peut faire avancer les choses, les entreprises également. Des groupes de paroles peuvent par exemple débloquer certaines situations, voire apaiser des tensions, tout en permettant d’agir sur le bien-être des salariés. Des responsables de la diversité et de l’inclusion peuvent aussi faire la différence, en interne, mais il semblerait que, là encore, les entreprises aient encore du chemin à parcourir.
Les entreprises jugées en retard en matière de DEI, en particulier par les jeunes femmes
Globalement, les femmes trouvent que tous types de profils sont accueillis au sein de leur entreprise : 46% d’entre elles sont satisfaites de leur accueil.
En revanche, certaines d’entre elles relèvent encore certaines lacunes concernant les politiques en matière d’inclusion :
- Si 40% des Françaises semblent satisfaites de l’approche de leur entreprise en matière de diversité, équité, inclusion, elles sont tout de même 19 % à se dire insatisfaites, soit le plus fort taux parmi tous les pays interrogés dans le cadre de cette étude (après l’Italie). 32% des salariées se déclarent neutres.
- Les femmes les plus insatisfaites sont celles âgées de 18 à 24 ans (28% d’insatisfaction, soit 9 points de plus que la moyenne).
Cette diversité, nécessaire à chaque entreprise, a d’ailleurs du mal à s’exprimer, notamment dans les postes de direction :
Seulement 32% des salariées françaises sont satisfaites de la diversité ethnique des femmes occupant des postes de direction au sein de leur entreprise. Pourtant, 61% des femmes trouvent ce point important.
Pour favoriser une image accueillante et adopter de meilleures pratiques de gestion du personnel, les entreprises doivent s’approprier le sujet du sexisme et du soutien des femmes et minorités, tout comme celui de la diversité.
68% des salariées françaises pensent d’ailleurs que les entreprises doivent avoir des politiques solides en matière de diversité, d’équité et d’inclusion.
Actuellement, le décalage est encore trop présent : seules 10% des femmes déclarent que leur entreprise possède un groupe de travail sur la diversité et l’inclusion et le même pourcentage déclare qu’elles ont un responsable dédié à la diversité, à l’inclusion et à l’appartenance.
À propos d’Indeed
Indeed est le premier site d’emploi au monde (source : Comscore, Total Visits, juin 2023) et permet aux chercheurs d’emploi d’accéder à des millions d’offres dans plus de 60 pays et dans 28 langues. Plus de 3 millions d’employeurs utilisent Indeed afin de trouver et embaucher de nouveaux employés. Environ 3,5 millions d’employeurs utilisent Indeed pour chercher et recruter de nouveaux salariés. Plus de 350 millions de personnes utilisent Indeed chaque mois pour faire une recherche d’emploi, publier leur CV, rechercher une entreprise, etc.