Le futur ne nous attendra pas. Et nous non plus.
Ce slogan, martelé tout au long de la cinquième édition du Forum International Femina Vox, résonne comme une alarme. Dans un monde où les avancées en matière d’égalité des genres se heurtent encore à des résistances, cet événement porté par Guila Clara Kessous à l’UNESCO s’impose comme un catalyseur de changement.
Rassemblant des voix féminines inspirantes du monde entier, cette journée a été une démonstration de force, de solidarité et d’espoir. Au-delà des discours, ce sont des actions concrètes qui ont été mises en avant, dans un seul but : accélérer la révolution de l’égalité.
Aller plus loin que la Déclaration de Pékin
Trente ans après son adoption, la Déclaration de Pékin reste une pierre angulaire de la lutte pour les droits des femmes. Mais est-elle encore suffisante ?
Lors de la première table ronde, Wang Yanping, Wang Xiangxian et Yvonne Yung Hun ont débattu des avancées et des limites persistantes en Chine. Yvonne Yung Hun, actrice et militante, a appelé les femmes à ne pas attendre que le changement vienne d’en haut :
“Apprenez à vous aimer, à croire en vous, à écouter vos émotions, à croire en vos rêves pour être libre de choisir votre propre parcours.”
Un message puissant, appuyé par une performance vibrante des Mamans du Congo, rappelant que la culture et l’art sont aussi des vecteurs de transformation sociale.
Les femmes, piliers de la diplomatie internationale
L’égalité des genres ne s’arrête pas aux frontières. Elle se joue aussi dans les arènes diplomatiques.
Chantal Chambu Mwavita, Ministre des Droits Humains de la République Démocratique du Congo, a livré un témoignage poignant sur la réalité de son engagement politique :
“Chaque jour, nous devons nous battre pour que les droits des femmes ne soient pas simplement des promesses, mais une réalité tangible. Nous ne devons pas être en compétition avec les hommes, mais au contraire, parfaire ensemble l’humanité.”
Son appel à la communauté internationale face à la crise qui frappe son pays a rappelé que l’égalité ne peut être déconnectée des enjeux de paix et de sécurité mondiale.
En clôture, Hura Mirshekari, chanteuse iranienne engagée, a ému l’audience avec une prestation bouleversante, incarnant la voix des femmes en lutte pour leurs droits fondamentaux.
L’entrepreneuriat féminin : outil de résilience et d’indépendance
L’indépendance économique est la clef de l’autonomisation des femmes. C’est ce qu’a démontré la table ronde consacrée à l’entrepreneuriat féminin, réunissant Amida Haman (Afghanistan), Shayda Hessami (France/Iran), Bushra Alzoubi (Syrie) et Najat Vallaud-Belkacem (France).
L’ancienne ministre française et présidente de France Terre d’Asile a résumé l’enjeu en une phrase choc :
“Femina Vox donne la voix aux femmes activistes du monde entier, lesquelles réclament une chose simple que je résume ainsi : que les femmes soient autour de la table au lieu d’être au menu !”
De son côté, Bushra Alzoubi a appelé à changer le regard sur les femmes syriennes :
“Il est temps que l’on cesse de voir les Syriennes comme des victimes. Nous sommes des battantes.”
Mobiliser les hommes pour une égalité réelle
Le combat pour l’égalité ne pourra réussir sans l’implication des hommes. Trois figures masculines engagées ont pris la parole pour réaffirmer leur soutien à cette lutte :
- Mathieu Narendra, activiste malgache pour les droits des femmes
- Siyabulela Jentile, fondateur du mouvement sud-africain Not in My Name International
- Marcos Vinicius Torres Pereira, professeur de droit au Brésil
Siyabulela Jentile a insisté sur l’importance de faire de cette cause une priorité sociétale :
“Défendre les droits des femmes ne devrait pas être perçu comme un combat féminin, mais comme une lutte humaine.”
Femina Vox : une voix qui porte loin
Cette cinquième édition du Forum Femina Vox a prouvé, une fois de plus, que la mobilisation féminine ne faiblit pas. Entre débats inspirants, performances artistiques et messages forts, l’événement a réaffirmé une certitude : l’égalité des genres ne peut plus attendre.
Les femmes du monde entier sont prêtes. Le monde l’est-il ?
